La déroute de la macronie aux Législatives de 2022

Pour nous suivre

Il n’aura pas fallu attendre longtemps après les élections présidentielles pour que, selon la formule d’Auguste Comte (et non de Charles Maurras qui la lui a volée honteusement), le pays réel se rappelle au pays légal.

La défaite cinglante d’Emmanuel Macron est caractérisée
par quatre éléments fondamentaux :

Le « parti » du Président (même avec ses composantes de raccrocs) est minoritaire et bien minoritaire. Les partis soutenant Emmanuel Macron obtiennent 38,5 % des voix exprimées et les suffrages de 16,5 % seulement des inscrits. Tous les commentateurs l’ont noté : il est assez inédit que sous la Ve République un Président fraichement réélu ne dispose pas d’une majorité à l’Assemblée nationale. C’est la seconde fois depuis 1958, mais cette fois très loin de la majorité absolue

Un taux d’abstention en hausse par rapport au premier tour, ce qui est aussi inédit pour ce genre d’élections, plus d’un électeur sur deux n’a pas voté. C’est la marque d’un rejet puissant et toujours croissant.

Les défaites sans appel de nombreux « barons » du macronisme : Manuel Valls, Jean-Michel Blanquer, Richard Ferrand, Christophe Castaner, et des ministres en exercice Amélie de Montchalin, Brigitte Bourguignon, Justine Benin. Ceux qui ont dévoyé la laïcité sont lourdement battus.

Des réélections de ministres et de « personnalités » qui ne sont guère glorieuses, arrachées pour la plupart sur le fil.

C’est un désaveu cinglant de la politique réactionnaire
des gouvernements Macron/ Philippe, Castex, Borne !

On a assisté à une campagne haineuse et calomnieuse qui rappelait les pires moments de la Réaction contre la Révolution russe en 1917, et reprise sans succès en 1936 et 1981. Tout ce qui a été dit d’ignoble se paiera un jour ou l’autre et d‘ailleurs le résultat des législatives montre que l’addition a commencé à être acquittée sévèrement.

Le temps des trahisons, des ralliements honteux est sur le point de se clore :
qui ira s’embarquer désormais dans un tel naufrage de la Macronie ?
LRM, cela veut dire aujourd’hui Le Radeau de la Méduse.

Tout le monde le constate : les Institutions de la Ve République sont moribondes, la représentation parlementaire est ingouvernable par Emmanuel Macron, nous sommes entrés dans une crise du Régime.

Aucune combinaison politicienne (et il y en aura sans doute de multiples de tentées, mais sans lendemain) ne pourra redonner un souffle à des Institutions qui n’offrent plus de possibilités de survie réelle pour la Réaction.

Au lendemain du Premier tour des élections présidentielles, la Libre Pensée déclarait :

La Ve République est encore un peu plus morte !
La question de la Constituante
pour balayer des institutions moribondes
ne pourra pas être effacée !

● Emmanuel Macron ne représentant même pas un quart des électeurs, c’est un « bonapartisme » sans aucune base sociale et électorale.

● Il n’y a aucune certitude que celui qui est donné gagnant au deuxième tour des présidentielles aura une majorité absolue à l’Assemblée nationale, la cohabitation (qui ne serait que le énième replâtrage sans lendemain des Institutions) est possible dès le début du quinquennat : du jamais vu sous la Ve République.

La Libre Pensée en a fait le constat dans le cadre de son congrès national de Voiron : tout explose, tout se décompose, tout se recompose.

L’Histoire a nommé la bataille d’Austerlitz comme la bataille des Trois Empereurs, elle nommera sans doute cette déroute électorale comme celle des Trois Présidents : Sarkozy, Hollande, Macron (A Austerlitz toute fois, il y avait au moins un vainqueur, là il n’y a que des battus).

En clair, la Ve République est en coma dépassé !

• Si la Ve République n’a jamais pu aller au terme qui lui était dévolu – la fin du Régime des Partis, qui concourent pourtant à l’expression de la volonté générale – elle a porté des coups sévères à la libre organisation politique des citoyens.

• Le mandat qu’a reçu Emmanuel Macron, des cercles financiers du Capital et des spéculateurs, est d’achever la liquidation de l’existence des partis politiques pour empêcher toute expression, même déformée et abâtardie, de la volonté des citoyens et aussi la liquidation des conquêtes sociales et démocratiques pour faire baisser le « coût du travail » .

C’est parce que la Ve République n’en peut plus d’agoniser en secrétant des plaies purulentes qui contaminent toute la société que l’extrême-droite peut réapparaitre avec une telle prégnance (Déclaration de la Libre Pensée du 2 février 2022 : A propos de la lutte contre l’extrême-droite). On peut rajouter aujourd’hui : En installant volontairement Marine Le Pen comme son adversaire privilégié, Emmanuel Macron porte une responsabilité écrasante dans la percée de l’extrême-droite. Ensemble en renvoyant NUPES et RN dos à dos a favorisé, implicitement, mais nécessairement, le RN.

La liquidation des Institutions de la Ve République a été posée, mais non réglée pour l’instant. Rien n’empêchera la question de l’élection d’une Constituante libre et souveraine d’être enfin à l’ordre du jour et d’avancer dans l’action collective de ceux qui veulent en finir avec les institutions moribondes et réactionnaires.

La Libre Pensée n’a pas été observatrice de cette situation. Elle a agi sur son propre plan. Elle a combattu pour la restauration de la Démocratie en interpellant les candidats sur la nécessité de l’abrogation de la « Loi Séparatisme ». En agissant ainsi, elle a posé la question du lien de confiance entre Elus et mandatés. Un certain nombre de candidats nous ont répondu. Cette question est donc posée publiquement, elle fait d‘ailleurs partie intégrante du programme de la NUPES. Il s ‘agira donc de la mettre en œuvre le plus rapidement possible ; ainsi que l’abrogation des lois destructrices des droits et libertés démocratiques.

La Démocratie politique vient de se rappeler au bon souvenir des bonapartistes aux petits pieds. Se posera nécessairement le démantèlement de tout l’édifice législatif, réglementaire, antilaïque et antisocial du Macronisme, de cette Ve République, « coup d’Etat permanent » que la Libre Pensée a toujours combattu.

Rien ne peut plus être comme avant !

Pour balayer la Ve République :

Constituante élue, libre et souveraine !

Abrogation de toutes les lois antisociales,
antilaïques 
et liberticides !

Tel est le chemin que doit emprunter la Démocratie !

Paris, le 20 juin 2022 

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