Accord Turquie Union européenne : le sort des réfugiés s’aggrave

Pour nous suivre

Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. (Jean de la Fontaine)

Deux faits, entre autre, illustrent de manière scandaleuse la situation.

Dun côté, profitant dun accord de lâche substitution, par lUnion européenne, la Turquie utilise les migrants de manière brutale, scandaleuse et ignoble comme une masse de manœuvre pour ses intérêts. Que lui importe les droits de ces personnes vouées à la misère, la désolation,  la peine et la mort.

De lautre, des grands de  « ce petit monde » bafouent ouvertement la loi de 1905 et saccordent des « privilèges » antilaïques quils dénient aux autres, en particulier aux musulmans.

Quel point commun, nous direz-vous ?

La même arrogance, le même mépris, la même violation du droit des êtres humains à la liberté, dont la liberté de conscience est une des composantes fondamentales et la liberté de circulation un droit, en principe, imprescriptible.

La Libre Pensée

Le Congrès national de la Fédération nationale de la Libre Pensée (FNLP), réuni du 27 au 30 août 2019, a adopté une résolution sur les migrations internationales dénonçant notamment « Les accords par lesquels l’Union européenne [UE] a confié à des pays tiers le soin de retenir les migrants souhaitant se rendre en Europe. » Était en particulier visé celui conclu avec la Turquie, le 18 mars 2016, par lequel l’UE a demandé à ce pays de maintenir de force à l’intérieur de ses frontières les « migrants n’ayant pas besoin d’une protection internationale qui partent de la Turquie pour gagner la Grèce et […] les migrants en situation irrégulière interceptés dans les eaux turques », c’est-à-dire en réalité pratiquement tous les candidats à l’exil, quelle que soit leur situation au regard de la Convention de Genève du 28 juillet 1951 sur le droit d’asile. En contrepartie, les autorités turques ont obtenu une levée des restrictions pesant antérieurement sur l’attribution de visas en faveur des citoyens turcs, ainsi qu’une compensation financière dont le montant atteint actuellement six milliards d’euros.

La condamnation de cet accord par la Libre Pensée trouve aujourd’hui sa tragique justification. Dans le contexte du chaos géopolitique que connaît tout le Proche-Orient depuis l’intervention anglo-américaine en Irak, en 2003, le déclenchement, en 2011, de la guerre civile en Syrie à l’initiative de la Coalition nationale syrienne – devenue la Coalition nationale pour la révolution syrienne et des forces d’opposition et soutenue par le Conseil de coopération des États arabes du Golfe présidé par l’Arabie Saoudite et le Qatar -, ainsi que l’intervention des forces de l’OTAN en soutien à cette coalition ont entraîné un conflit d’une violence extraordinaire.

Des millions de Syriens ont dû fuir leur lieu de résidence pour se réfugier dans d’autres régions du pays ou à l’extérieur, au Liban (un million), en Europe, notamment en 2015, (un million) et en Turquie (trois à quatre millions). À l’heure où les États-Unis opèrent un repli, la Turquie envahit le Nord de la Syrie afin de poursuivre les Kurdes turcs qui ont prêté main forte aux Kurdes syriens dans l’espoir probablement de résoudre leur question nationale tandis que la Syrie cherche à reconquérir cette partie du territoire national. Les populations civiles, prises en étau, fuient et de nouveaux flux de réfugiés se tournent vers la Turquie, dont les autorités prennent prétexte pour exercer une pression sur l’UE de manière à la fois à reconquérir une partie des soutiens perdus parmi la population turque elle-même et poursuivre leur objectif de restauration de la grandeur ottomane.

Le 18 mars 2016, bien qu’elle sût dès le départ que les autorités d’Ankara pourraient s’en servir à tout moment, l’UE a donc offert au régime turc une arme redoutable en confiant à un tiers le soin d’assurer l’étanchéité de ses frontières. Au moment où se développe l’épidémie de COVID 19, propice à toutes les peurs irraisonnées, le gouvernement de M. Recep Tayyip Erdoğan prend en otage les réfugiés, dont il rassemble plusieurs dizaines de milliers à la frontière avec la Grèce, pour exercer un chantage qui entraîne des scènes insoutenables.

En première ligne pour les recevoir, les autorités grecques les repoussent avec une violence inouïe. Au mépris de toutes les règles du droit de la mer, des garde-côtes attaquent de frêles esquifs pour les empêcher d’atteindre le rivage. Les nervis du parti d’extrême-droite Aube Dorée, qui avaient quasiment disparu de la scène politique, renaissent de leurs cendres et servent de supplétifs aux forces de sécurité.

