Collectif national Non au SNU ! Table-ronde du samedi 18 mars 2023 à Saintes

Pour nous suivre

Intervention de Christian Mahieux

Bonjour à tous et toutes,

Je commence par vous présenter mes excuses puisqu’absent : ainsi que je l’ai indiqué dès que j’ai eu l’information, « comme je craignais et l’espérais à la fois, mes trains sont supprimés et je ne peux donc venir à Saintes ce samedi ».

Vous l’aurez compris, le fait qu’il y ait des trains supprimés est lié à la grève des cheminotes et cheminots qui dure depuis le 7 mars, contre le projet de loi portant sur les retraites ; c’est donc une bonne nouvelle, même si la réussite d’une grève nationale interprofessionnelle ne saurait se lire à travers le seul nombre de trains qui roulent ou ne roulent pas !

Cette bonne nouvelle entraine donc la mauvaise, qui est que je ne peux être avec vous. Mauvaise nouvelle toute relative, car les autres intervenantes et intervenants de cet après-midi combleront fort efficacement ce forfait de dernière minute !

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C’est donc par l’intermédiaire de Claude que je vais vous transmettre ces quelques mots. Tout d’abord pour me présenter. Je devais intervenir ici au nom du Collectif Non au SNU. Je reviendrai sur ce collectif, son origine, son rôle. En ce qui me concerne, militant syndicaliste, de SUD-Rail et de l’Union syndicale Solidaires, c’est à ce titre que je participe à la coanimation du collectif Non au SNU, aux côtés de camarades de la Libre pensée et de l’Union pacifiste.

Union syndicale Solidaires, Fédération nationale de la Libre pensée et Union pacifiste : je parle-là des organisations qui assument la coordination du collectif, mais celui-ci comprend bien plus d’organisations ; que ce soient des syndicats, des associations, des groupes politiques, des collectifs, etc. La liste figure à la fin du texte unitaire qui fonde l’appartenance au collectif.

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Le Service national universel est un peu une obsession d’Emmanuel Macron et de son entourage. Ça dure depuis sa campagne présidentielle de 2017 ! Il parlait alors d’un « Service national de durée courte, obligatoire et universel ». La préfiguration de ce qui est maintenant le SNU s’est construite sur les propositions d’un groupe de travail présidé par un militaire, général de brigade, et les travaux d’une mission d’information de la Commission de la Défense nationale et des forces armées de l’Assemblée nationale.

Un décret du 6 février 2023 institue un Délégué général au service national universel chargé de préparer l’extension du SNU pour qu’il devienne pérenne et obligatoire. Cette délégation est placée sous l’autorité des ministres chargés des armées d’une part, de l’éducation nationale et de la jeunesse d’autre part.

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Le Service national universel consiste à imposer, actuellement à des adolescents et adolescentes dont les parents sont volontaires, puis à terme à l’ensemble d’une classe d’âge (filles et garçons de quinze à dix-sept ans), l’obligation d’accomplir, en premier lieu, un séjour dit de cohésion de deux semaines, en second lieu, une mission d’intérêt général d’une durée équivalente ou de quatre-vingt-quatre heures.

Hébergé∙es en internat, les jeunes recrues servent sous un uniforme, sont astreints à la levée des couleurs et sont encadrés par du personnel civil mais surtout militaire. Pendant cette période, ils sont incités à s’engager ultérieurement dans des missions d’intérêt général de trois à douze mois avant leur vingt-cinquième anniversaire, notamment dans les domaines de la défense et de la sécurité, de la préservation du patrimoine et de l’environnement ou de l’aide à la personne. À cette fin, le SNU est notamment articulé avec le dispositif du service civique. Les jeunes du SNU font également l’objet de sollicitations appuyées de la part des sergents recruteurs des armées.

Dépourvu de base légale, le SNU procède d’une inspiration autoritaire. Au-delà des sommes déjà dépensées inutilement depuis son lancement, s’il devient obligatoire ou s’il parvient à se développer, il absorbera à terme des ressources extrêmement importantes au détriment de l’instruction publique et de la satisfaction des besoins fondamentaux de la jeunesse.

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Le SNU va au-delà d’une simple résurgence en miniature de la conscription, suspendue depuis 1997 : il constitue un élément d’un projet autoritaire global. Comme l’annonçait le Gouvernement le 12 septembre 2018 « […] le SNU est un projet de société visant à favoriser le sentiment d’unité nationale autour de valeurs communes. » Il s’agit d’« impliquer davantage la jeunesse française dans la vie de la nation », de lui « faire prendre conscience des enjeux de la défense et de la sécurité nationale » et de développer chez elle « […] une culture de l’engagement. »

Le SNU épouse l’idéologie autoritaire qui infiltre la société par tous les pores, au moyen en particulier de la doxa officielle qui colonise les ondes ou d’instruments tels que le Contrat d’engagement républicain imposé par la loi du 24 août 2021 aux associations souhaitant bénéficier d’une subvention ou d’une aide en nature d’une collectivité publique ; Cette loi du 24 août 2021 est dite « confortant le respect des principes de la République » … On parle là de l’actuelle République, celle mise en place par et pour la bourgeoisie, au service du capitalisme, une république inégalitaire, discriminante, etc.

