Résolution générale adoptée au à l’unanimité au Congrès de Creil

Pour nous suivre

«Tantum malorum potuit suadere religio ».

«Tant de malheurs ont été inspirés par la religion

Lucrèce – «De Rerum Natura» (De la nature des choses)

1 Une nouvelle période s’ouvre

D’un côté, il y a les processus dits de restructuration capitaliste mis en œuvre par l’avalanche des «réformes » qui accentuent le démantèlement des conquêtes sociales et démocratiques obtenues (en particulier au lendemain de la IIème guerre mondiale) dans chaque nation.
Et le retour sur la scène politique des religions, au niveau mondial, en particulier de la religion catholique, pour prêcher la résignation parmi les peuples et tenter de dévoyer leurs révoltes en les envoyant sur des voies sans issue… terrestre. Ou au besoin, pour tenter d’en prendre directement les commandes en proposant une réorganisation complète des relations sociales  sur la base du «corporatisme » qui est l’essence même de la fameuse « doctrine sociale de l’Eglise »). C’est ce corporatisme qui a déjà été appliqué dans plusieurs pays dans l’entre-deux guerres. On sait où cela a mené.
Rien de nouveau, donc, dans cette marche au chaos sinon que le spectre de la « IIIème guerre mondiale» a pu être évoqué cette année par le pape lui-même sans vraiment surprendre.
Au moment où les conflits armés se multiplient partout sur la planète, semant la mort et les destructions, disloquant des nations et  jetant des populations entières dans le chaos de la misère et des migrations, le moins que l’on puisse dire est que le spectre de la mondialisation des conflits est là et bien là.

De l’autre côté, sous la poussée des peuples, il y a une résistance de plus en plus ouverte face aux «contre-réformes»; partout, notamment en Europe, de la Grèce à l’Espagne,  les solutions, les institutions, les partis politiques destinés à mettre en œuvre «les réformes» sont contestés et parfois mis en échec.
Dans notre pays, alors que, au lendemain de l’attentat «Charlie», le gouvernement, adossé à toute la gouvernance mondialiste, a tenté de réaliser une «Union Nationale» brutale et autoritaire, c’est un refus généralisé de s’aligner et de subir qui s’est rapidement affirmé.

Nul ne peut savoir combien de temps ces processus dureront ni jusqu’où ils iront ni sur quoi ils déboucheront. Le plus grand sang-froid est de mise dans l’appréciation de ces mouvements sociaux.
Mais il est certain qu’ils existent et que pour la prochaine période ils secouent tous les piliers de l’ordre social y compris le pilier de la religion.  Ils mettent en contact rapproché des forces militantes, avant tout sur le terrain syndical, des milliers d’hommes et de femmes.
Toutes ces réalités nouvelles doivent être prises en compte par la LP.

La Libre Pensée est adossée au mouvement ouvrier

Hier :
L’apparition de périodes de fleurissement de la liberté de pensée est bien antérieure à la constitution de la première «société démocratique des libres penseurs» du 21 mars 1848.
Le fil conducteur qui a mené aux grandes révolutions démocratiques des XVIIème et surtout du XVIIIème siècle s’est tissé, de la Renaissance au siècle des Lumières, dans les combats contre les prétentions de la religion chrétienne. C’est particulièrement dans le combat contre l’emprise de l’Eglise catholique, dans la défense et l’illustration de la liberté de pensée (incluant la liberté de religion) que les «free thinkers» sont apparus sur la scène de l’histoire.
Ce n’est pas un hasard si des historiens réactionnaires de la Grande Révolution comme Augustin COCHIN voyaient partout dans le déroulement des évènements la main de «sociétés de pensée» dont la «Libre Pensée» (1) serait le chef d’orchestre clandestin. A. COCHIN, comme ses collègues réactionnaires anglais, voit partout de tels «wire pullers » (tireurs de ficelle), y compris dans la constitution des Provinces Unies ou la Révolution en Angleterre au XVIIème siècle.
Partout, les «esprits forts», «libertins» ou «free thinkers» ont été adossés au mouvement qui a mené vers les révolutions dont la République des USA ou la première République en France seront en somme le modèle général.
C’est dans tout cela que la LP plonge ses racines.

Mais comme l’histoire l’a abondamment démontré, aucune des révolutions démocratiques n’a pu tenir toutes ses promesses. Et partout ou presque, dans le Vieux Monde, on a assisté au retour de la réaction politique, comme en France avec le retour de l’Alliance du Trône et de l’Autel.

