La Libre Pensée soutient inconditionnellement Jean-Luc Mélenchon dans sa défense contre le Printemps républicain qui l’assigne devant les tribunaux !

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Ils n’ont que les mots de liberté, de laïcité, de République à la bouche devant les médias ; mais dans les coursives du Pouvoir macroniste, ils en appellent à la répression, à la police, aux tribunaux contre ceux qui les démasquent. Une matraque les sépare du peuple, mais ils tiennent le manche.

Jean-Luc Mélenchon a eu le tort de dire clairement les choses : Le Printemps républicain n’est qu’une horde de « fanatiques antimusulmans ».

Qu’est-ce que le Printemps républicain ?

La première réunion du Printemps républicain se tient officiellement début février 2016 (source Wikipedia). Selon l’un des cofondateurs Marc Cohen, alors rédacteur en chef de Causeur « on y trouve « des twittos, des facebookers et des blogueurs de cinquante nuances de gauche, hier souvent fâchés et maintenant réunis parce que lassés de la lassitude et heureux de redécouvrir les joies simples de la colère, de la castagne et de l’union ». Le même mois, son manifeste est publié dans les colonnes de Marianne et de Causeur. Des journaux bien connus pour leur amour profond pour tous ceux qui sont de l’autre côté de la Méditerranée et qui ont eu l’audace de « venir chez nous ».

Le 6 janvier 2018, le Printemps républicain coorganise avec la LICRA et le Comité-Laïcité-République, aux Folies-Bergère, la journée Toujours Charlie pour défendre la liberté d’expression. Participent notamment la maire de Paris Anne Hidalgo, l’ancien Premier ministre Manuel Valls, le président de l’Assemblée nationale François de Rugy, la ministre de la Culture Françoise Nyssen, la Présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse. Que du monde bienpensant et « comme il faut ».

Voici ce qu’en dit  l’Humanité du 25 avril 2018 : « Au nom d’une bataille culturelle contre l’islamisme politique, le mouvement co-fondé en 2016 par Laurent Bouvet, qui reprend les méthodes de la fachosphère, pollue le débat public sur la laïcité et multiplie les polémiques…

Deux ans plus tard, le 6 janvier dernier, à l’occasion d’une journée Toujours Charlie en hommage aux victimes des attentats de janvier 2015, nombre de signataires des débuts ont déserté. Et pour cause. Les organisateurs sont soupçonnés de vouloir « récupérer » le combat de Charlie Hebdo pour la liberté d’expression et la charge symbolique qu’il représente au profit des « croisés » de la laïcité. Leur fer de lance, l’ancien Premier ministre Manuel Valls, prétend vouloir « écarter du débat public » les ennemis désignés de la laïcité, et annonce son ambition de « leur faire rendre gorge »… Au nom d’une bataille culturelle contre l’islamisme, le Printemps républicain peine à cacher son obsession : les musulmans…

Et ce que fait aujourd’hui, objectivement, le Printemps républicain, c’est une succession de campagnes qui prennent pour cibles des Noirs et des Arabes afin de les renvoyer à l’illégitimité et à l’invisibilité. La polémique et la vindicte en tant que telles semblent bien souvent y être les principaux objectifs, loin de toute volonté d’approfondir la réflexion ou de faire œuvre de pédagogie. »

Son Président est Amine El Khatmi que la fréquentation des salons dorés a beaucoup changé. Le 24 septembre 2014, il twittait : « Grand malaise en lisant « les musulmans devraient donner de la voix et se désolidariser »… Je condamne la barbarie, elle me révulse, me bouleverse, mais je ne me désolidarisai pas. Car il n’y a pas matière à. Je sais que l’Islam est un incessant appel à la fraternité et au respect de l’autre et ça me suffit. Cette évidence là s’impose. »

Ayant revêtu sa cote de mailles de nouveaux Croisés et ayant rejoint Charles Martel sur son cheval à Poitiers, il déclame maintenant dans Charlie-Hebdo en exhortant les musulmans à « donner de la voix, hurler [leur] colère et dénoncer, inlassablement, le dévoiement de l’Islam par ces barbares ». Vérité d’un jour n’est visiblement pas vérité de tous les jours.

