La crémation : une liberté, un choix, une volonté

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A propos d’une déclaration du Vatican : La Fédération nationale de la Libre Pensée soutient totalement  la Fédération Française de Crémation  dans sa lutte pour la liberté de choix des funérailles

Communiqué de presse FFC

La crémation : une liberté, un choix, une volonté

Le Vatican a cru devoir rappeler récemment  pourquoi l’Eglise catholique,  « sans interdire la crémation, garde sa préférence pour l’inhumation dans des cimetières ou autres lieux sacrés » et considère que « la dispersion des cendres dans l’air, en terre, dans l’eau ou de toute autre manière, n’est pas permise » (par elle).

Ce n’est pas une position nouvelle. Elle a déjà été exprimée en 1963, lors de la levée de « l’interdit » de la crémation !

Pourquoi ce rappel ? Parce qu’en France, ce mode d’obsèques atteint 35,44 % des décès fin 2015 ?

Comme toujours, depuis des siècles, l’Eglise catholique procède par « interdits » !

La Fédération française de Crémation tient à rappeler qu’elle est fondamentalement attachée à la LIBERTÉ : 

– la liberté du mode d’obsèques et de sépulture, reconnue en France par la loi du 15 novembre 1887

–  la liberté absolue de conscience et le respect des volontés exprimées, que l’on soit croyant ou non !

Pourquoi la dispersion des cendres ne serait-elle plus « autorisée » ? Est-il vraiment nécessaire d’aller « forcément » se recueillir dans un cimetière, pour penser à ses défunts ? Un écrit, une photo, une musique, un objet, une odeur peuvent suffire !

En quoi le fait de ne pas aller dans un cimetière, lieu « sacré » (pour l’Eglise), auprès d’une tombe ou d’un monument cinéraire, empêcherait le recueillement, le « temps de mémoire » ? Ce n’est pas notre opinion ! Pour les crématistes,  « le vrai tombeau des morts, c’est le cœur des vivants » !, pour reprendre l’expression de TACITE, historien romain,  et nous faisons nôtre cette belle phrase de Michel SERRES, philosophe et académicien : « … Je ne veux pas que l’on m’enterre. Je préfère brûler, en une dernière flamme, après mes quelques années d’incandescence. Que l’on jette enfin par les quatre vents des restes légers ! Chute dernière ! Que l’on prie, si l’on croit ; que l’on se recueille, si l’on veut, qu’on lise des textes inspirés. Mais qu’enfin, que l’on me confie au feu et à l’air, par l’univers.»

Quant à la conservation des cendres dans les habitations « domestiques, avec l’accord de l’évêque local et seulement dans des situations graves et exceptionnelles » (sic!) (de quel droit un évêque pourrait-il en décider?), nous tenons à rappeler que la loi s’applique à tous en France, fût-on évêque, en vertu de la loi de 1905 concernant la laïcité, c’est-à-dire la Séparation des Eglises et de l’Etat.

En effet, depuis la loi 2008- 1350 du 19 décembre 2008, il n’est plus possible de conserver les urnes à domicile.

Enfin, quant à l’opinion que « les cendres des fidèles doivent être conservées de façon régulière dans un lieu sacré, c’est-à- dire un cimetière ou dans un espace dédié dans une église » (sic!), elle n’engage que l’Eglise catholique et « ses fidèles » (pour autant que ceux-ci veuillent bien lui « obéir »!). A ce sujet, nous tenons à préciser que, nous crématistes, sommes toujours en désaccord avec la disposition de la loi qui stipule que les cendres peuvent être conservées (« provisoirement », est-il dit!) dans une église. Et pourquoi pas seulement dans un crématorium (comme c’est le cas le plus souvent) ou dans un local public (mairie, préfecture) ?

Nous ne sommes ni « panthéistes, ni naturalistes, ni nihilistes » (sic!) : nous sommes pour la liberté de choix de l’individu, dans tous les moments de sa vie, en toute conscience…

Paris, le 9 novembre 2016