Pour résister à l’exploitation capitaliste et aux prétentions de de l’Eglise catholique, il a fallu s’organiser et reconquérir un minimum de liberté et donc tout naturellement s’adosser au nouveau grand mouvement social pour le progrès humain  en train de se constituer : le mouvement ouvrier.
Par sa démarche même, ce mouvement reprenait le flambeau des grandes révolutions du passé.

Les Libres Penseurs français du milieu du XIXème siècle étaient assez divers socialement, philosophiquement et politiquement. Mais ils étaient les héritiers des évènements de la Grande Révolution et des sociétés populaires qu’elle avait vu fleurir; souvent fils ou petit-fils des jacobins ou des carbonari, ils se sont inspirés directement des formes et des méthodes d’organisation liées au surgissement du mouvement ouvrier.
Depuis cette époque, le mouvement des libres penseurs est organisé.

Aujourd’hui :
Ce rappel nous ramène à la discussion du moment : comment la Libre Pensée doit-elle se positionner ?
N’est-il pas évident, par exemple, que cela a et aura des conséquences pour toute forme d’action laïque, à l’ordre du jour, parce qu’il y a un retour brutal de la religion et de l’obscurantisme aux affaires courantes, au plan national mais aussi au plan local, en prévision de l’éclatement territorial de la République que prépare la loi «NOTRe» ?

Il est évident que la Libre Pensée doit diversifier son action pour être présente, dans la limite des prérogatives qui sont les siennes, dans les combats pour les libertés publiques (cf. loi «renseignement»), pour la défense des droits sociaux (Cf. lois Macron 1 et 2) comme des droits individuels.
Il est évident que la Libre Pensée doit être présente autant que possible sur tout le territoire et qu’elle doit se donner aussi souvent que possible les moyens de soumettre sa méthode, pour offrir un cadre de discussion permettant d’aller au «fond» des problèmes, avec des militants, avec des élus de la République qui ont des aspirations convergentes mais qui appartenant à des organisations et à des traditions différentes ont souvent des approches différentes notamment sur les responsabilités des religions et de l’obscurantisme dans toute la régression politique et sociale actuelle.

2. Qu’avons-nous acquis à la veille du congrès de Creil ?

Notre activité est devenue vaste et différenciée et il nous faut donc opérer des choix dans la récapitulation de nos actions sur l’année écoulée.

a Clarification en net progrès sur la question laïque :

Notre organisation peut s’honorer d’avoir mené plusieurs actions qui sont autant de jalons dans cette marche à la clarification :

  • Recours gagnant le 01/10/2014 au TA de Limoges, contre le financement public d’une école primaire privée Occitane dite «Calendreta», par le Conseil régional du Limousin,
  • Recours gagnant le 14/11/2014 au TA de Nantes, contre l’installation d’une Crèche de Noël dans les locaux du Conseil Général de la Vendée. Tous les grands acteurs de la vie politique «institutionnelle» pris la main dans le sac des complicités établies pour dissoudre la loi de 1905 dans le maquis des «accommodements» locaux  !  Et piteusement mis au pied du mur par l’engagement massif  de l’Eglise  dans la défense de son emprise sur les «territoires» ! En faisant face avec détermination et compétence au déferlement « médiatique » ainsi déclenché, la LP, au niveau national comme au niveau local, a vaillamment affirmé sa place, au premier rang, dans la défense de la loi de 1905.
  • Sur le même sujet des «crèches-provocations», le jugement du TA de Melun du 22/12/2014 qui ne nous satisfait pas nous a amené à aller en appel.

 

  • Mais parmi tous les recours que nous avons lancés, le jugement du TA de Rennes du 30/04/2015, concernant le monument ultra-provocateur dit de la «Statue de JP II» (2) à Ploërmel mérite d’être analysé :
  • il fait suite au précédent jugement du 31/12/2009 qui déclarait illégale la subvention accordée à la commune par le Conseil Général du Morbihan pour construire un socle en granit à ce «monument».
  • mais le TA va plus loin : il confirme les analyses de son précédent jugement et déclare illégale l’installation du « monument » sur le domaine public
  • et surtout, il répond favorablement à la demande de la LP 56 (et des deux autres requérants individuels qui ont agi avec nous) de prononcer une injonction – mesure qui est assez peu fréquente. Le TA a prononcé une injonction !
  • En conséquence, à partir du 30 avril, la commune a 2 mois pour faire appel et 6 mois pour déménager le « monument » ou pour le modifier en lui retirant tout signe religieux !

