Henin-Beaumont (Nord)

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Eléments d’information

Le Tribunal Administratif de Lille vient de m’informer que l’audience dans le cadre du recours que j’ai intenté contre la mairie d’Hénin-Beaumont contre l’installation d’une crèche de Noël dans le hall de la mairie aura lieu le 15 novembre prochain.
Quelles que soient les circonvolutions de l’avocat de la mairie d’Hénin-Beaumont, chacun sait que :
1. Avant 2015, il n’y avait jamais eu de crèche de Noël dans le hall de la mairie d’Hénin-Beaumont, il n’existe aucune tradition d’installation de crèche de Noël dans notre hôtel de ville.
2. La place d’une crèche de Noël, c’est dans une église ou à sa maison, pas dans une mairie. Tous ceux qui souhaitent admirer une crèche de Noël peuvent librement le faire à l’église, il n’est nul besoin qu’ils aillent à la mairie pour ça.
3. La France est une République laïque dans laquelle l’Etat, les collectivités territoriales et les services publics doivent rester neutres. A Hénin-Beaumont, il y a des catholiques, des protestants, mais aussi des juifs, des musulmans et des athées qui ont le droit d’être respectés. Leurs impôts qui financent le budget communal n’ont pas à servir pour édifier ce qui est un emblème religieux.
4. Considérer qu’une crèche de Noël, représentation figurée d’une scène de l’Evangile de Matthieu, relève d’une tradition culturelle et folklorique et pas de la religion est un argument à la fois absurde et insultant pour les croyants.
5. Steeve Briois, Robert Ménard, Philippe de Villiers et leurs amis instrumentalisent un symbole religieux et violent la loi sur la laïcité de 1905 dans un but politique, celui d’affirmer les “racines chrétiennes de la France” menacées par le “grand remplacement” de l’immigration arabo-musulmane.
Dans l’optique réactionnaire et maurrassienne qui est celle de ces élus d’extrême droite, la crèche de Noël n’est plus un symbole de fête, mais un symbole politique identitaire et xénophobe qui vise à diviser la population.
6. Jusqu’à présent, le parlement a toujours refusé d’inscrire “les racines chrétiennes de la France” dans le préambule de la Constitution de la Ve République. Le parlement européen avait également rejeté la mention des “racines chrétiennes de l’Europe” dans le préambule du TCE rejeté en 2005.
On ne comprendrait pas qu’une juridiction administrative, au nom d’une prétendue tradition festive et folklorique, fasse revenir par la fenêtre les “racines chrétiennes de la France” rejetées, à juste titre, par le Parlement. La France est une “république laïque”, point barre, ce n’est pas une “république laïque aux racines chrétiennes”.
Nous saurons le 15 novembre quelle est l’analyse du rapporteur du Tribunal Administratif de Lille.
D’ici-là, il y aura peut-être eu une décision du Conseil d’Etat. La plus haute juridiction administrative est très divisée comme en témoigne l’article du Figaro paru hier qui évoque des juges tétanisés à l’idée qu’une opinion publique chauffée à blanc par l’extrême droite identitaire puisse dire “Le Conseil d’Etat a autorisé le burkini, mais pas les crèches”, argument utilisé par Steeve Briois lors du conseil municipal du 7 octobre dernier pour me faire passer pour un représentant de l’Anti-France…
Sur ce dossier, une plainte a été déposée contre Steeve Briois, le co-administrateur de sa page facebook et plusieurs internautes frontistes qui m’ont injurié, qualifié de “traître à la France”, d'”islamosocialope”, d'”enculé d’intégriste laïque” entre autres joyeusetés et m’ont menacé de mort l’année dernière sans que Steeve Briois n’y trouve rien à redire. Une instruction est en cours.
L’article 28 de la loi de 1905 est clair. Les juges du Conseil d’Etat doivent prendre leurs responsabilités, aller contre l’avis du rapporteur et rappeler que la laïcité qui nous protège et garantit la liberté de conscience de tous repose sur la stricte neutralité de l’Etat et des collectivités territoriales.
David NOËL
Conseiller municipal d’Hénin-Beaumont
Secrétaire de la section d’Hénin-Beaumont du PCF
Membre du Comité Fédéral du PCF 62