Les vœux de la Libre Pensée pour 2020 :  A bas la réaction ! Vive la Sociale !

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Le Renouveau Soviétique ; bulletin numéro 1 de l’Association Union Soviétique, a demandé au libre penseur Pierre Gueguen qui a participé en novembre 2019 à un colloque sur les Révolutions à Saint-Pétersbourg, colloque organisé par la Bibliothèque Nationale de Russie, la Fondation Plekhanov et l’Union des Marxistes, de rédiger un article sur la question sociale en France aujourd’hui.

Il nous a semblé que cela pouvait être un bon billet pour des vœux pour l’année nouvelle. Nous vous le livrons tel quel.

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« Tout peut basculer… »

À propos de la situation sociale en France

Depuis le soulèvement des « Gilets Jaunes » en novembre 2018, une immense colère s’exprime constamment en France, face à une répression policière inouïe et une justice aux ordres du pouvoir.

En novembre 2018, apprenant la nouvelle augmentation des taxes sur les carburants, la population se soulevait, envahissant les ronds-points et les péages autoroutiers. Vêtus de gilets de sécurité fluorescents, ces hommes et ces femmes prirent le nom de « Gilets Jaunes ». Dans la presse, certains d’entre eux expriment le sentiment général. Ainsi, à Saint-Quentin, dans le département de l’Ain : « On n’y arrive plus », explique une dame qui, passé la cinquantaine, a dû accepter un travail intérimaire à la chaîne. Elle raconte les cadences intenables, le poste de travail inadapté, l’épuisement, les douleurs articulaires… Ses enfants font des études, il faut tout payer et il ne reste plus rien à la fin du mois. « Et maintenant ils veulent supprimer les pensions de réversion (pensions versées aux veuves) ! Comment va-t-on vivre ? » s’exclame-t-elle… « Dans l’entreprise, on n’est plus que quelques-uns sous contrat à durée indéterminée, tous les autres sont des intérimaires », témoigne un salarié du transport.

Dans le cortège parisien de la CGT, lors de la manifestation du 1er décembre 2018, plusieurs militants ont revêtu des gilets jaunes sur lesquels ils ont apposé le badge de leur syndicat. « Êtes-vous Gilets Jaunes ou CGT ? », demande un journaliste de la chaîne de télévision France 2 à deux agents de la propreté de la ville de Paris. La réponse est directe : « Nous sommes solidaires des Gilets Jaunes ; nous sommes là pour les retraités, pour les jeunes et pour nous. À la CGT, on n’est pas là pour récupérer le mouvement des Gilets Jaunes, mais pour être avec eux, car ça touche tout le monde. » (Informations Ouvrières 532 – 6 décembre 2018).

Dans le même temps, initialement à l’appel de syndicats lycéens, dans une centaine de lycées, les jeunes descendent dans la rue. Beaucoup disent : « Les Gilets Jaunes, ce sont nos parents, nos grands-parents… ». Ils scandent : « Macron démission », et protestent contre le nouveau dispositif d’entrée à l’université « Parcoursup » (pour « parcours supérieur »), particulièrement sélectif, injuste et contre la réforme du Baccalauréat, qui sanctionne la fin des études secondaires et qui est en fait le premier diplôme universitaire. Ils veulent pouvoir suivre les études de leur choix.

Face à cette mobilisation populaire massive, partie d’une pétition en ligne et des réseaux sociaux, le gouvernement d’Edouard Philippe parle d’abord de la mise en place d’un moratoire de six mois, mais passant par-dessus la tête de son Premier ministre, le Président Emmanuel Macron annule purement et simplement l’augmentation dans la journée qui suit, espérant éteindre aussitôt l’incendie en cours : « Alors qu’Edouard Philippe était à la tribune de l’Assemblée nationale, l’Élysée a fait savoir que la ligne avait changé », résume Le Figaro. Mais « pour près de huit Français sur dix, les annonces du gouvernement ne répondent pas aux attentes exprimées par les Gilets Jaunes », rapporte l’Agence France Presse (AFP).

