Discours au Mur des Fédérés 1er mai 2017 Par Christian Eyschen, vice-Président de la Libre Pensée Aujourd’hui comme hier, Ni Thiers, ni Bismarck !

Pour nous suivre

Amis, Citoyens, Compagnons, Camarades,

Je vous apporte le salut fraternel de la Fédération nationale de la Libre Pensée. C’est désormais une tradition, nous nous retrouvons ensemble le 1er mai devant le Mur des Fédérés pour honorer ceux qui combattirent en refusant d’accepter le Vieux monde de l’exploitation et de l’agiotage.

Déjà à l’époque, on voulait faire accepter à la classe ouvrière la domination de la bourgeoisie, du Capital, de la banque et des coffres forts. Rien n’est jamais nouveau sous le soleil.

On disait à nos ainés : « il faut choisir ou Thiers ou Bismarck ». La Banque Rothschild, toutes les banques capitalistes participaient de cette mascarade. C’est normal, elles défendaient leurs intérêts d’exploiteurs du peuple, de financiers et de spéculateurs. Et à la fin, nos ainés ont eu droit à Thiers et à Bismarck, ensemble et en marche.

Il y a 146 ans, le prolétariat parisien montait à l’assaut du ciel contre la réaction et le cléricalisme. Pendant deux mois, une semaine et quelques jours, la classe ouvrière dressait le programme révolutionnaire d’un véritable gouvernement ouvrier du peuple, pour le peuple, par le peuple.

La Commune de Paris interdisait le travail de nuit, luttait contre l’exploitation capitaliste, fondait l’Ecole laïque et décrétait, pour la deuxième fois dans l’histoire du pays, la Séparation des Eglises et de l’Etat. Son œuvre fut immense et a ouvert le chemin aux peuples du monde.

Le Mur  des Fédérés appartient au Mouvement ouvrier

La Commune de Paris s’acheva au Père Lachaise, lors de la Semaine sanglante, au Mur des Fédérés où les Communards furent assassinés par la barbarie versaillaise. Le mouvement ouvrier a toujours été avec la Commune de Paris et son héritage, quand tant d’autres étaient à Versailles au nom de la « concorde nationale » et, déjà, d’une « certaine idée de l’Europe ».

 

 

Hier, comme aujourd’hui

Les tenants du Vieux monde, de l’Eglise et du capitalisme veulent faire tourner la roue de l’Histoire à l’envers. Ils entendent détruire tous les acquis sociaux sur l’autel des intérêts du patronat. De la loi Marisol Touraine contre la Sécurité sociale et l’Hôpital public, à la loi El Khomry contre le Code du Travail et les acquis ouvriers, en passant par la remise en cause croissante de la laïcité et de la liberté de conscience, par l’offensive contre les Franchises universitaires, par le développement d’une campagne communautariste et haineuse contre nos concitoyens « suspects » parce que d’origine arabo-musulmane ; ce gouvernement, comme tous les gouvernements passés et futurs de la Vème République, n’est que réaction et cléricalisme.

En s’en prenant ouvertement aux acquis ouvriers, sociaux, démocratiques, laïques  et à la jeunesse, le gouvernement entend imposer un monde d’exploitation et d’obscurantisme, tout dévoué au patronat et à l’Eglise catholique.

Il faut défendre la République sociale !

La classe ouvrière et le mouvement démocratique ont arraché, par des années de lutte, des droits et des acquis, comme en 1936 et 1945. Ces droits et acquis sont aujourd’hui remis en cause. Il en est ainsi de la Sécurité sociale, conquête majeure de la classe ouvrière, que patrons, banquiers, capitalistes, gouvernants et ministres de tous bords veulent privatiser pour mettre la main sur les milliards de cotisations sociales.

Pour tous ces mercantis, la Sécurité sociale est une vache à lait qu’ils ne veulent jamais nourrir, mais qu’ils veulent tous traire à leurs profits.

Ils détruisent la République sociale et les acquis des travailleurs, ils créent ainsi le terreau de la révolte et du rejet. La réaction a toujours eu plusieurs visages : celui du racisme, celui de la réaction sociale, celui de l’offensive antilaïque. Ils créent la misère et la réaction sociale et ils déplorent le monstre qu’ils ont créé.

Et ils font cela partout : ils bombardent les pays, les peuples et les nations pour leurs intérêts, et ils  se plaignent que des millions de gens émigrent pour sauver leur vie et leur famille. L’horizon indépassable des fauteurs de guerre et de misère, c’est la bombe et le barbelé.

La Commune de Paris était internationaliste et pacifiste, elle montrait la voie à tous les peuples. C’est ce chemin que nous voulons prendre à notre tour.

 

 

Défendre la démocratie, c’est défendre les acquis sociaux qui fondent l’égalité en droit !

Lundi 24 avril 2017, au lendemain du 1er tour des élections présidentielles, la réalité du système capitaliste n’a pu être cachée bien longtemps. A Bordeaux, un homme « sans-papier », comme ils disent, a été condamné à 15 jours de prison ferme pour avoir « volé » 20€ de nourriture, parce qu’il avait faim.

Voici le système qu’on nous demande de défendre. C’est la justice de classe qui réprime les syndicalistes, enferme les pauvres et qui absout les capitalistes, les banquiers et les ministres. C’est le retour de la prison pour dettes. Contre cela, le peuple a abattu la Bastille en 1789. Mais quelques décennies plus tard, il y eut plusieurs prisons de construites à Paris pour dettes, dont les sinistres Petite et Grande Roquette et Sainte-Pélagie où furent enfermés Jules Vallès, Auguste Blanqui, Aristide Bruant, Gustave Courbet et tant d‘autres.

La Commune de Paris, que nous honorons aujourd’hui, a mis fin à ce système honteux, mais il fut rétabli par Thiers avec le soutien de Bismarck après la Semaine sanglante.

La meilleure façon de défendre la République et la Démocratie, c’est de combattre pour préserver les acquis sociaux et les étendre et de ne pas se plier aux combines, notamment électoralistes, des grands de ce monde.

Il est consternant et affligeant de voir la campagne actuelle de calomnie et de diffamation contre tous ceux qui n’appellent pas à voter, au second tour des élections présidentielles, pour le candidat des banquiers et de la finance. Non pas que le véritable enjeu soit la non-élection du Front National, c’est déjà fait ; mais derrière cette gigantesque Propagandastaffel, il s’agit de tenter de faire plier tous ceux qui disent NON ! et qui refusent les diktats de la pensée unique.

On veut nous imposer le fait qu’il faudrait obéir, en tous temps et en tous lieux, à ce que décident les maîtres de la Finance et du Capital, relayés sans honte par les domestiques du système.

La liberté, c’est de refuser de choisir entre une corporatiste, nostalgique du Régime de Vichy et un social-catholique élevé aux biberons de la Doctrine sociale de l’Eglise. Ce n’est pas un choix, c’est une turpitude.

En démocratie, chacun doit être libre de son choix et de sa décision, car « nul ne saurait être inquiété pour ses opinions.. », comme le proclame la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789.

Les êtres libres et égaux conduisent leurs destinées eux-mêmes sans que personne ne les guide, ni ne leur dise quoi faire et comment faire. Les libres penseurs refuseront toujours la pensée unique.

Pas plus hier qu’aujourd’hui, nous ne voulons  de nouveaux Thiers et Bismarck.

 

 

Ni dieu, ni maître !
A bas la Calotte et vive la Sociale !

Je vous remercie.