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L’éditorial

Compagnons et Camarades dans le combat laïque

Deux ouvrages viennent de paraître et sont largement recensés dans nos colonnes de ce mois de janvier. L’un publié par nos amis des éditions Theolib et l’autre aux éditions libertaires. Les lecteurs de La Raison ne peuvent qu’être sensibles à leur contenu.

« Combats laïques, notre histoire » est présenté en détail en page 31. Ouvrage collectif signé de Philippe Besson, François Chaintron, Christian Eyschen, Michel Landron et Clément Poulet, il est amené à constituer un ouvrage de référence. Rédigé par des combattants historiques du mouvement laïque, il revient sur bien des étapes de la laïcité et de ses mises en cause de 1905 à ce jour. S’y entremêlent étroitement la question laïque et la constitution du syndicalisme enseignant profondément marqué par cette question fondamentale. Comment le syndicalisme enseignant s’est-il trouvé séparé des confédérations ouvrières à la fin de la deuxième guerre mondiale. Comment la FEN (Fédération de l’Éducation Nationale) s’est constituée avec son droit de tendance, comment elle a été détruite en 1988 par un putsch de sa direction qui engageait cette grande fédération dans la voie de la « laïcité ouverte » en se rapprochant de la CFDT et donc de la doctrine sociale de l’Église. Comment les militants laïques et fidèles à la lutte de classe se sont alors regroupés dans la confédération Force Ouvrière ou pour certains dans la FSU (Fédération Syndicale Unifiée). C’est une saga. Parallèlement, c’est l’évolution des organisations laïques qui est décrite et notamment de la Libre Pensée qui, dans les années 90 étaient appelées à disparaître dont cette dernière qui a maintenu son cap, celui de la défense intransigeante de la loi de 1905 et de la fidélité au serment de Vincennes. La Libre Pensée l’a payé de plusieurs décennies d’isolement organisé par les « grands » appareils politiques mais elle a repris pleinement sa place en reconstituant le « bloc historique » des organisations laïques.

« Compagnons et camarades, un libre penseur parle des anarchistes » signé de notre secrétaire général Christian Eyschen, fait l’objet de notre dossier des pages centrales. Un dossier de huit pages au lieu de quatre. Il y avait beaucoup à dire et cela ne dispense pas de lire le livre, ce dossier y ajoute quelques éléments supplémentaires. Dans la période mouvante que nous connaissons, où le mouvement populaire et le mouvement ouvrier connaissent de profondes recompositions, on peut se dire que la réflexion d’aujourd’hui sur l’action commune est peut-être plus importante que les invectives historiques autour de Cronstadt, Makhno ou sur le gouvernement de Catalogne. L’histoire est importante et mérite d’être étudiée, assimilée et discutée mais elle ne peut faire que, selon la formule de Marx, le mort ne saisisse le vif. La question posée n’est pas autre chose que celle de retrouver le chemin de la Première Internationale fondée par Karl Marx et Michel Bakounine. Le livre est préfacé par Jean-Marc Raynaud, une longue préface qui en dit déjà beaucoup sur le sujet et que nous reproduisons intégralement dans ce dossier.

Je me permets d’inciter nos lecteurs à commander l’un ou l’autre de ces deux ouvrages. Ajoutons quelques mots sur le contenu de ce numéro de nouvel an :
La Libre Pensée a combattu avec succès pour que les rassemblements du 11 novembre prennent un éclat particulier. Nos fédérations démarchent les sénateurs et, dans ce mouvement, nous éditons l’émouvante interview de M. Philippe Gosselin, député Les Républicains qui a fait beaucoup pour l’adoption de la loi en première lecture à l’Assemblée Nationale. C’est un travail tranpartisan, dit-il. Transpartisan, c’est vraiment le mot juste. Que le Sénat l’entende !

Contre la reconquête cléricale, la Libre Pensée a remporté une nouvelle victoire juridique : La cour administrative d’appel de Nantes confirme l’injonction à la mairie des Sables-d’Olonne d’avoir à retirer la statue de l’archange Saint-Michel de l’emplacement public où elle a été indûment installée. La cathosphère et la fachosphère en écument de rage, leurs vitupérations retentissent jusque dans le (modéré) journal La Croix dont la rédactrice en chef vient de se souvenir qu’il était avant tout catholique.

Enfin je signale un communiqué dont nous reparlerons certainement plus tard (page 25) : Vérité et justice pour les Algériens victimes du massacre du 17 octobre 1961 ! Comment se peut-il que les Archives de l’État soient encore opaques à ce crime colonialiste ?

Et je vous adresse, chers lecteurs, mes meilleurs vœux pour la nouvelle année.

Jean-Sébastien PIERRE

La couverture

 

Le Sommaire

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