Au sommet, c’est l’affolement. « Tout peut basculer », s’alarme alors le journal patronal L’Opinion. Le 3 décembre 2018, la Fédération nationale Force Ouvrière de l’Enseignement, de la Culture et de la Formation Professionnelle (FNEC FP-FO) déclare dans un communiqué : « Ce qui s’est exprimé à travers la colère initiée par les « Gilets Jaunes », c’est le rejet par les salariés et l’immense majorité de la population d’une politique d’austérité et de baisse du coût du travail remettant en cause les conditions d’existence de toute la population. Les revendications sont claires et se rejoignent. Les lycéens qui, depuis ce matin, bloquent plus d’une centaine de lycées l’ont bien compris : la réforme du lycée, la mise en place de Parcoursup, la hausse des frais d’inscription à l’université, sont insupportables et doivent être abandonnées. (…) Le gouvernement – et lui seul – a la responsabilité de satisfaire les revendications les plus urgentes et d’ouvrir des négociations. Il y a urgence. »

Le même jour, l’Union Départementale CGT des Bouches-du-Rhône écrit : « La journée du samedi 1er décembre a vu plusieurs manifestations converger sur le Vieux-Port à Marseille ; de plus, depuis vendredi, des milliers de lycéens sont mobilisés dans leurs lycées. La seule réponse du gouvernement est la répression et la violence policière. Samedi, l’usage de la force a été utilisé contre des familles et des personnes âgées. Aujourd’hui, de nombreux lycéens ont été blessés, dont un grièvement brûlé au troisième degré. Nous venons d’apprendre qu’une personne âgée résidant sur la Canebière était décédée à la suite de ses blessures, dues à l’explosion d’une grenade lacrymogène devant sa fenêtre au 4e étage. Aujourd’hui encore, les lycéens réunis devant la préfecture et des militants CGT ont essuyé la répression policière orchestrée par un pouvoir aux abois, entraînant plusieurs blessés par flashball. Nos organisations condamnent l’usage de la force contre des manifestants pacifistes et prendront toutes les mesures nécessaires pour que les revendications puissent continuer à s’exprimer. Les CRS chargent trois cents lycéens regroupés place de la Préfecture. Une délégation de la CGT, dont des dockers, est reçue au même moment à la préfecture. Ils descendent afin de protéger les lycéens. Deux salariés de la centrale de Gardanne sont blessés. La centrale de Gardanne se met en grève pendant vingt-quatre heures pour protester contre ces violences. »

Il en sera ainsi chaque samedi, jour de manifestation des Gilets Jaunes dans toutes les villes du pays : une répression systématique et impitoyable est organisée par le gouvernement pour terroriser la population.

Bilan provisoire en cette fin d’année 2019, pour la période allant du 17 novembre 2018 à l’acte 32 du mouvement, fin juin :

La justice a opéré près de 11 000 gardes à vue et prononcé près de 3 200 condamnations, un record pour un mouvement social, même si la mobilisation des Gilets Jaunes a été une nouveauté dans sa forme et dans sa durée. Sur l’ensemble de ces condamnations, environ 400 ont donné lieu à des peines de prison ferme avec incarcération immédiate.

Côté manifestants, on dénombre plus de 2 500 victimes, dont :

  • 1 décès,
  • 5 mains arrachées
  • 457 blessés à la tête dont 221 blessés et 25 éborgnés par des tirs de LBD40 (Lanceurs de Balles de Défense)
  • 21 blessés par des GLI-F4 ou GM2L (grenades lacrymogènes assourdissantes)

La brutalité des forces de l’ordre est clairement assumée par Christophe Castaner, le ministre de l’Intérieur. La manière forte est la marque de fabrique d’Emmanuel Macron et de son gouvernement « ni de gauche, ni de droite ». L’arrogance et le mépris d’Emmanuel Macron pour le peuple est le propre du Bonaparte-Président qui veut imposer un régime néo-corporatiste et revenir sur toutes les conquêtes de la classe ouvrière (Sécurité sociale, droit du Travail, Instruction publique, loi de Séparation des Eglises et de l’Etat, Santé publique…).

