Abrogation du SNU !

Pour nous suivre

Non à l’obligation du SNU !

S’il y a obligation, alors la Libre Pensée exige

l’obtention du Statut d’Objecteur de conscience !

Respect de la Liberté de conscience !

La Fédération nationale de la Libre Pensée remercie la Fédération Syndicale Unitaire (FSU) de l’avoir autorisée à rendre public cet extrait du compte-rendu qu’elle a fait de sa rencontre avec Sarah El Haïry, Secrétaire d’État auprès du ministre des Armées et du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, chargée de la Jeunesse et du Service national universel, le 9 février 2023.

Voici ce qu’elle a répondu à une question précise de la FSU :

FSU : S’il y a généralisation ou obligation, il y aura des réticents et des réfractaires, quelle équivalence aux « objecteurs de conscience » ?

Sarah El Haïry : « Les gendarmes n’iront pas chercher chez eux les jeunes qui ne veulent pas participer au SNU ». Certains jeunes auront des exemptions (malade, problèmes de famille, sportifs haut niveau…)

L’objection de conscience ne pourra pas être invoquée, les jeunes n’étant pas en situation de port  d’armes

Pour quelqu’un qui est sous la coupe des Armées, parler sans savoir, cela s’appelle tirer sans viser. Le Statut d’Objecteur de conscience n’est pas limité au refus de porter des armes ou pas. Il était une alternative au Service militaire dans sa globalité, armes ou pas.

Si madame la Secrétaire d’Etat avait reçu la Libre Pensée, comme elle s’était engagée à le faire, nous aurions pu lui expliquer cela en détail, ce qui lui aurait évité de prononcer de telles inepties.

Voici ce que dit la loi aujourd’hui :

Article L116-1Modifié par Loi 97-1019 1997-10-28 art. 2 JORF 8 novembre 1997
« Les jeunes gens soumis aux obligations du service national qui, pour des motifs de conscience, se déclarent opposés à l’usage personnel des armes sont, dans les conditions prévues par le présent chapitre, admis à satisfaire à leurs obligations, soit dans un service civil relevant d’une administration de l’Etat ou des collectivités locales, soit dans un organisme à vocation sociale ou humanitaire assurant une mission d’intérêt général, agréé dans des conditions fixées par décret en Conseil d’Etat. »

C’est le refus du Service militaire en tant que tel, qui inclut ou pas l’utilisation d’armes ou pas. Il est clair que les cuisiniers ont peu usage des armes à feu, et pourtant ils pouvaient bénéficier de ce Statut. Juridiquement, ce n’est pas le port des armes ou pas qui justifie l’obtention de ce Statut.

« Le droit à l’objection de conscience au service militaire (et pas seulement au port des armes) repose sur l’article 18 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui garantit le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ou de conviction. Bien que le Pacte ne mentionne pas explicitement un droit à l’objection de conscience, le Comité des droits de l’homme a indiqué dans son observation générale no 22 (1993) qu’un tel droit pouvait être déduit de l’article 18, dans la mesure où l’obligation d’employer la force au prix de vies humaines peut être gravement en conflit avec la liberté de conscience et le droit de manifester sa religion ou ses convictions ». (Source LDH)

C’est bien le respect de la liberté de conscience qui motive l’existence du Statut de l’objection de conscience, ce n’est pas limité, loin de là, au refus du port des armes.

Mais la véritable raison du refus de madame la Secrétaire d’État ne résiderait-elle dans cet article du Statut ? :

Article L116-8Modifié par Loi 97-1019 1997-10-28 art. 2 JORF 8 novembre 1997
« Les bénéficiaires des dispositions du présent chapitre ne peuvent exercer une activité politique ou syndicale qu’en dehors des heures de service et hors des lieux où ils sont employés ainsi qu’en dehors des enceintes et des locaux relevant de l’organisme qui les emploie. »

En clair, sorti des heures d’obligations de service, l’Objecteur de conscience retrouvait ses droits de citoyen et pouvait en user à volonté. Comme le but du SNU est de militariser la Jeunesse et de lui apprendre à obéir en toute circonstance, il serait mal venu que le soir et le weekend, la jeunesse puisse s‘exprimer et agir librement.

« Les candidats reçus aux concours de recrutement des personnels enseignants, d’éducation et d’orientation relevant du ministre de l’Éducation nationale sont nommés fonctionnaires stagiaires”, et donc “soumis, dans l’exercice de (leurs) fonctions, à une obligation de stricte neutralité politique et religieuse, et ce pendant leur stage qui recouvre tant les périodes de mise en situation professionnelle dans un établissement scolaire que la formation au sein des ESPE“. (Source ToutEduc. Le site d’information des professionnels de l’éducation).