La FNLP exige donc les mesures d’urgence suivantes :

1°- L’annulation de l’accord du 18 mars 2016 conclu entre l’Union européenne et la Turquie ;

2°- L’application immédiate dans toutes ses dispositions actuelles de la Convention de Genève du 28 juillet 1951 que les mesures, légales et illégales, prises dans le cadre du rétablissement des contrôles aux frontières, empêchent de produire son plein effet à l’égard des demandeurs d’asile ;

3°- La révision, dans les plus brefs délais, vu l’état du monde, de la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 et de la Convention de Genève de 1951 afin de reconnaître la qualité de demandeurs d’asile non seulement aux personnes victimes de persécutions mais également aux individus fuyant les guerres, la grande pauvreté et les catastrophes.

Paris, le 9 mars 2020

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La fédération des Bouches-du-Rhône informe :

Il est interdit de tenir des réunions politiques dans les locaux servant habituellement à l’exercice d’un culte (Loi de 1905 de Séparation des Cultes et de l’État)

Divers articles parus dans la presse locale et nationale ont rendu publics deux faits (deux de plus) particulièrement préoccupants en matière de respect de la loi du 5 décembre 1905 de Séparation des Cultes et de l’État.

Premier fait : le 16 février, Madame Catherine Pila, candidate aux élections municipales dans le 4ème secteur de Marseille, sur la liste « Une Volonté pour Marseille » conduite par Madame Vassal et actuelle déléguée « aux édifices cultuels de la municipalité » a été invitée par le Père Jordi Llandrich, curé de la paroisse, à prendre la parole dans l’église Ste Anne à l’issue de la messe.

Second fait : Madame Pila, en réponse à cette invitation, a prononcé un discours, vantant les actions engagées par la municipalité sortante de Monsieur JC Gaudin en matière de protection et de rénovation du patrimoine cultuel chiffres à l’appui, déclarant en particulier : « Je pense qu’il était essentiel de le rappeler aujourd’hui sachant l’attachement qui est le nôtre, Yves Moraine, Martine Vassal et moi-même1 d’être à vos côtés et de préserver ces lieux de culte qui sont l’Histoire de notre ville ».

Entendons-nous bien, chaque élu, chaque citoyen, a parfaitement le droit de pratiquer le culte de son choix en toute liberté. Pour autant, il est tenu au devoir de laïcité en tant que représentant de la municipalité, du département, de l’Etat.

Ce discours électoral d’une candidate à une élection politique dans une église à la suite immédiate de l’office religieux, de même que l’invitation qui lui a été faite de le prononcer, constituent une violation des dispositions de la Loi du 9 décembre 1905 organisant la Séparation des Cultes et de l’État. « Il est interdit de tenir des réunions politiques dans les locaux servant habituellement à l’exercice d’un culte. ». Article 26

C’est pourquoi la Fédération de la Libre Pensée s’est adressée à Monsieur le Procureur de la République lui demandant de saisir le tribunal de police au titre des articles 26 et 292 de la loi du 9 décembre 1905.

Il n’est un secret pour personne que les élus de la municipalité sortante ont apporté la plus grande attention à financer les lieux de culte, catholiques en particulier, alors que l’habitat de nombreux quartiers de Marseille a été abandonné, avec les conséquences tragiques que l’on sait.

Ainsi, on peut lire dans la rubrique « culte » de la newsletter publiée le 25/02 par les prêtres de l’église des Réformés : « … le Département et la Mairie dans un effort conjoint ont voté un budget de plusieurs millions d’euros pour la rénovation (en trois ans et demi) de notre église, qui ne coûtera pas un sou à la paroisse. »3

Nombreux sont celles et ceux qui sont informés que ces élus se sont plus préoccupés de faire financer les écoles privées essentiellement religieuses que d’agir pour faire rénover les écoles primaires publiques de la Ville qui tombent en ruine.4

Beaucoup n’ignorent pas non plus que pour certains, (aujourd’hui candidats sur différentes listes), faire installer des crèches catholiques de la Nativité dans leurs mairies de secteur fut une grande affaire de leur mandature. Prétention condamnée par le Tribunal Administratif suite aux recours de la Libre Pensée.

Chaque laïque, chaque citoyen peut apprécier ce qu’aurait été le tollé des « bien- pensants » mediatico-politico-cléricaux si un religieux d’un autre culte avait à l’issu de son prêche organisé un semblable appel à voter pour une liste à des élections politiques.

Chaque pas de plus dans la « Reconquista catholique » sur l’Etat et la société, chaque pas de plus vers le retour à la Religion d’Etat est un pas de plus dans la remise en cause de la Liberté de Conscience individuelle des citoyens, aujourd’hui si menacée.

Le Bureau de la Fédération de la Libre Pensée 13

___________

1 Tous trois candidats aux municipales

2 Article 29 : « Les contraventions aux articles précédents sont punies des peines de police. Sont passibles de ces peines, dans le cas des articles 25, 26 et 27, ceux qui ont organisé la réunion ou manifestation, ceux qui y ont participé en qualité de ministres du culte et, dans le cas des articles 25 et 26, ceux qui ont fourni le local. »

3 Source : Marsactu

4 Cf. l’Impertinent, journal de la LP13, N° de janvier 2020.

 

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