EMPLOIS FICTIFS : Le Conseil régional de Bretagne embauche des traducteurs du breton et du Gallo pour ses débats.

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Communiqué de presse des quatre fédérations de la région Bretagne de la Libre Pensée

e Conseil régional de Bretagne annonce qu’il embauche des traducteurs du breton et du gallo pour la tenue de ses sessions.

Il est bien évident qu’il n’a rien de mieux à faire. La Région Bretagne n’ayant pas d’autre urgence que de promouvoir l’expression en breton et en gallo dans son enceinte. Personne n’ayant vraiment ce besoin au sein d’une telle assemblée, il s’agit bien entendu de soutenir des postures régionalistes et de préparer, une fois de plus, à la ratification de la charte européenne des langues régionales et minoritaires, chaque fois repoussée comme anticonstitutionnelle et chaque fois réintroduite par la bande par les uns et les autres. C’est assez pitoyable.

Le gallo n’est en rien inférieur au breton, qui, comme langue, n’est pas inférieur au français, à l’anglais ni à n’importe quel idiome permettant d’exprimer des idées. Cependant, il va falloir chercher longtemps pour trouver un conseiller régional désireux de s’exprimer dans cette langue, et dans quelle version dialectale d’ailleurs, car le gallo, à notre connaissance n’a jamais été unifié. Quant au breton, dans cette enceinte, il n’y en aura bien évidemment qu’un, la langue « unifiée » par Ropartz Hémon, le puissant linguiste qui considérait qu’entre 1942 et 1945 avait soufflé sur la Bretagne un vent de liberté. Il fallait le faire. Ce breton là est celui qui est enseigné dans les écoles Diwan, seul lieu où on le parle en dehors de l’UFR de breton de l’université que nous respectons d’ailleurs comme enseignement universitaire.

C’est que et le breton et le gallo se sont vus abandonnés par les populations de la péninsule au profit du français Les activistes autonomistes utilisant la langue bretonne comme levier politique, mettent cet abandon sur le compte de « la gueuse », la République, qui aurait pourchassé les langues régionales dans ses écoles. C’est bien plus profond que cela.

Il existe des territoires dans lesquels la langue locale est un puissant levier de résistance contre l’oppression. Le catalan en Espagne en est un exemple, les créoles en Guadeloupe, Martinique et à la Réunion sont pratiqués aussi comme résistance au colonialisme. La langue corse a été conservée avec une forte valeur pour une île qui, rattachée de force à la France par vente de territoire avait conclu avec elle une fédération égalitaire pendant la Révolution avant d’être écrasée de manière coloniale dès le Directoire puis sous l’Empire et la Restauration.

Ce n’est aucunement le cas de la Bretagne qui a pleinement participé à la Révolution Française. On ne peut oublier que le club des Jacobins s’appela d’abord le club des bretons, que plus tard, loin d’unifier la Bretagne contre la République la chouannerie a divisé son territoire en mosaïque de paroisses jusqu’à la pathétique virée de Galerne qui a scellé le sort d’une chouannerie nobiliaire bien éloignée de toute révolte populaire.

L’adhésion de la population au français, que l’on peut regretter ou pas, est un fait majeur pour les quatre départements bretons. Même les anciens élèves de Diwan instruits « en immersion » possèdent parfaitement le français ce dont on peut d’ailleurs se réjouir, et ce que d’ailleurs ce réseau d’écoles revendique.

Et il serait nécessaire de permettre l’expression en breton et en gallo dans l’enceinte du conseil régional ? Les traducteurs n’auront pas beaucoup de travail, et le Conseil Régional risque fort de tomber sous le coup de la loi prohibant les emplois fictifs.

Il s’agit bien évidemment d’autre chose : soutenir un activisme indépendantiste ultra-minoritaire pour « différencier » le territoire c’est-à-dire supprimer l’égalité de la loi pour tous et revenir à un régime d’anciennes provinces avec leurs hobereaux, leurs privilèges et surtout la casse du droit du travail au plus grand profit de quelques patrons locaux influents dans ce cénacle.

Et de promouvoir une carte de la Bretagne récupérant la Loire Atlantique jusqu’à la diffuser dans les écoles. Et de faire chanter le soi-disant hymne breton aux enfants, hymne dans lequel « notre Patrie » est évidemment la Bretagne à cinq départements et pas la République française, et d’imposer le « gwenn ha du », drapeau d’inspiration cléricale et féodale, inventé par un militant d’extrême droite, à tout le monde jusque sur nos plaques d’immatriculation.

Messieurs les responsables du Conseil Général de Bretagne, enlevez votre faux nez de promoteurs des cultures régionale pour montrer votre vrai visage : celui de la réaction au parfum féodal d’ancien régime soutenu par une Union Européenne qui n’a de cesse de faire exploser les nations dans le but avant tout de remettre en cause les droits conquis par les travailleurs dans leurs cadres.

Pierrik Le Guennec Président de la Libre Pensée du Morbihan

François Le Pivert Président de la Libre Pensée des Côtes d’Armor

Jean-Sébastien Pierre Président de la Fédération d’Ille et Vilaine de la Libre Pensée.

Martine Subtil Présidente de du groupe J.M. Déguignet , Libre Pensée du Finistère