En 2019, le mouvement se structure et les luttes se multiplient

Tout au long de l’année, le mouvement des Gilets Jaunes affirme avec constance sa volonté de ne pas « être récupéré » et de s’organiser par lui-même. Diverses tentatives de « récupération » auront lieu au moment des élections européennes visant à constituer des listes estampillées « Gilets Jaunes », mais toutes échoueront, discréditant celles et ceux qui en avaient pris l’initiative.

L’initiative la plus en symbiose avec le mouvement est celle de « l’Assemblée des Assemblées des Gilets Jaunes », une coordination nationale de groupes de Gilets Jaunes fonctionnant en assemblée. C’est une proposition d’auto-structuration d’envergure nationale, composée des différents groupes qui répondent présent à l’Appel prononcé par le groupe local qui accueille.

Quatre Assemblées se sont tenues en 2019 : la première à Commercy, les 26 et 27 Janvier, puis à Saint-Nazaire, les 5, 6 et 7 Avril, à Montceau-les-Mines, les 28, 29 et 30 juin et enfin à Montpellier, les 1er, 2 et 3 novembre. La prochaine se tiendra à Toulouse en mars 2020. À Saint-Nazaire, l’Appel adopté commence ainsi : « Nous, Gilets jaunes, constitués en Assemblée de nos Assemblées locales, réunis à Saint-Nazaire les 5, 6 et 7 avril 2019, nous adressons au peuple dans son ensemble. À la suite de la 1ère assemblée de Commercy, environ 200 délégations présentes poursuivent leurs combats contre les politiques d’extrémisme libéral pour la Liberté, l’Égalité et la Fraternité !

Malgré l’escalade répressive du gouvernement, l’accumulation de lois qui aggravent pour tous les conditions de vie, qui détruisent les droits et libertés ; la mobilisation s’enracine pour changer le système incarné par Macron ! Pour seule réponse aux aspirations convergentes des Gilets Jaunes et autres mouvements de luttes, le gouvernement panique et oppose une dérive autoritaire.

Depuis 5 mois, partout en France, sur les ronds-points, les parkings, les places, les péages, dans les manifestations, au sein de nos assemblées, nous continuons à débattre, à nous battre contre toutes les formes d’inégalités, d’injustice, de discrimination et pour la solidarité et la dignité.

Nous revendiquons :

  • l’augmentation générale des salaires, des retraites et des minimas sociaux ;
  • des services publics pour toutes et tous. »

L’appel se conclut en soulignant que « la multiplication des luttes actuelles nous appelle à rechercher l’unité d’action. Nous appelons, à tous les échelons du territoire, à combattre collectivement pour obtenir la satisfaction de nos revendications sociales, fiscales, écologiques et démocratiques. Conscients que nous avons à combattre un système global, nous considérons qu’il faudra sortir du capitalisme. Ainsi nous construirons collectivement ce fameux « toutes et tous ensemble » que nous scandons et qui rend tout possible : nous construisons toutes et tous ensemble, à tous les niveaux du territoire. Le pouvoir du Peuple, par le Peuple, pour le Peuple. Ne nous regardez pas, rejoignez-nous !

L’Assemblée des assemblées des Gilets Jaunes ».

Les enseignants partent à leur tour en grève et manifestent contre la loi « pour une école de la confiance » du ministre Jean-Michel Blanquer (mise en concurrence des écoles maternelles avec les « jardins d’enfants », disparition programmée des directeurs d’école, fermeture programmée des écoles communales, fin de l’aide individualisée aux enfants en situation de handicap, recours accru aux contractuels…). Le 19 mars, 36 000 enseignants sont dans la rue. Le 30 mars, 60 % des enseignants sont en grève en région parisienne, 50 % dans d’autres villes. Le 4 avril, la grève et les manifestations sont massives. À Paris, 70 % des instituteurs ont fait grève ; 270 écoles étaient totalement fermées sur 600. Plus de 10 000 manifestants ont défilé.

À partir du dimanche 14 avril, les services d’urgences des hôpitaux parisiens se mettent en grève les uns après les autres. Malgré une situation très tendue depuis des mois au niveau des services des urgences, rien ne permettait de prévoir un tel mouvement. Des personnels hospitaliers se sont aussitôt organisés en collectif Inter-urgences en lien avec les organisations syndicales.

