Ferdinand Buisson (1841 – 1932)

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Maître d’œuvre de l’Ecole laïque, puis de la loi de Séparation des Églises et de l’État, Ferdinand Buisson fut aussi l’une des figures marquantes de l’histoire de la Libre-Pensée. En 1902, alors qu’existait une Fédération française de la Libre-Pensée, aux orientations “rationalistes et athéistiques”, Ferdinand Buisson fonde avec de nombreuses personnalités l’Association nationale des Libres-Penseurs de France. Marcelin Berthelot, puis Anatole France, en deviennent Présidents d’honneur. Gabriel Séailles, cofondateur des Universités populaires, en assure la Vice-Présidence.

Leur volonté est de faire en sorte que la Libre-Pensée soit pleinement un centre de débats, rassemblant dans un même souci de justice sociale des socialistes, des anarchistes, des républicains laïques, mais encore des théistes, spiritualistes, protestants libéraux, etc. Leur principe peut être résumé ainsi : si la Libre-Pensée développait une doctrine, elle se nierait au moment même où elle s’affirmerait. Il faut donc voir en elle une méthode, pouvant aller de pair avec bon nombre d’orientations philosophiques.

Deux ans plus tard, lors du Congrès de Rome – qui fut l’un des sommets de l’histoire de la Libre-Pensée, Ferdinand Buisson fera adopter – non sans quelques péripéties – une motion qu’il avait rédigée, et qui marque aujourd’hui encore les orientations de la Libre-Pensée. Il y affirme notamment : “La Libre Pensée propose à l’humanité, comme le veut la nature des choses, de poursuivre indéfiniment le vrai par la science, le bien par la morale, le beau par l’art.”

Cet idéal humain va de pair avec un idéal social, qu’il résume en ces mots : “En d’autres termes, la Libre Pensée est laïque, démocratique et sociale, c’est-à-dire qu’elle rejette, au nom de la dignité de la personne humaine, ce triple joug : le pouvoir abusif de l’autorité en matière religieuse, du privilège en matière politique et du capital en matière économique.”

Christian Eyschen