 

  • Nos efforts pour susciter des convergences, notamment avec les associations intimement liées à la République que sont la LDH, la LE ou, sur un autre plan, l’UR, ont  débouché sur une collaboration marquée et remarquée, dans les grandes occasions où une prise de position commune ou une action convergente étaient indispensables. Ces collaborations constituent, de fait, un rôle de «référent». Elles remettent aussi à leur juste place les officines qui prétendent détenir le monopole de la «vraie» laïcité et leurs polémiques picrocholines …

 

  • Nous pouvons nous féliciter que des institutions officielles comme la CCDH, le CESE et plus spécialement, l’ONL (3) se soient retrouvées  à maintes reprises sur des positions proches de celles que nous défendons.

 

  • Nous occupons, c’est incontestable, un rôle pivot, à la fois sur la plan de la force de l’analyse intellectuelle mais aussi  par la capacité militante à faire valoir les prises de position qui en découlent. Le colloque du 21 mars 2015, à la Bourse du Travail a marqué le franchissement d’un tournant à cet égard.

 

b)  La campagne pour la réhabilitation collective des fusillés pour l’exemple a enregistré des progrès significatifs  depuis le congrès de Nancy :

Le succès de notre coopération avec les autres organisations actives hier et aujourd’hui sur ce sujet repose largement sur notre capacité à agir avec franchise mais souplesse avec nos partenaires (LDH, UP, ARAC, MDP etc…), parfois même avec des organisations syndicales, à faire preuve de créativité pour proposer des objectifs confortant la campagne en vue de la réhabilitation par le peuple.

Sans nous engager le moins du monde dans des démarches de diversion, liées à la notion anti républicaine de «pardon», nous invitons toutes les associations qui ont été ou sont actives avec nous sur ce secteur, à réfléchir pour rassembler le plus largement possible les citoyens.
Notons aussi, que les refus véhémentement réitérés de François HOLLANDE nous amènent à nous interroger : le président de Conseil Général qu’il était, entendait-il «réhabiliter collectivement dans la mémoire nationale» les fusillés ou bien les «réhabiliter dans la mémoire collective», c’est-à-dire …refuser toute loi et donc mesure effective de réhabilitation, même individuelle ?
Malgré les misérables tromperies de Kader ARIF, malgré le refus brutalement affirmé à la veille du 11 novembre 2013, malgré toutes les manœuvres, la multiplication des actions communes le 11 novembre 2014, le succès du colloque national sur les généraux fusilleurs, le développement des divers colloques, des expositions ou des réunions publiques tenues localement, les multiples prises de position votées par les Conseils municipaux et des Conseils départementaux, voir régionaux, ont montré à tous que des progrès importants avaient été accomplis.
Ces succès nous permettent de réfléchir à un programme détaillé d’initiatives  nationales ET locales pour la période 2015-2018, afin de populariser au maximum l’exigence de réhabilitation collective, d’avancer dans l’édification  d’un monument  national, de rassembler vœux et prises de position,  pour battre en brèche l’alliance du Pouvoir, du Sabre et du Goupillon contre la réhabilitation collective.
Toujours au registre de la lutte contre le Sabre et le Goupillon, le développement, encore limité, de nos initiatives à l’occasion de la «Sainte Geneviève» a commencé à marquer le paysage politique et médiatique.

c) Défense de la science et de la liberté de la recherche

Du colloque de Lille à celui de Nancy, et à celui, récemment, de Varsovie, nous avons confirmé une avancée très significative dans la voie de la coopération avec les forces vives de la recherche – professionnelles mais aussi associatives, en particulier l’AFIS et l’UR.  Ces succès et leurs retombées nous permettent d’aller plus loin et de toucher de plus larges cercles – y compris les plus académiques qui rassemblent les grands noms de la science de notre temps. Car tous, jeunes chercheurs comme grandes signatures de la science sont confrontés à la dégradation de leur situation matérielle et morale mais aussi à l’instrumentalisation croissante, à la soumission aux enjeux politiciens animés par l’obscurantisme «écologique» quand ce n’est pas directement aux interdits religieux.

