Mais où sont passées les bonnes âmes ? Torquemada serait-il parti sans laisser d‘adresse ?

Pour nous suivre

Depuis que le Rapport Sauvé a été rendu public, les masques tombent. L’hypocrisie xénophobe des petits soldats du macronisme éclate au grand jour. La longue cohorte des prébendiers du pouvoir – nombreux car les solliciteurs sont toujours plus nombreux que les sollicités, mais ne représentent pas grand-chose – est bien silencieuse, comme frappée de stupeur.

Les Nouveaux Croisés du macronisme ne cessaient de hurler avec les loups contre tout signe de « séparatisme », quand cela semblait venir des musulmans ou présupposés tels. Ils en appelaient aux ancêtres, à la civilisation judéo-chrétienne à la France éternelle, à cette France moisie et rance qui n’a jamais vraiment existé que sous le pétainisme, contre les hordes des envahisseurs venus d’Orient.

On a même vu une « éminence magistrale » déclarer au journal très catholique La Croix : « Il faut sauver le soldat Église. On a déjà perdu le Parti communiste, si on perd l’Église, on est paumé. Si ce pilier saute, l’islamisme et les communautarismes vont l’emporter. L’Église a sa place et doit contribuer à faire progresser la société, mais aujourd’hui, dès qu’elle parle de quoi que ce soit, on lui parle de cul. Elle doit redevenir légitime, rendre compte de ses responsabilités pour le passé et assumer sa responsabilité citoyenne.»

Il fallait contrôler, arrêter, emprisonner, réprimer, expulser tout ce qui pouvait ressembler à un burnous ou à un foulard islamique ou palestinien.

Et puis, le tonnerre éclata. Le crime n’était pas là où forcément ils pensaient qu’il était. L’Église, « leur » Église ; celle pour qui ils étaient prêts à bouter hors de France tout métèque ou étranger non-conforme à leur canon (comme le Droit du même nom) de la « normalité » ; était accusée du crime le plus abominable qui soit : abuser des enfants et ce depuis toujours.

Et tous ceux qui participaient à la curée xénophobe pour leurs propres intérêts, les faux laïques (qui ne sont laïques que contre les musulmans), les « humanistes » qui rêvaient d’un retour à une institution « philosophique et philanthropique » impériale, tous ceux qui pour ne pas déplaire au Prince et à l’Église entendaient en tirer un bénéfice comme on disait naguère pour les Évêques sous l’Ancien-Régime ; certains se rêvaient à droite du Père et d‘autres à gauche ; Ils se complétaient et se pressaient pour occuper toutes les places sans se soucier des gestes barrières en la circonstance ; tous ceux-là qui – à genoux pour baiser l’anneau présidentiel dans l’espérance d’un pourboire, d’une place, d’une décoration, d’une nomination dans un comité « Théodule » – aboyaient avec les chiens de garde médiatiques, dans un discours toujours plus « RRRRRépublicain » pour être dans l’ADN du macronisme : tous ceux-là devenaient les muets du Sérail.

Et puis, l’Église catholique tomba le masque. La loi de « Dieu » (en fait celle du clergé) était au-dessus des lois de la République. L’Église, comme toujours, n’avait plus de compte à rendre à la Justice des Hommes. Elle était d’un autre Monde, d’un autre Ordre, d’un autre Droit, supérieur au « vulgum pecus ».

S’il y avait un véritable « séparatisme » où les préceptes d’une religion étaient bien au-dessus de la République, il était bien là. Si ces propos avaient été tenus par un Imam, qu’aurions-nous entendus ? Que de cris d’orfraies auraient résonné sous certaines voutes ?

Mais les crieurs de rue et la foule hystérique des prébendiers du macronisme furent réduits au silence. Les consignes n’étaient pas encore tombées, les ordres n’avaient pas encore été donnés et les marionnettes de la pensée unique furent dans l’expectative.

Alors oui, encore une fois : A la niche, les aboyeurs de Macron !

Mais leur silence ne durera pas longtemps, il ne faut pas désespérer le CAC 40.

Christian Eyschen