Le pape reçoit le Prix Charlemagne, c’est normal, c’est lui qui l’a créé

Pour nous suivre

Le prix Charlemagne a été créé par Kurt Pfeiffert en 1946, à Aix-la-Chapelle, « capitale » du saint-empire-romain-carolingien. Proclamé en 1949, attribué pour la première fois en 1950, voici l’explication qu’en donne son créateur : « Avec le nom de Charlemagne, l’idée de l’Occident chrétien entrait dans la proclamation, faisant tout d’abord référence à l’Empire carolingien en tant qu’emblème d’une homogénéité administrative, culturelle, religieuse, de législation et d’écriture. Mais ce nom servait aussi de modèle pour l’avenir, pour l’unification de l’Europe sur le plan économique et politique. Ainsi, la Proclamation est aussi un document de son temps – marqué par l’image d’une Europe anticommuniste à forte influence catholique. » Tout était dit.

Ensuite, tout ce que compte la Calotte européenne, de droite comme de gauche, s’est vue décerner ce prix. Ce n’est plus une décoration, c’est un réquisitoire du sabre, du goupillon et du coffre-fort contre la démocratie et la laïcité. Il fallait donc bien que son véritable inspirateur, le pape, le reçoive à son tour. François ne pouvait faire moins bien que Jean-Paul II. Et, comme ici comme ailleurs tout est symbole, le pape ne s’est même pas déplacé à Aix-la-Chapelle (comme il est de tradition) pour le recevoir, il lui a été remis en main propre en la Cité du Vatican, pour bien montrer qu’il était le maître chez lui, dans l’Europe vaticane.

Un retour au bercail

Le Monde-fr du 6 mai 2016 explique sous un titre éclairant : Déboussolée, l’Europe se tourne vers le pape François :« Le symbole est fort : l’Europe, divisée, malade, aux abois, espère trouver auprès du pape François un peu de soutien moral. Les Présidents des trois principales institutions de l’Union, Jean-Claude Juncker pour la commission, Donald Tusk pour le Conseil et Martin Schulz, pour le Parlement européen, se rendent à Rome, vendredi 6 mai, pour lui remettre le prix Charlemagne… MM. Schulz, Juncker et Tusk l’ont tous trois déjà reçu….

Parmi les invités, sont attendus la chancelière allemande, Angela Merkel, Matteo Renzi, le Premier ministre italien, le roi Felipe d’Espagne, Mario Draghi, le Président de la Banque centrale européenne. La France sera représentée par la Ministre de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem. M. Schulz, principal artisan du choix du pape pour le prix, devait s’exprimer sur les « valeurs européennes », M. Juncker sur « l’Europe » et M. Tusk, ex-premier ministre Polonais, sur « la chrétienté » ». Madame Vallaut-Belkacem, « socialiste » devra sans  doute distribuer les hosties.

Le glas de l’Union européenne

Le Monde poursuit : « Donald Tusk a eu des mots très forts, jeudi soir, lors d’une table ronde avec M. Juncker et Schulz organisée au Musée du Capitole. « Aujourd’hui, nous devons admettre que le rêve d’un Etat européen avec un seul intérêt commun, une seule vision, une seule nation européenne était une illusion »a t-il déclaré. L’urgence, a-t-il estimé, c’est « de convaincre nos citoyens que nous pouvons leur apporter sécurité et stabilité, en réintroduisant un contrôle effectif de nos frontières. (…) C’est la seule stratégie pour stopper la marche vers le pouvoir des populistes ». En clair, l’Etat supranational, tel le saint-Empire-Romain-Carolingien, qui marchait sur la tête des rois, des empereurs, des peuples et des nations, c’est bien fini.

Quand le chien est perdu, il retourne toujours à la niche. L’Union européenne retourne donc vers celui qui l’a créé : le Vatican.  C’est la confirmation la plus nette qui soit de la formule de toujours de la Libre Pensée : l’Union européenne n’est que l’Europe vaticane.

La palme de la soumission

« L’âme de l’Europe, ce sont ses valeurs ; c’est ce que le pape veut nous rappeler » écrivent de concert  Jean-Claude Juncker, Président de la Commission européenne et Martin Schulz, Président du Parlement européen (membre du Parti « socialiste » européen). Ils rajoutent : « La visite du pape François à Lesbos n’était pas uniquement symbolique. En ramenant avec lui douze réfugiés syriens, il a agi beaucoup plus concrètement et avec bien plus de solidarité que nombre d’Etats membres de l’Union. Le pape nous a ainsi adressé un appel à l’action. Les homélies sur la solidarité et l’amour de notre prochain ne suffisent pas. Ces valeurs n’ont de sens que si nous les mettons en pratique…