C’est cette jurisprudence qui sera appliquée pour le SNU, sachant que les jeunes sont en hébergement, et non libres le soir et les weekends comme pour les Objecteurs de conscience dans le cadre du Service militaire. L’Observatoire de la laïcité, saisis par le gouvernement sur la question de la neutralité dans le cadre du SNU le rappelait clairement : «Pour les volontaires de la seconde phase (d’une durée minimum de trois mois) et les usagers de la première phase accueillis dans une association, le principe de neutralité s’appliquera à ceux qui exercent une mission de service public ou représentent une administration publique. De fait, ils devront s’abstenir de prendre position sur un sujet religieux. » Rappelons pour les esprits chagrins, que l’Observatoire de la laïcité était chargé de dire le Droit et non de le faire.

« Dans la note du 17 octobre 2019 qui fixe le programme de travail 2019-2020 du Conseil supérieur des programmes, le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse invite le Conseil à examiner la manière dont les programmes de l’enseignement moral et civique récemment ajustés ou rénovés s’articulent aux objectifs de la formation dispensée dans le cadre du SNU. » (Source du site web du ministère de l’Éducation nationale)

Et c’est l’armée qui sera chargée de cet enseignement moral. La Morale qui était enseignée dans les rizières et les villages incendiés et les paysans massacrés en Indochine ? Celle qui se pratiquait dans les caves de la villa Susini avec la gégène en Algérie ? Celle qui a assassiné les Indépendantistes Kanaks dans la grotte d’Ouvéa en Nouvelle-Calédonie ?

« En rang, par deux, je ne veux voir qu’une tête, et silence dans les rangs »,

« Réfléchir, c’est déjà commencer à désobéir »

Telle est la philosophie de la morale enseignée par les militaires.

Le Rapport du Sénat sur « Jeunesse et citoyenneté : une culture à réinventer » était clair. Le but du SNU est : « dans une logique de contribution à l’esprit de défense, d’informer les jeunes des perspectives de carrière dans les armées et la gendarmerie, et des besoins des forces de réserves, la professionnalisation imposant un effort particulier pour susciter des vocations ». Bref, un réservoir de recrutement pour l’Armée.

On comprend que la Macronie et la Droite alliées aient refusé la Réhabilitation des Fusillés pour l’exemple, ces 639 hommes qui ont dit non à la barbarie et à la boucherie, en usant de leur liberté de conscience.

Les pacifistes ont contraint à l’époque de Gaulle et Debré (qui étaient d’une autre stature) de plier devant l’exigence portée par Louis Lecoin de l’obtention du Statut de l’objection de conscience. Nous continuerons sur leurs pas et nous ferons plier, à notre tour, ces militaristes au petit pied.

Pour la Liberté de conscience !

Statut d’Objection de conscience pour le SNU !

Non à l’obligation du SNU !

Abrogation du SNU !

Entre le fort de Vincennes et la Bastille, le 13 février 2023

Dernière minute :

« Ce devait être en janvier mais finalement la généralisation du service national universel, mis en place en 2019, est finalement reportée au mois de mars. En plein débat sur la réforme des retraites, annoncer un séjour obligatoire pour les adolescents, en caserne et en uniforme, entre activités sportives et de citoyenneté, n’a finalement pas semblé une bonne idée. Elle a vite été écartée par le gouvernement qui redoute une contagion de la contestation à la jeunesse. Les mouvements dans les universités et lycées sont pour l’instant limités mais pas question pour l’exécutif de mettre de l’huile sur le feu.

Ce n’est pas vraiment le moment de donner aux jeunes l’impression qu’on relance le service militaire“, juge un conseiller de l’Exécutif. D’autant que les organisations de jeunesses s’opposent au SNU. Il serait imprudent donc de leur donner une raison de se mobiliser.

Que la jeunesse bloque, c’est notre hantise, le ministre de l’Éducation en parle sans arrêt“, confie un parlementaire Renaissance. La majorité se montre vigilante aussi sur une autre réforme, celle des lycées professionnels. Pour l’instant, elle aussi se prépare à bas bruit, avec des premières annonces attendues au printemps. Là encore, après la réforme des retraites. » (Source France Info)

Ils ont peur et ils ont raison d’avoir peur !

C’est maintenant qu’il faut agir :

Ensemble, Tous ensemble

contre la Réaction !