Macron, après avoir organisé des « réunions d’explication » dans différentes villes sous haute protection policière et avec un public soigneusement sélectionné par avance, tient une conférence de presse le 25 avril, espérant mettre un terme à la contestation de sa politique. Il donne l’ordre aux syndicats de venir « travailler sous l’autorité du Premier ministre » ! Puis, le gouvernement, les médias font une campagne acharnée pour affaiblir les manifestions du 1er Mai, agitant la menace de hordes de casseurs, les « Black Blocks », sur le point de fondre sur Paris, et annonçant la mobilisation de milliers de CRS (Compagnies Républicaines de Sécurité) et de gendarmes mobiles. Rien n’y fait : malgré cette volonté de terroriser, une marée humaine a convergé dès le départ de la manifestation à Paris, Gilets Jaunes, travailleurs, syndicalistes, jeunes... Ils étaient 80 000 dans la capitale, en plein congés scolaires, des centaines de milliers dans tout le pays. Cela faisait des années qu’on n’avait pas vu un 1er Mai avec autant de monde manifestant dans les rues.

Déterminés à faire plier le gouvernement : le coup de semonce du 5 décembre

La grève des médecins, des infirmières, aides-soignantes, agents hospitaliers, paramédicaux, le 14 novembre, a surpris tout le monde par sa puissance. Elle a été particulièrement forte dans les Centres Hospitaliers Universitaires (CHU), les centres hospitaliers de pointe en France. Les professionnels de santé affirment : « Il faut mettre un coup d’arrêt à cette casse de l’hôpital public et de son personnel. Nous sommes médecins et personnels hospitaliers, nous n’acceptons pas que les gouvernements veuillent nous empêcher de soigner. Nous voulons la satisfaction de nos revendications. ». Il existe de plus en plus une volonté de jonction avec les autres secteurs qui appellent à la grève le 5 décembre contre le projet de loi sur les retraites, une volonté d’organiser la grève reconductible à compter de cette date pour le retrait du projet de loi de démantèlement du système de retraite qui prévaut depuis 1945, au sein de la Sécurité sociale et pour la satisfaction des revendications.

Jeudi 5 décembre, ils sont plus d’un million à manifester dans tout le pays, jeunes, salariés du secteur public et du secteur privé, retraités, Gilets Jaunes, au coude-à-coude, pour le retrait du plan Macron-Delevoye. Des millions sont en grève. La SNCF (Société Nationale des Chemins de Fer) et la RATP (Régie Autonome des Transports Parisiens – bus, trams et métro) sont à l’arrêt. Les taux de grévistes sont massifs dans toute l’Éducation nationale, à Électricité de France (EDF), dans la métallurgie, la chimie, la grande distribution (hypermarchés et entreprises du grand commerce) … Le lendemain, des centaines d’assemblées générales décident la reconduction de la grève.

Les masques tombent : Emmanuel Macron et Jean-Paul Delevoye sont les mercenaires des assureurs et des fonds de pension

