La Raison n°636 novembre 2018

Pour nous suivre

L’éditorial (extraits) :

A propos du 11 novembre, savez-vous que…

Il a été annoncé sur un air de sonnerie militaire que Donald Trump allait participer au défilé et à la parade pour le centième anniversaire du 11 novembre 1918. Cela n’a l’air de rien, mais c’est  très significatif. Depuis 1918, il n’y a jamais eu de défilé militaire pour le 11 novembre, sauf le 11 novembre 1944, qui a mélangé les civils et les militaires. C’était la Libération. Mais autrement, JAMAIS il n’y a eu de parade militaire à cette occasion. Les anciens combattants, les soldats, les victimes de guerre, les « gueules cassées » ont interdit depuis 1918, la glorification de la guerre le 11 novembre. Le défilé de la « Victoire », c’était le 14 juillet 1919. Les 14 juillet, il y a depuis le défilé militaire pour « exalter » la force militaire de l’impérialisme français.

Les survivants de la boucherie impérialiste de 1914-1918 ont imposé que le 11 novembre prenne un caractère contre la guerre, pour la paix et l’entente entre les peuples. « Plus jamais cela ! ». Et on nous annonce qu’Emmanuel Macron et Donald Trump vont présider un défilé militaire à Paris le 11 novembre 2018 !

Le symbole est clair : c’est la guerre qui dure, c’est la guerre qui vient. C’est la guerre comme seul horizon

Il y a 200 000 soldats US (soit l’équivalent de 15 divisions) qui sont présents dans 177 pays. Les troupes françaises sont sur le sol de dizaines de pays pour faire la guerre. Il y  a 13 000 soldats français dans le monde, dont 7 600 en Afrique et 5 600 au Moyen-Orient. Les USA dépensent chaque année 610 milliards de dollars (soit 35,10% des dépenses mondiales d’armement) et la France, 57,80 milliards. A eux deux, ces deux pays, c’est presque la moitié des dépenses d’armement du monde. Et, bras dessus-bras dessous, Trump et Macron vont défiler ensemble devant les troupes ?

Quelle autre signification que le maintien de la guerre et de l’exploitation ?

Le 11 novembre, comme date du souvenir, de la commémoration, du refus de la guerre, de la gloire des généraux s’est bâti dans un mouvement contradictoire. Les contemporains n’ont, comme trace de cette construction, que les discours officiels, il nous faut donc débuter l’enquête de la construction du 11 novembre pour saisir que la guerre est plus qu’une « trace qui est entretenue, de génération en génération, avec des témoignages qui sont restés de la part de ceux qui ont vécu l’horreur. ». Il s’agit bien plus que d’une trace (…)

Jean-Sébastien Pierre et David Gozlan

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