Pour poursuivre le débat sur le communiqué de la Libre Pensée au sujet de la “grève sur le climat”

Pour nous suivre

Notre communiqué, critiquant vertement l’opération de ce vendredi 15 mars dite « grève pour le climat » a suscité de très nombreuses réactions, ce qui était son but : ouvrir le débat. La Libre Pensée a toujours été favorable à la confrontation des points de vue, même quand cela était difficile.

Beaucoup d’entre vous ont poussé un « ouf » de soulagement face au déferlement en cours où l’on voit toute la classe politique largement discréditée, encourager la jeunesse à faire grève, jeunesse qui, il y a trois mois, était matraquée et gazée sur ordre de l’Etat, quand il s’agissait de demander l’abandon de la réforme du bac et de Parcoursup.

D’autres nous ont indiqué que la jeunesse qui manifestait était à dissocier des politiciens du Vieux monde. D’autres nous ont clairement exprimé leur hostilité à ce qu’un débat sur le climat puisse avoir lieu, étant donné que ces questions-là étaient tranchées et qu’il n’y avait pas à y revenir.

Nous apportons donc les précisions utiles suivantes :

La Libre Pensée n’a à aucun moment dénigré le travail des scientifiques, mais l’utilisation des modèles qui peuvent être faits ou de certains résultats de modélisation, dans un but évident de dévoyer les aspirations de la jeunesse dans une opération d’union nationale. Celui qui résume cela à merveille est Laurent Berger : «je préfère toujours voir des lycéens se mobiliser sur des causes nobles et justes, pour le climat… plutôt que sur des choix sur telle ou telle réforme de droit du travail »

Nous rappelons que ceux qui, au gouvernement ou qui l’ont été, sponsorisent la marche pour le climat et les débats périphériques sont également ceux qui attaquent la recherche, ses crédits, ses personnels, et traitent avec le plus grand mépris les organisations syndicales qui, elles, défendent le service public, les labos, la liberté de recherche sans dogme ;

Nous savons faire la distinction entre d’une part, ceux qui ignorent à peu près tout du climat et qui parlent avec beaucoup de certitudes, et les scientifiques, qui font régulièrement des allers-retours entre leurs modèles et les observations et qui sont généralement plus prudents sur les conclusions à en tirer ; nous faisons également la différence entre la jeunesse et ses inquiétudes, et l’opération proprement dite.

  • La Libre Pensée avoue, au contraire de beaucoup d’autres qui parlent d’autorité sans la moindre compétence, ne pas être une association scientifique, mais elle en défend la liberté, y compris pour un scientifique, de remettre en cause le discours de son collègue, ce qui, dans la climatologie actuelle, n’est pas possible, du fait des pressions politiques. Elle indique donc son « agnosticisme » en matière de climat, comme en matière de théorie des cordes ou de gravité quantique à boucle (et nous tirons notre chapeau à ceux qui ont déjà un point de vue tranché sur ces deux dernières théories) ;
  • La Libre Pensée ne manifestera jamais bras dessus, bras dessous avec ceux qui organisent les guerres et la ruine de pays entiers, et qui ont créé le business vert en utilisant l’aspiration à vivre dans un monde non pollué. Non, on ne nous verra pas aux côtés de l’Eglise, des patrons, de Macron et sa horde, de Pécresse et consorts…
  • La Libre Pensée constate également que si beaucoup de discours sont assénés, l’accès à la science, à la recherche, aux publications, aux observations… est très difficile et que les documents et chiffre réels sont très peu connus du grand public (nous ne parlons pas ici des nombreux sites internet), ce qui, pour un sujet touchant à « la fin du monde » est pour le moins contradictoire.
  • Nous constatons que derrière les préoccupations dites « écologiques » se trouvent des termes assez flous, comme « destruction de l’environnement ». S’agit-il de faire le procès des pesticides, du nucléaire, de l’éclairage public, des OGM, des habitudes individuelles ou tout simplement de l’industrie ? Malgré la sympathie que l’on a pour la jeunesse et ses combats -souvent très conscient des tentatives de récupération politique, nous ne renforcerons jamais les sentiments d’hostilité contre les progrès que peuvent réserver les découvertes scientifiques pour nourrir et soigner (à condition d’avoir encore des hôpitaux et des paysans dans ces deux cas). Nous rappelons que les famines et les guerres découlent des décisions politiques et des lois morbides du « marché », pas de la température.

Pour un bilan « carbone » des guerres et des bombardements

Laissons le mot de la fin à l’un de nos lecteurs à l’esprit acéré : « je serais curieux de savoir à quel niveau de “bilan carbone” se situe la construction puis le largage d’une bombe, ainsi que les guerres “qu’on” a menées, comparé à un nombre de foyers sur une période donnée ».

La Libre Pensée est disponible cependant à écouter, en la matière, tous les points de vue sans exclusive, car il ne saurait y avoir, en science comme pour le reste, de vérité révélée, à moins de vouloir créer un délit de blasphème, ce qui semble être le cas en matière de climat.

Ce n’est qu’un début, le débat continue

Le 20 mars 2019