Après dix-huit mois de discussions, de concertations avec les « partenaires sociaux » (les organisations syndicales), Jean-Paul Delevoye a été nommé ministre de la Réforme des retraites. Il est un pilier de la majorité présidentielle : en 2017, il était responsable de la commission d’investiture des candidats « En marche » (le parti de Macron) aux élections législatives. En même temps que sa mission ministérielle, il assurait treize mandats, ce qui est interdit. Devenu ministre d’Édouard Philippe, il cumule son salaire mensuel de 10 000 euros (691 000 roubles) et ses retraites. Parmi les mandats non déclarés par Jean-Paul Delevoye : un poste d’administrateur de l’organisme de formation des compagnies d’assurance, l’Ifpass, et un emploi rémunéré plus de 5 000 euros (345 000 roubles) par mois dans un « think tank » au sein du groupe IGS, spécialisé dans le « conseil pour les affaires ».
La « réforme des retraites » est tout simplement un plan de destruction des régimes de retraite actuels pour piller les travailleurs et rafler le pactole de 300 milliards d’euros des retraites afin d’augmenter les profits des assurances privées. Des sociétés de taille mondiale (Allianz, Axa, Generali) attendent à la porte… On est entre gens de bonne compagnie : Emmanuel Macron, ancien conseiller de la banque Rothschild, entretient des relations suivies avec le patron de Black Rock, fonds de pension américain qui pèse 7 000 milliards de dollars. Macron, Philippe, tous les ministres peuvent bien répéter « la réforme doit se faire, elle se fera, c’est une question d’égalité », la vérité est là, aveuglante : ils sont au service du capital financier. Avec la démission de Delevoye, une fois connus ses liens avec le monde des assurances, la crise est désormais au cœur du gouvernement.
Le 16 décembre, de nombreuses assemblées générales se sont tenues chez les cheminots, dans l’enseignement, à la RATP, dans des usines de la chimie notamment pour préparer les manifestations du 17 décembre.
Voici par exemple l’appel de l’Assemblée Générale des cheminots de Saintes : « Les cheminots de Saintes, réunis en assemblée générale avec les organisations syndicales CGT et SUD-Rail, ont voté la reconduction de la grève qui se poursuit sans interruption depuis le 5 décembre. Nous irons jusqu’au bout, jusqu’au retrait du projet de loi Macron-Delevoye-Philippe substituant la retraite par « points » au régime par répartition. Les liens de Delevoye avec les assurances, qu’il a tenté de cacher, et ceux de Macron avec la haute finance, montrent bien que cette réforme n’a d’autre but que de satisfaire les fonds d’investissement tels que Black Rock, de nous faire travailler plus longtemps pour des retraites toujours moindres qui s’éloigneraient sans cesse. Nous avons décidé qu’il n’y aura pas de trêve de fin d’année. Nous appelons les salariés des autres secteurs professionnels à tenir partout des assemblées générales pour décider de la poursuite de la grève, de son amplification, de son extension, jusqu’au blocage de l’économie, pour faire céder le gouvernement. Nous voulons gagner, nous pouvons gagner, nous allons gagner ! ».
Édouard Philippe a parlé, le 19 décembre, après avoir reçu les organisations syndicales, maintenant son projet strictement inchangé, et appelant les grévistes à respecter la « trêve de Noël ». Le même jour, les Confédérations syndicales CGT, FO avec la FSU et Solidaires ont appelé à un nouveau « temps fort », le 9 janvier. Au moment où le Premier ministre faisait ses annonces, le Secrétaire général du syndicat UNSA, Laurent Escure, a fait connaître la décision du bureau fédéral de l’Unsa- ferroviaire de suspendre la grève. Le lendemain, des dizaines d’AG à la SNCF, à la RATP se tiennent… Voici ce qui se dit en substance partout, à l’exemple de ce piquet de grève RATP au dépôt Pleyel avec la prise de parole d’abord d’un militant du syndicat Solidaires : « La presse m’a demandé ce que je pensais de la décision de l’UNSA. Voilà ce que j’ai répondu : ne comptez pas sur moi pour cracher sur les gars de l’UNSA. Les gars, ce sont nos collègues, dans la même galère. Et surtout ils sont en grève depuis le premier jour. Ils organisent la grève. Ils sont sur les piquets. Et la meilleure preuve, ils sont encore là ce matin » (applaudissements).
Le responsable de l’UNSA : « Escure, je ne sais pas qui c’est. Je ne sais pas qui il représente quand il dit d’arrêter la grève. La grève, c’est ici, entre nous, que ça se décide (ovation). On continue (ovation). » Un gréviste propose de voter jusqu’à mercredi inclus, parce que c’est le 25 (jour de Noël) pour bien marquer le refus de la trêve ! Les grévistes approuvent. Vote à l’unanimité.
Personne ne dirige le mouvement de grève en cours, les salariés s’en chargent dans leurs assemblées générales, à l’image des Gilets Jaunes dans leurs assemblées des assemblées. Oui, le journal patronal L’Opinion a bien raison : « Tout peut basculer » !
Paris, le 1er janvier 2020