Jean ROSTAND (1894 – 1977)

Pour nous suivre

Biologiste, pamphlétaire et académicien, Jean Rostand est un véritable humaniste.

Il publie son premier ouvrage en 1919 Le retour des pauvres, pamphlet contre l’injustice sociale, suivi de La loi des riches. C’est en 1954 qu’il publie Les pensées d’un biologiste, toujours actuelles.

Lorsqu’il meurt, il est Président d’Honneur de la Libre Pensée.

Le savant matérialiste:

Intéressé par les origines de la vie, il étudie la biologie des batraciens. C’est un chaud partisan de Darwin. L’homme n’est rien moins que l’œuvre d’une volonté lucide, il n’est même pas l’aboutissement d’un effort sourd et confus.(…). Il naquit sans raison et sans but, comme naquirent tous les êtres, n’importe comment, n’importe quand, n’importe où. La nature est sans préférence, et l’homme, malgré tout son génie, ne vaut pas plus pour elle que n’importe laquelle des millions d’autres espèces que produisit la vie terrestre.

Sur la recherche : L’invention de la bombe atomique nous aura fait voir, du moins, ce que peut la recherche quand elle est mise en demeure. Les problèmes du cancer et de la tuberculose ne tarderaient guère davantage à être résolus s’il y avait pour un pays nécessité de les résoudre. Mais ils ont contre eux de n’intéresser que l’humanité entière.
Le libre penseur athée

Il ne peut accepter l’idée de Dieu (Je n’ai nul besoin de cette hypothèse) et encore moins celle de l’âme (Si les hommes en ont une, alors on doit en trouver une aussi dans le rectum des grenouilles).

Former les esprits sans les conformer, les enrichir sans les endoctriner, les armer sans les enrôler, leur communiquer une force dont ils puissent faire leur force.

Le citoyen

Tolérant, Jean Rostand l’est profondément. Mais avoir l’esprit ouvert, ce n’est pas l’avoir béant à toutes les sottises.

Lors du procès de Bobigny autour de l’avortement, en 1972, il témoigne en faveur de l’avortement.

A propos de la peine de mort : On tue un homme, on est un assassin. On tue des millions d’hommes, on est un conquérant. On les tue tous, on est un dieu.

Aux Assises nationales de la paix (1968): Etre pacifiste, c’est ne prêter qu’une oreille méfiante à ceux qui, aujourd’hui, recommandent le massacre sous prétexte qu’il doit en prévenir un plus copieux, demain !

Sources :

  • La vie et l’œuvre de Jean Rostand par André Juste. Editions Stock
  • Pensées d’un biologiste par Jean Rostand. Editions Stock+Plus
  • Quelques discours 1964-1968 par Jean Rostand. Club humaniste
  • Entretiens de Jean Rostand avec Eric Laurent. France-Culture. Editions Stock

Claude Biardeau