d)  Défense de l’Instruction Publique et de l’Ecole de la République

La «refondation» (Peillon) a pour ambition de finaliser la destruction de ce qui reste de l’instruction publique, telle que fondée par la Révolution française et mise en œuvre par les grandes lois scolaires de la IIIème République.
La récente contre–réforme des rythmes scolaires dans le Premier Degré, celle des collèges et les projets de nouveaux programmes dans le Second Degré montrent avec précision jusqu’où entend aller cette entreprise de démolition. Conformément au Traité de Lisbonne (2009), l’enseignement ne doit plus transmettre les savoirs accumulés dans l’histoire par l’humanité tout entière, dans une perspective de progrès, mais imposer l’acquisition des «compétences» permettant l’adaptation, chacun à son niveau selon son rang social, à une société dont l’ordre économique, politique et social, ne serait plus susceptible d’être modifié par la voie démocratique.
C’est le rôle et la responsabilité des syndicats de formuler les revendications, de les défendre en mobilisant contre ces «réformes».  Mais  notre rôle  n’est-il pas de montrer que derrière celles-ci, c’est «l’éducation» à l’ignorance et à la servilité et non plus l’école qui donne à tous l’instruction et forme à l’esprit critique ?
Là encore, des collaborations peuvent et doivent être trouvées au plan local COMME au plan national avec d’autres forces organisées, ici DDEN, là organisations fondées sur la défense de la science, de la langue, des disciplines constitutives jusqu’à présent de l’enseignement national.
Bien entendu, ces actions sont éclairées par la campagne que nous menons pour la manifestation du 5 décembre 2015 et en particulier par notre action incessante pour faire abroger la loi DEBRE.

e)  Défense de la neutralité des services publics

Dans tous les services publics, des pressions s’exercent pour contester la laïcité et donc remettre en cause la neutralité des services publics qui garantit l’égalité de tous les citoyens. Il faut plus particulièrement rappeler l’importance  de l’action que nous avons menée pour résister à l’offensive dirigée contre l’hôpital public depuis, en particulier, la circulaire GUEANT. Nous devons partout proposer et susciter des initiatives pour remettre au centre la neutralité du service public de santé et mettre un terme aux emprises cléricales de toute sorte qui s’y sont développées.

f)  Défense des libertés individuelles (droits à l’union civile, à décider de sa mort, etc….)

La Libre Pensée a soutenu les revendications à la liberté individuelle :
Pour le libre choix concernant l’union civile (concubinage, PACS, «mariage pour tous»),
pour que le droit autorise toutes celles et tous ceux qui le souhaitent de tenter de devenir parents.
pour le droit à décider de sa propre mort, pour le droit à l’euthanasie et au suicide assisté. Là encore nous avons progressé et nous avons renforcé les liens qui existaient de longue date avec des organisations comme l’ADMD. Rappelons que l’ADMD a vu ses adhésions progresser de plus de 50 % en un an, avec la campagne de dénonciation de la tromperie éhontée organisée autour de la «proposition 21» et de la remise en selle de la loi LEONETTI.
Il va de soi que les crispations réactionnaires de toute sorte, notamment celles d’origine cléricale qui vont s’accentuer avec le calendrier électoral nous conduisent à proposer d’inscrire ce chapitre de notre plan d’action dans tous les départements.

g)  Défense des libertés publiques (liberté d’association, droit de manifester, droit au respect de la confidentialité, etc…)

La Libre Pensée a exprimé, comme notamment la LDH, les très vives inquiétudes que font monter les comportements de plus en plus autoritaires du pouvoir actuel :

  • manœuvres médiatico-politico-judiciaires de Manuel VALLS sur l’affaire DIEUDONNE,
  • graves incidents survenus dans la régulation de certaines manifestations publiques (comme celle de Nantes en février 2014), répression pouvant aller jusqu’à l’homicide pour celle dite du barrage de Sivens dans le Tarn en octobre de la même année,
  • tentatives diverses pour imposer «l’Union Nationale»,
  • arrestations de mineurs refusant les «minutes de silence»,
  • gesticulations «sécuritaires» de toute sorte voire pressions attentatoires aux libertés sous prétexte de «laïcité»
  • tentatives pour tenter de transformer les personnels de l’Education nationale en relais des préfets, pour le contrôle des jeunes d’origine étrangère et l’identification des sans-papiers (article 25 du projet de loi relatif au droit des étrangers)