Totalitaire un jour, totalitaire toujours

L’axiome est connu, le concept précède la preuve. L’Islam, les musulmans, les islamistes sont coupables d’avance. La condamnation est actée dans le marbre des tombeaux de Saint-Jean d’Acre. L’Islam est intrinsèquement pervers, le musulman a le couteau entre les dents. Autre époque, mais toujours la même réaction. C’est ainsi que Gilles Clavreul, le 29 décembre 2020, twitte : « Parler « d’islamisme radical », c’est supposer qu’il existe un islamisme acceptable. » Leur compère Manuel Valls – le Sancho Pança des Pyrénées – disait aussi à propose des attentats « expliquer, c’est déjà excuser ». Torquemada n’aurait pas dit mieux s’il s’était occupé des Cathares.

Il n’est pas étonnant que le Printemps républicain, ses parrains, ses subsidiaires soutiennent de toutes leurs maigres forces la loi « Séparatisme » qui entend imposer la sécularisation forcée de l’Islam, et qui ont des trémolos dans la voix sur la « beauté de nos églises ».

Ils ont attaqué, avec Manuel Valls – candidat à tout, mais jamais pris par personne – l’Observatoire de la laïcité qui refusait la laïcisation de la sphère privée, seul endroit où les opinions pouvaient s’exprimer librement.

Comment ne pas partager ce que disait Jean Baubérot « S’ils étaient sincères dans leur combat laïque, leurs premières batailles devraient être contre le Concordat en Alsace-Moselle et l’enseignement privé majoritaire catholique. » Mais foin de tout cela, et haro sur le musulman !

Comme le disait Pierre Mignard, pourtant avocat soutien d’Emmanuel Macron en 2017 : « Qu’est-ce qu’apporte ce mouvement. Rien. Il clive et exaspère les divergences. Le Printemps républicain, c’est l’hiver de la République ».

Les faits sont dès lors établis

Force est de constater que Jean-Luc Mélenchon n’a fait que proférer une vérité d’évidence. Quand on en appelle à la répression judiciaire, c’est que l’on n’a plus grand chose à dire de crédible.

La Libre Pensée en appelle à la Révolution française !

Pour tout véritable républicain laïque, la référence c’est 1789, la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 26 août 1789 qui stipule :
« Article 10.
– Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi.
Article 11.
– La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »

Pour imposer un délit d’opinion contre Jean-Luc Mélenchon, le Printemps républicain s’est arrêté aux deux premiers chiffres : le 17. La police des consciences au service de la pensée unique. Les bruits de bottes contre le froissement des pages des livres.

La Fédération nationale de la Libre Pensée – la plus vieille association laïque qui a porté les lois laïques scolaires et la grande loi du 9 décembre 1905 de Séparation des Églises et de l’État et dont furent membres tous les grands républicains du mitan du XIXe siècle à celui du XXe Siècle – n’a aucune leçon de laïcité à recevoir de quiconque.

Nous avons nos états de service au service de la démocratie, de la laïcité, de la République et du mouvement ouvrier. Ce ne sont pas les tard-venus xénophobes et antilaïques qui peuvent nous tenir la dragée haute en la matière.

Jean Jaurès, dans son extraordinaire Histoire de la Révolution française écrivait : « Ici, sous le soleil de juin 93 qui échauffe votre âpre bataille, je suis avec Robespierre, et c’est à côté de lui que je vais m’asseoir aux Jacobins. Oui, je suis avec lui parce qu’il a à ce moment toute l’ampleur de la Révolution. ». Dans le procès qui vient, la Libre Pensée est aux côtés de Jean-luc Mélenchon et déclare : « Nous aussi : Guilty ! ».

Fait pour faire valoir ce que de droit, la Bastille le 30 novembre 2021

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