Arguments de la Libre Pensée : L’Irlande, une question qui vient de loin

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L’Irlande, une question qui vient de loin

Un nouveau numéro de la collection Arguments

L’Irlande, une question qui vient de loin

« La cause de l’Irlande est la cause du mouvement ouvrier. La cause du mouvement ouvrier est la cause de l’Irlande. » (James Connolly)

L’Irlande est une question qui ne laisse personne indifférent. L’Histoire, son histoire se rappelle en permanence pour tous les peuples oppressés qui luttent sur la planète pour leur liberté et parfois aussi aux oppresseurs. Avec Karl Marx, V.I. Lénine et le révolutionnaire James Connolly, né à Edimbourg en Ecosse, l’Irlande est bien « une question qui vient de loin ».

Le pays est rude, les gens sont durs, la vie de misère leur a tanné le cuir. Ils ont tout vécu, tout perdu. Ils furent des millions à s’exiler avec un peu de terre irlandaise accrochée à leurs souliers. Pour ne pas oublier. Irlandais ils furent, irlandais ils resteront. On leur a dénié le droit même d’avoir un pays à eux.

Le sang celte est encore bouillonnant dans leurs veines. Là où il y a un irlandais, il y a de la bagarre. Il suffit de voir ce remarquable film de John Ford « La Taverne de l’Irlandais » pour comprendre. L’Irlandais a le sang chaud, parce qu’il a du sang et que celui-ci a coulé en fleuve constant, abondamment répandu par l’oppresseur britannique.

Ce numéro d’Arguments raconte un peu cette histoire et les problèmes qui sont posés au peuple irlandais pour sa survie, son existence, son unité. Un libre penseur est internationaliste par essence, pacifiste aussi, partisan du droit des peuples à disposer d‘eux-mêmes. Il ne peut donc être indifférent à la cause irlandaise. Le libre penseur trouvera donc les outils nécessaires à sa compréhension des tâches et des évènements dans cette brochure.

Les histoires de l’Irlande et de l’Angleterre sont indissolublement liées, même si les celtes ont toujours combattu pour leur indépendance. Il y a beaucoup d’analogie à tirer comme dans la relation entre la France et l’Algérie. C’est une histoire faite de sang, de larmes et de malheurs. Les irlandais ont toujours été considérés comme rien par les britanniques.

A tel point que lorsque la Franc-Maçonnerie moderne se constituera à Londres (et c’est depuis une véritable institution), les portes seront fermées aux irlandais, qui devront constituer leur propre voie initiatique. Cette séparation donnera la querelle des Ancients et des Modernes. Les celtes furent fidèles à leur réputation de fauteurs de troubles. Cette question perdure encore.

Il convient aussi de se rappeler que c’est dans un meeting international et internationaliste en défense des peuples polonais et irlandais, à Saint-Martin Hall à Londres en 1864, que se constitua l’Association internationale des Travailleurs. L’Irlande était déjà dans le cœur des peuples.

Le Mouvement Chartiste, qui fut fondamental dans l’émergence de la démocratie et du mouvement ouvrier en Angleterre, avait au cœur de son programme l’abrogation de la loi sur le rattachement de l’Irlande au Royaume-Uni. La première Charte de 1839, puis la deuxième de 1842 exigeaient l’égalité politique, le désétablissement de l’Eglise catholique (en fait, la Séparation), la diminution du temps de travail pour les ouvriers (c’est pourquoi les syndicats ouvriers entraient en masse dans le mouvement chartiste) et surtout la question agraire, c’est-à-dire la redistribution des terres aux plus pauvres par la confiscation aux plus riches.

La Charte de 1842 fut contresignée par trois fois et demie le nombre d’électeurs de l’époque (le suffrage était censitaire et lié à la possession de la terre). Elle devint « La Charte du Peuple ». Le programme de 1851 prévoyait la nationalisation des biens du clergé anglican et de la Couronne pour financer la réforme agraire. L’éducation devait être laïque, universelle, gratuite, et, jusqu’à un certain point, obligatoire. Les peuples empruntent parfois les mêmes chemins de chaque côté du Channel.

L’Egalité politique dans la Charte du Peuple était le but, le moyen était la réforme agraire, c’est-à-dire l’égalité dans la propriété. Le Northern Star était un journal chartiste important. Rudyard Kipling en était le correspondant en Inde, comme le montre le film célèbre de John Huston « L’Homme qui voulu être roi ». Le journal combattait pour faire fusionner, dans la Charte, le syndicalisme et la réforme agraire. Quel programme !

En Irlande et en Angleterre, la Révolution employait les mêmes mots. L’Egalité politique et la question de la terre étaient les questions essentielles qui se posaient au peuple irlandais et au peuple anglais. C’est pourquoi la Charte eut tant de succès en Grande-Bretagne et en Irlande et beaucoup moins en Ecosse.

Le combat pour la liberté, qui passe aussi par la lutte pour la Séparation des Eglises et de l’Etat, passe aussi par Dublin et par Londres.

Bonne lecture

Christian Eyschen

 

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Sommaire

  • Préface par Christian Eyschen
  • Chronologie
  • Cartes
  • Pâques 1916 par Philippe Besson
  • Lettres de Karl Marx
  • Francis Sheehy-Skeffington par Philippe Besson
  • Le Vent se lève par Christine Chalier
  • Jimmy’s Hall par Philippe Besson
  • Violences sexuelles et Eglise catholique en Irlande : une affaire d’Etat (2010)
  • 5 mesures pour une Irlande laïque (2012) par Michael Nugent
  • Affaire de Tuam BECLP (2014)
  • Affaire de Tuam BECLP (2017)
  • Lettres au Pape et à la Congrégation du Bon-Secours
  • Femmes et religions par Jane Donnelly (2017)
  • Encombrante frontière irlandaise…

Dans nos archives :

– Communiqué FNLP Mariage pour tous (mai 2015)

– Communiqué FNLP Droit IVG (mai 2018)

– Communiqué FNLP Blasphème (octobre 2018)

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