L’exécutif avance dans ses objectifs et le projet de loi «renseignement» en cours d’adoption concentre toutes nos inquiétudes. C’est une menace directe pour les libertés, le nécessaire respect de la confidentialité et de la sphère privée, tant pour les personnes physiques (simples particuliers mais aussi professionnels comme les médecins, les avocats, les juges) que pour les personnes morales (syndicats, associations, partis, etc…)
Nous nous sommes exprimés comme LP d’abord mais aussi avec d’autres contre le projet de «Patriot Act à la française». Agir pour faire échouer ce projet fait partie de nos préoccupations dans le proche avenir.

h)  Défense du progrès social et dénonciation  de l’apologie de la régression sociale, dénonciation en particulier du «Corporatisme»

La Libre Pensée possède un riche bagage sur l’étude des questions sociales et en particulier sur les prétentions des religions à soumettre à son emprise la vie sociale et politique, notamment tout ce qui tourne autour du travail salarié.

  • Dans notre pays, cela passe d’abord par la dénonciation de la «doctrine sociale de l’Eglise catholique» et de ses retombées «corporatistes», avec leurs avatars d’hier et d’aujourd’hui. Depuis la débâcle du régime de Vichy, le Corporatisme est en France un mot tabou ; il est officiellement absent de l’enseignement dans les universités et les grandes écoles. Pourtant, c’est la doctrine corporatiste, dans ses diverses variantes qu’on voit ressurgir partout sous des habillages sociologiques, juridiques et philosophiques toujours «nouveaux» et qui sous-tend la plupart des grandes « réformes » sociales actuelles. (ex.: « pacte de responsabilité »).
  • Dans les organisations syndicales, les militants ont, parfois, dans le cadre de leur organisation une formation et une information sur ce sujet. Mais dans beaucoup d’autres, c’est le silence total, comme dans le monde universitaire et médiatique officiel.
  • C’est donc un terrain d’intervention  particulièrement important en direction de tous ceux qui cherchent des «explications» face à des prises de position et des décisions dont la logique leur paraît rien moins qu’évidente.

Mais il faut aussi prêter attention à d’autres formes d’apologie de la régression sociale présentées sous des habillages de type «écologique» ou, plus soft,  «environnemental». Derrière des argumentations très grossièrement assemblées et auto protégées par une dénonciation permanente et véhémente de la «science officielle », on trouve toute sorte de thèses dont le point commun est de revendiquer le recul du pouvoir d’achat, en particulier celui de la classe ouvrière et de  dénoncer le droit d’accéder aux bienfaits de la technologie, etc.
Outre le thème général du «développement durable» et/ou du  «réchauffement climatique», la question de la prétendue «transition énergétique» est aujourd’hui particulièrement à la mode.
Seule ou en collaboration avec l’AFIS ou l’UR, la LP ne doit pas hésiter à éclairer autour d’elles sur la pure folie des «découvertes» comme la prétendue “thermodynamique” qui «fonde» la “bio économie”, selon les créateurs de la théorie de la décroissance.

En conclusion, en utilisant tous les moyens, tous les talents militants dont elle dispose déjà et en coopérant chaque fois que nécessaire avec tous ceux qui, chacun pour sa part, sont engagés dans le combat contre la régression sociale, contre l’obscurantisme et l’emprise des religions, la Libre Pensée doit prendre position et s’exprimer.

3. Pour que la Libre Pensée fasse de nouveaux pas en avant dans les prochains mois :

a Rayonnement et recrutement :

Partout, nous avons ou pouvons très facilement avoir le contact avec des militants, des jeunes, des syndicalistes actifs aujourd’hui dans la résistance aux plans de régression sociale que le gouvernement met en œuvre sur dans tous les secteurs. Ces militants, eux, ont le contact, qui avec le médecin hospitalier ou  avec le checheur scientifique, qui avec le cadre administratif ou judiciaire que nous aimerions avoir avec nous. Parce qu’ils travaillent dans le même service et font face aux mêmes «contre-réformes».
Tous ont le même besoin de comprendre les tenants et les aboutissants entre oppression cléricale, oppression politique et exploitation capitaliste.
C’est donc une réflexion d’ensemble qu’il nous faut mener sur le recrutement, fédération par fédération, groupe par groupe.

Il faut donc franchir un nouveau pas dans le renforcement de la LP. Cette question doit être notre préoccupation majeure aujourd’hui.

