L’Editorial du président
Une fin d’année combattante
Ce numéro couvre les mois de novembre et décembre, une fin d’année toujours mobilisatrice pour les libres penseurs. Le 11 novembre verra nos rassemblements pacifistes et antimilitaristes pour la réhabilitation des Fusillés pour l’exemple, autour de monuments que nous avons largement contribué à redécouvrir et à honorer. Un groupe parlementaire aura-t-il déposé alors un projet de loi de réhabilitation totale ? Peut-être le saurez-vous au moment où vous lirez ces lignes. En tous cas, de Gentioux à la Courtine, de Saint-Martin-d’Estréaux à Sartilly les libres penseurs seront là, avec la Ligue des Droits de l’Homme, et moult associations pacifistes, antimilitaristes, républicaines, démocratiques, politiques, illustrant la vigueur et le caractère unitaire de cette revendication centenaire.
Et, rappelons-le, ce ne sera pas qu’une action de commémoration historique. Ce sera, aujourd’hui plus qu’hier l’occasion de faire résonner le mot d’ordre « guerre à la guerre » au moment où, cyniquement, après des années de guerre ruineuse les USA de Jo Biden prennent la décision d’abandonner le pays aux talibans, laissant derrière eux, tout comme les français d’ailleurs, des milliers de nouveaux harkis promis au sort le plus terrible, et que se mettent en place de terribles barrages pour interdire l’accès aux réfugiés. Au moment où Emmanuel Macron, avec son factotum militariste Le Drian conduit une guerre « antiterroriste » néocoloniale, au moment où demeure encore sanglant le souvenir des bombardements israéliens sur Gaza, où la guerre montre son mufle de toute part sur la planète. Guerre à la guerre ! Encore, et toujours.
Nous préparerons ensuite les banquets de janvier en commémoration de l’instauration de la République. Sans doute pourront-ils se tenir « en présentiel » ce qui permettra à de nombreux citoyens de venir échanger avec les libres penseurs dans un cadre convivial et détendu. Que va devenir la République ? La Libre Pensée n’a pas de réponse mais accueille avec joie le débat. Nous avons connu, dans le contexte – bienvenu pour le pouvoir – de la pandémie un déluge de retours en arrière du point de vue des libertés publiques.
L’imposition du pass sanitaire avec une brutalité inouïe, allant jusqu’à s’accompagner de la suspension professionnelle de milliers de soignants qui ont plus que tout donné dans cette période terrible, en est le dernier en date. Ce n’est pas le moindre de ses forfaits que d’infliger à de simples citoyens non assermentés, restaurateurs, cafetiers, caissiers de salles de spectacles, et dirigeants d’entreprise des responsabilités de police assorties de sanctions en cas de refus. Vous lirez en page 34 notre analyse de la dernière infamie juridique de ce gouvernement : faire disparaître la notion d’irresponsabilité pénale pour les malades mentaux. C’est plus qu’un recul historique, c’est un retour de plus de 2000 ans en arrière ! Engagé dans une fuite en avant totalement insensée, le régime semble courir à la catastrophe. « Jupiter rend fous ceux qu’il veut perdre » disait Virgile, et Jupiter, fou, juge les fous.
Pour finir sur une note plus détendue, je pense que vous apprécierez l’intérêt culturel et documentaire de nos rubriques. On vous parle de Nietzsche, philosophe décrié et peut-être mal connu, de Dashiell Hammett, de la chanson anticléricale en Italie, d’Anatole France, inusable libre penseur, du regretté Wolinski, victime du terrifiant attentat contre Charlie-Hebdo, une recension du livre de Pierre Sommermeyer, Anarchistes et juifs, sujet si mal connu et ô combien passionnant, en bref, chers lecteurs, je crois que pour ce numéro couvrant les fêtes païennes du solstice d’hiver, vous ne regretterez pas votre abonnement.
Jean-Sébastien Pierre, Président de la Libre Pensée
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