Le pape François place de grands espoirs en nous à cet égard. Il attend que nous tirions un meilleur parti des possibilités que nous avons….  En tout cas, le pape François nous y encourage fortement quand il affirme que « les difficultés peuvent devenir des facteurs puissants d’unité ». Il est donc grand temps pour les Européennes et les Européens de se lever et de lutter pour l’Europe qui est notre bien commun. »

Commentaire des médias : « Désabusés, les dirigeants européens avaient fait le constat, la veille dans la capitale italienne, dans la salle même où fut signé le traité de Rome en 1957, de leur désarroi face à la montée des populismes en Europe. “L’Europe est une promesse, mais une promesse qui n’a pas été tenue”, avait ainsi déclaré Martin Schulz. (Source France 24 avec AFP)

Le début de la fin pour l’Union européenne

Les lois de l’Histoire sont toujours plus fortes que les appareils, y compris économiques et ecclésiastiques. Les peuples disent de plus en plus Non ! aux institutions de l’Union européenne. Comme en France aujourd’hui, ils disent Non la loi El Khomry de destruction du Code du Travail, loi directement dictée par Bruxelles, la Banque mondiale et le FMI. Collaboration ou Résistance, tel est toujours le choix, hier à  Montoire, aujourd’hui à Bruxelles.

Paris, le 9 mai 2016

Liste des lauréats du prix Charlemagne

1950 –  Comte Richard Nikolaus de Coudenhove-Kalergi (1894-1972), géopoliticien et philosophe autrichien.

1951 –  Hendrik Brugmans (1906-1997), militant européen néerlandais.

1952 –  Alcide De Gasperi (1881-1954), président du Conseil des ministres italien.

1953 –  Jean Monnet (1888-1979), homme d’État français.

1954 –  Konrad Adenauer (1876-1967), chancelier fédéral allemand.

1955 –  Sir Winston Churchill (1874-1965), ancien Premieministre britannique.

1957 –  Paul-Henri Spaak (1899-1972), ancien Premier ministre belge.1958 –  Robert Schuman (1886-1963), président du Parlement européen.

1959 –  George Marshall (1880-1959), homme d’État américain.

1960 –  Joseph Bech (1887-1975), président de la Chambre des députés luxembourgeois.

1961 –  Walter Hallstein (1901-1982), président de la Commission européenne.

1963 –  Edward Heath (1916-2005), premier ministre britannique.

1964 –  Antonio Segni (1891-1972), président de la République italienne.

1966 –  Jens Otto Krag (1914-1978), premier ministre danois.

1967 –  Joseph Luns (1911-2002), ministre des affaires étrangères néerlandais.

1969 –  La Commission européenne.

1970 –  François Seydoux de Clausonne (1905-1981), diplomate français.

1972 –  Roy Jenkins (1920-2003), homme politique britannique.

1973 –  Salvador de Madariaga y Rojo (1886-1978), diplomate espagnol.

1976 –  Leo Tindemans (1922-2014), Premier ministre belge.

1977 –  Walter Scheel (1919), président de la République fédérale d’Allemagne.

1978 –  Konstantínos Karamanlís (1907-1998), Premier ministre grec.

1979 –  Emilio Colombo (1920-2013), président du Parlement européen.1981 –  Simone Veil (1927), présidente du Parlement européen.

1982 –  Juan Carlos Ier (1938), roi d’Espagne.

1984 –  Karl Carstens (1914-1992), président de la République fédérale d’Allemagne.

1986 –  Le peuple luxembourgeois.

1987 –  Henry Kissinger (1923), ancien secrétaire d’État américain.

1988 –  François Mitterrand (1916-1996), président de la République française, et  Helmut Kohl (1930), chancelier fédéral allemand.

1989 –  Frère Roger Schutz (1915-2005), Taizé.1990 –  Gyula Horn (1932-2013), ministre des Affaires étrangères hongrois.

1991 –  Václav Havel (1936-2011), président de la République tchèque et slovaque.1992 –  Jacques Delors (1925), président de la Commission européenne.

1993 –  Felipe González Márquez (1942), président du gouvernement espagnol.

1994 –  Gro Harlem Brundtland (1939), ministre d’État norvégienne.

1995 –  Franz Vranitzky (1937), chancelier fédéral autrichien.1996 –  Beatrix (1938), reine des Pays-Bas

1997 –  Roman Herzog (1934), président de la République fédérale d’Allemagne.

1998 –  Bronisław Geremek (1932-2008), ministre des Affaires étrangères polonais.

1999 –  Anthony Blair (1953), Premier ministre britannique.

2000 –  Bill Clinton (1946), président des États-Unis d’Amérique.

2001 –  György Konrád (1933), avocat et romancier hongrois, ancien dissident sous le régime communiste.