Rappelons que l’adhésion à la LP est fondée sur l’acceptation des « Quatre principes » (cf. Congrès de Rome 1904); dans le respect des statuts de la FNLP et de chacune de ses fédérations départementales, l’adhésion est un acte réfléchi, conscient et motivé, afin d’éviter de faire de la LP une «organisation-passoire » ; ou une organisation impuissante.

Comme le rappelait Lorulot, à la LP : « Il faut (…) chercher à grouper des hommes conscients – et non des tartuffes… » . Mais toujours se rappeler que : «… On ne naît pas libre penseur, on le devient.»

b) Prochaine étape déterminante : la manifestation du 5 décembre 2015

En associant la défense de la loi de 1905 et l’abrogation de la loi Debré nous n’avons pas prévu mettre un «filtre» pour rassembler les «vrais laïques», rejeter tous les «tartuffes» ou supposés tels et nous retrouver à quelques centaines, purs et durs,  entre nous, sur le pavé de Paris.
Mais, bien au contraire, nous décidons de nous donner les moyens de convaincre les milliers qui sont prêts à agir avec nous pour, encore et toujours, «rassembler ce qui est épars».

Il y a un cadre  et une méthode :

Le cadre, c’est une manifestation nationale à Paris le 5 décembre décidé par la FNLP qui appelle pour sa part sur deux mots d’ordre :

1.  la défense et l’extension de la Séparation des Eglises et de l’Etat, instituée par la loi du 9 décembre 1905

2.  l’abrogation de la loi Debré de 1959

 

La méthode : mobiliser le plus largement en proposant la participation à la manifestation à tous les militants, à toutes les organisations.

1. Cela veut dire, bien entendu que nous contactons TOUS les militants de la LP, tous les contacts et sympathisants réguliers. Il faut donc des mesures d’organisation adéquates au plan de la fédération départementale et des groupements locaux pour mener ce travail de manière exhaustive.

2. Cela veut dire aussi : informer et contacter TOUTES les organisations démocratiques et laïques issues du mouvement ouvrier, au sens historique du terme, en accordant une attention toute particulière, dans le contexte actuel, aux organisations syndicales. Le principe en est simple: Chaque organisation qui entend soutenir le 5 décembre et y participer, qu’elle partage beaucoup ou peu de nos positions, est souveraine.Cette méthode a donc  un effet de levier très puissant : en décidant des bases et de la forme de son soutien et de sa participation au 5 décembre, c’est chaque organisation qui mobilise ses structures et ses militants.

 

Au plan local, cela veut dire que nous travaillons A GRANDE ECHELLE  et donc QUE NOUS NOUS ADRESSONS AUX STRUCTURES DEPARTEMENTALES de ces organisations avant toute autre forme de contact local.

Bien évidemment, toutes les possibilités de co-organisation de la montée à Paris ( car, TGV,…) sont bienvenues.

De telles organisations en commun peuvent avoir un effet de levier intéressant – à condition de rappeler que la souveraineté de chaque organisation porte aussi sur les modalités qu’elle choisit pour soutenir et participer.Là encore, il est évident que les mesures d’organisation (soutien financier, campagne médiatique, modalités de transport) que la LP aura prises dans les prochains jours seront un point d’appui et un facteur de rassemblement irremplaçable.

 

En conclusion

 

C’est une mobilisation de très grande ampleur qu’il faut préparer. La LP doit se hisser partout à la hauteur des responsabilités qui lui incombent désormais en permettant à tous les militants laïques, en offrant à toutes les organisations qui ont toujours à cœur de combattre pour la laïcité de se retrouver dans une initiative commune de portée historique.
C’est dans les prochains jours que nous prendrons les mesures pour de nouveaux recrutements à la LP et que nous mettrons en route le plan de mobilisation pour réussir la manifestation du 5 décembre à Paris.

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1. Alors même que la Libre Pensée n’avait aucune espèce d’existence organisée à cette époque : il y avait des libres penseurs mais pas de Libre Pensée.

2. A tort, car ce n’est pas la statue, aussi monumentale soit-elle, mais l’immense arche qui l’entoure, qui est surmontée d’une croix gigantesque, qui forme l’objet du litige.

3. Sigles : Ligue des Droits de l’Homme ; Ligue de l’Enseignement ; Union Rationaliste. Puis : Commission Consultative des Droits de l’Homme ; Conseil Economique, Social et Environnemental ; Observatoire National de la Laïcité, Association Républicaine des Anciens Combattants ; Mouvement de la Paix …