Manuel Valls et les religions : Veut-il battre Nicolas Sarkozy dans le maniement du Goupillon ?

Pour nous suivre

A l’occasion de l’arrestation de quelqu’un qui préparait visiblement un attentat en France, Le Premier ministre Manuel Valls s’est cru autorisé, en violation des principes laïques de la République, à faire une déclaration cléricale.

Dans l’après-midi, le Premier ministre s’est rendu à Villejuif, où il a confirmé que deux églises étaient visées. Il a tenu à faire un signe fort en direction des Eglises : ’Je veux au nom du gouvernement porter un message de solidarité et de soutien aux chrétiens. Chrétiens qui sont éprouvés dans le monde, au proche et au Moyen-Orient, et encore ces derniers jours en Ethiopie avec des massacres épouvantables’.

Le Premier ministre a été plus loin encore, soulignant le patrimoine chrétien ’exceptionnel’ de la France. Un patrimoine qui doit rester ’ouvert’. ’Vouloir s’en prendre à une église, c’est s’en prendre à un symbole de la France. C’est l’essence même de la France qu’on a voulu viser, comme les synagogues, les mosquées, les cimetières. Comme Charlie-Hebdo, ce sont des symboles de liberté et de diversité de notre pays qui ont été ciblés’. (Source France-Info.fr)

On peut admettre, au vu de l’Histoire, que les édifices cultuels fassent partie du patrimoine de notre pays, mais de là à dire que les églises catholiques sont « l’essence de la France », il y a un pas inadmissible qui a été franchi. L’essence de la Francec’est d’abord le mouvement des Lumières, la Révolution française, la République, la démocratie, la laïcité et la Séparation des Eglises et de l’Etat. Mais de cela, dans toute sa génuflexion permanente devant les autels, le Premier ministre n’a cure.

Une fois de plus, comme avec Nicolas Sarkozy, les libres penseurs, les athées, les partisans de la laïcité, sans parler des croyants des autres religions que celles citées, sont considérés comme des citoyens de seconde zone par Manuel Valls. La référence à Charlie-Hebdo n’est qu’une précaution d’usage. Tout le monde aura compris que l’objectif était l’hommage au culte catholique romain.

Des « laïques » comme Manuel Valls, il y en a plein au Vatican.

La Fédération nationale de la Libre Pensée a bien fait de lui décerner le second Prix Clericalis 2015 « pour l’ensemble de son œuvre ». Visiblement, il aspire à recevoir le Premier Prix pour 2016.

Paris, le 23 avril 2015