2002 –  L’euro, monnaie.2003 –  Valéry Giscard d’Estaing (1926), ancien président de la République française.

2004 –  Pat Cox (1952), ancien président du Parlement européen.

Prix Charlemagne extraordinaire à  Jean-Paul II (1920-2005), pape.

2005 –  Carlo Azeglio Ciampi (1920), président de la République italienne.

2006 –  Jean-Claude Juncker (1954), Premier ministre luxembourgeois.

2007 –  Javier Solana (1942), haut représentant pour la politique étrangère de l’Union européenne.

2008 –  Angela Merkel (1954), chancelière fédérale allemande.

2009 –  Andrea Riccardi (1950), professeur d’histoire du christianisme et des religions italien.

2010 –  Donald Tusk (1957), premier ministre polonais.

2011 –  Jean-Claude Trichet (1942), Président de la Banque centrale européenne.

2012 –  Wolfgang Schäuble (1942), ministre fédéral des Finances d’Allemagne.

2013 –  Dalia Grybauskaitė (1956), présidente de la Lituanie.

2014 –  Herman Van Rompuy (1947), Président du Conseil européen.

2015 –  Martin Schulz (1955), Président du Parlement européen.

2016 –  François (1936), pape.

 

 

 

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La Sainte-Alliance des clergés contre la laïcité en Europe

La Libre Pensée française a édité un ouvrage qui fait le tour de tous les pays du continent européen sur la question de la laïcité et de la Séparation des Eglises et de l’Etat.  Cet ouvrage est incontournable. Il analyse la situation de chaque pays dans tous les pays du continent européen, et pas seulement des pays adhérant à l’Union européenne. Sont ainsi passés au crible les 40 pays qui constituent le continent européen.

C’est ainsi que l’on voit qu’il y autant de monarchies que de républiques, que la plupart des pays donnent une place institutionnelle aux religions, sous la forme d’une religion officielle, ou d’Etat ou concordataire. La plupart des pays, tant dans l’Union européenne que dans le Conseil de l’Europe, appliquent la législation du délit de blasphème où les tribunaux répriment la critique des religions.

Près d’un pays sur deux connait l’existence d’un concordat qui est un accord diplomatique d’un Etat avec le Vatican et qui confère des privilèges exorbitants à la religion catholique. La France connaît la survivance d’un concordat en Alsace-Moselle et 6 autres formes « concordataires » et cléricales dans les TOM.

Les 40 pays financent les écoles religieuses et les Eglises. Des centaines de milliards d’euros de fonds publics sont ainsi versés chaque année pour financer les écoles du dogme, de la superstition et de la soumission. Les religions ont rang de service public dans la quasi-totalité des pays.

Dans ces conditions, nous faire croire (car cela ne peut être qu’une croyance) que l’Union européenne pourrait être « laïque » ne relève-t-elle pas  d’une œuvre de mystification complète ? D’autant que le principe de fonctionnement de l’UE (la fameuse subsidiarité) est directement inspiré du droit canon catholique. Il est un mode d’organisation médiéval et d’Ancien-Régime. Il est directement contradictoire dans son essence à la démocratie et à l’existence de véritables services publics.

Ce livre ouvre cet indispensable débat. Des points de vue différents, pas forcément contradictoires sur le fond, y sont exposés afin d’éclairer utilement le lecteur. C’est ainsi que cet ouvrage contient une préface à deux mains de Pierre Galand, Président de la Fédération Humaniste européenne (et ancien Président du CAL de Bruxelles) et de Christian Eyschen, porte-parole de l’Association internationale de la Libre Pensée. Il y  aussi une postface de Alain de Khegel, ancien Très Puissant Souverain Grand Commandeur du Rite Ecossais Ancien et Accepté (Suprême Conseil du Grand Orient de France).

 

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Colloque commun de la Libre Pensée et du Cercle Ernest Renan
« Les véritables racines de l’Europe »

Présidence conjointe : Dominique Vibrac et Jean-Sébastien Pierre

le samedi 22 octobre 2016, toute la journée à Paris

Communications :

  • Les racines grecques :  Guy Rachet du Cercle Ernest Renan
  • Les origines romaines : David Gozlan (Libre Pensée)
  • Le pseudo judéo-christianisme : Patrick Boistier  (CER/LP)
  • Les Lumières et la Renaissance : Dominique Vibrac CER)
  • La Révolution française : Jean-Marc Schiappa (LP)
  • 1848, le printemps des peuples en Europe : à définir
  • XXe Siècle : les guerres et les révolutions : Pierre Gueguen (LP)
  • Sciences et religions en Europe : Jean-Sébastien Pierre (LP)
  • Les racines européennes de la psychanalyse : Sophie Mjolla-Mellor  (CER)
  • Pour un humanisme du XXIe Siècle : Christian Eyschen (LP)