La Fédération nationale de la Libre Pensée soutient totalement l’ADMD

Pour nous suivre

et son Président Jean-Luc Romero

Pour le Droit de Mourir dans la Dignité

L’ADMD avait invité la Fédération nationale de la Libre Pensée à sa 37éme Assemblée générale, qui s‘est tenue à la Rochelle. A cette occasion, la Libre Pensée a tenu à faire part de son soutien total à l’action de son Président Jean-Luc Romero, qui a été brillamment réélu à cette fonction.

La Libre Pensée espère vivement que les choses en matière de fin de vie digne vont pouvoir déboucher dans la prochaine période. Elle apportera tout son concours à l’ADMD pour cela. La Libre Pensée considère que l’ADMD et Jean-Luc Romero sont devenus incontournables dans cette action de justice et de liberté.

Toute tentative de contournement ne serait que division et dispersion inutiles et ne servirait – in fine – qu’aux adversaires de cette noble cause. Chacun est face à ses responsabilités.

La Libre Pensée

 

Message de la Libre Pensée au Congrès de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité

par Claude Biardeau à la  37ème Assemblée Générale de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité

Bonjour,

Président de la Libre Pensée de Charente-Maritime et membre du Bureau de la Fédération nationale de la Libre Pensée, je suis adhérent personnellement à l’ADMD depuis 16 ans.

Avant de vous lire le Message de la Libre Pensée à la 37ème assemblée générale de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité, je voudrais nous associer à l’hommage rendu à Anne Bert, forcée de quitter son pays pour trouver une solution humaine et digne ; et  à m’élever contre les propos cyniques de madame la Ministre Agnès Buzin, en réponse à la demande de notre concitoyenne : « procéder à une évaluation de la loi Leonetti », comme si nous toutes et tous ici, n’en savions pas les attendus dogmatiques et religieux et leurs conséquences sur nos proches !

Venons-en au message proprement dit :

Monsieur le Président, cher Jean-Luc,

Mesdames et messieurs les Ediles,

Chers amis de l’ADMD,

Les liens entre nos associations sont anciens et puissants. Ils reposent sur une même vision humaine et laïque : le droit de choisir sa destinée en toute conscience.

Nous ne choisissons pas de naître, nous n’avons guère souvent le choix de notre vie et condition sociale, mais il nous reste un droit imprescriptible : celui de choisir sa fin de vie. Quand la maladie et la souffrance arrivent, il ne devrait y avoir aucune autorité, autre que celle de son propre choix, qui permette de choisir comment quitter une vie qui n’apporte plus joie et réconfort, mais douleur et peine à soi et aux siens.

Ce droit de mourir dans la dignité, que votre association porte haut et fort, est un droit démocratique des plus essentiels. Si nous devions refaire une Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, à l’instar de nos ainés en 1789 et 1793, il serait indispensable d’y ajouter un article sur cette question.

La Libre Pensée partage pleinement le point de vue de votre Président, notre ami Jean-Luc Romero. Si la revendication de la dépénalisation de l’euthanasie est une condition nécessaire, elle n’est plus une condition suffisante.

La problématique de l’IVG nous ouvre le chemin à parcourir. Il fallait obtenir la dépénalisation de l’avortement. Et dans ce mouvement, la conscience humaine a obtenu que cela soit considéré comme un acte médical à part entière et remboursée par la Sécurité sociale. Sans cela, le droit à l’IVG serait un droit sans effet.  Il ne faut jamais s’arrêter en chemin, si on veut obtenir satisfaction. Et on sait que le droit à l’IVG est sans cesse remis en cause par des politiques d’austérité, soutendues par des idéologies réactionnaires et obscurantistes.

Oui, il faut revendiquer l’aide active à mourir, car sans elle, le droit à l’euthanasie resterait  un vain mot, un droit sans effet. Pour avoir un droit, il faut un principe, un outil et une main pour saisir cet outil. Ce droit, c’est  le droit de mourir dans la dignité ;  cet outil, c’est la reconnaissance de l’aide active à mourir ; cette main qui doit saisir cet outil, c’est vous, militants et adhérents de  l’ADMD et tous ceux, comme les libres penseurs, qui vous soutiennent dans votre action de justice et de liberté.

Et nous savons tous  que le droit à mourir dans la dignité a les mêmes adversaires que ceux qui s’opposent depuis toujours au droit à l’IVG.

Ni l’ADMD, ni la Libre Pensée n’ont une vision pessimiste de l‘Histoire et de la vie. Si nous nous préoccupons de la fin de vie, c’est parce que nous voulons une Humanité heureuse qui s’assume pleinement et qui ne permette pas que d’autres dictent nos choix. Selon la belle formule d’Ernest Lavisse, nous ne voulons pas que les religions qui passent imposent leurs choix à l’Humanité qui dure.

Nous faisons notre la pensée du grand philosophe Lucien de Samosate qui a vécu il y a bien longtemps : « La meilleure vie, la vie la plus sage, est celle des simples particuliers. Tu seras plus sage si tu cesses d’explorer les phénomènes célestes, d’examiner les fins et les principes, si tu craches sur les syllogismes savants et considères tout cela comme des paroles vides. La seule chose que tu dois rechercher, en tout et pour tout, c’est comment bien user du présent. Cours sans t’arrêter, ris le plus souvent, et ne prends rien au sérieux ».

Notre choix est entre le Carpe diem d’Horace et la formule d’un humoriste : « La vie est une chose qui ne doit pas être trop prise au sérieux, elle finit toujours mal ».

Cours et rie, quelle belle définition de la vie. C’est pour cela que nous agissons ensemble pour le respect de la dignité humaine et le respect du choix de chacun quant à sa fin de vie.

Amicalement, loyalement, très fraternellement,

Jean-Sébastien Pierre – Président

Christian Eyschen – Vice-Président

David Gozlan, Secrétaire général de la Fédération Nationale de la Libre Pensée

Merci de votre attention.

La Rochelle, le 14 Octobre 2017