Le 20 décembre 2022, le président déclarait : « je sais pouvoir compter sur les militaires et les anciens militaires pour faire face au défi de renforcer les forces morales de la nation, en particulier de la jeunesse ». Mais de quelles « forces morales » parle-t-on lorsqu’on en charge « les militaires et les anciens militaires » : Le colonialisme que l’armée française défendit ardemment durant des années, à travers le monde, par les occupations militaires, les viols, la torture ? Ce colonialisme que l’armée est toujours chargée de protéger en Afrique et aussi aux Antilles ou en Kanaky par exemple ? Mais peut-être que ces « forces morales » des anciens militaires sont l’aide aux coups d’état fascistes, comme ce fut le cas en Amérique latine naguère ? A moins qu’il s’agisse de l’obéissance à l’ordre établi, de l’absence de libertés démocratiques, du respect stupide des hiérarchies, qui sont parmi les caractéristiques de l’armée ? Mêler la morale et l’armée, relève de l’ineptie !

Derrière les propos et projets présidentiels, c’est une sévère reprise en mains de la jeunesse qui s’organise ; Le SNU en est un des outils. Nous refusons cette politique militariste (413 milliards pour la loi de programmation militaire) et réactionnaire. Le personnel de l’Éducation nationale ou de Jeunesse et Sports ne sera pas complice !

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Pour mener à bien ce projet tendant à emprisonner la jeunesse dans le filet de l’idéologie d’État et de l’embrigadement, il faudrait lui donner une assise juridique solide. Or, cinq ans après sa conception, celle-ci fait toujours défaut parce que de sérieux obstacles retardent, voire s’opposent, au vote d’une loi. D’une part, la conscription de mineurs paraît difficilement compatible avec l’article 34 de la Constitution du 4 octobre 1958 qui donne au législateur uniquement la possibilité d’instaurer des « sujétions imposées par la Défense nationale aux citoyens [c’est-à-dire à des majeurs] en leur personne et en leurs biens. » Par ailleurs, la conformité d’une éventuelle loi relative au SNU avec l’article 3 de la Convention internationale des droits de l’enfant de 1989, aux termes duquel « Dans toutes les décisions qui concernent les enfants, qu’elles soient le fait des institutions publiques ou privées de protection sociale, des tribunaux, des autorités administratives ou des organes législatifs, l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale », reste à démontrer.

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D’essence autoritaire, le SNU est aussi coûteux, alors que demeurent insatisfaits des besoins criants de la jeunesse (et de la population, plus globalement). Selon les chiffres rendus publics en décembre 2021 par le ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse, le coût moyen du séjour de cohésion de douze jours d’un jeune ayant participé à la campagne 2021 du SNU a atteint 2 200 euros. Pour les 18 000 participants et participantes de l’année dernière, contingent inférieur à l’objectif initial de 25 000, cela représente actuellement pour l’État une dépense de l’ordre de quarante millions d’euros. Néanmoins, ce coût est incomplet. D’une part, il ne comprend pas les frais supportés par les collectivités territoriales ou les établissements de santé ayant mis à disposition des locaux pour accueillir les jeunes recrues, aucun texte ne fixant d’ailleurs leur obligation en la matière. D’autre part, la deuxième phase du SNU n’est pas financée comme l’a relevé le sénateur du Gers, M. Alain Duffourg : « Pour ce qui est de la deuxième phase, aucun financement n’est prévu. » Dans sa réponse, la secrétaire d’État à la jeunesse et à l’engagement, Mme Sarah El Haïry, l’a confirmé : « Aucune contrepartie financière n’est accordée à la structure pour l’accueil de volontaires en mission d’intérêt général. En revanche, les structures associatives ou non bénéficient de l’accompagnement des services départementaux de la jeunesse, de l’engagement et des sports sous l’autorité des services de l’éducation nationale. »

Pour l’ensemble d’une classe d’âge (700 000 jeunes), l’État supporterait à terme une dépense de l’ordre d’un milliard et demi d’euros au titre du SNU tandis que les collectivités territoriales et les organismes poursuivant des missions d’intérêt général seraient appelés à puiser dans leurs ressources pour parfaire le financement du dispositif d’embrigadement de la jeunesse qu’appelle de ses vœux Emmanuel Macron. Prélevée sur les moyens dévolus au ministère de l’éducation nationale, cette somme représenterait 2,6 % des crédits ouverts dans la loi de finances initiale 2022 au titre de l’enseignement scolaire public des premier et second degrés. Alors que l’éducation nationale connaît de graves difficultés – professeurs mal payés, vacances de postes conditions de travail dégradées, précarisation -, tandis que les services de la jeunesse et des sports restent démunis, le projet d’allouer à terme des moyens de cette ampleur à l’encasernement des jeunes plutôt qu’à leur instruction et à leur épanouissement est inacceptable dans son principe.

Au regard des besoins des étudiants et étudiantes dont la pandémie a mis crûment au jour la pauvreté de la plupart d’entre eux, l’idée de détourner une partie aussi importante de l’impôt au profit d’une politique d’embrigadement de leurs jeunes frères et sœurs est insupportable.

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Les jeunes du SNU seront utilisé∙es pour remplacer des emplois aujourd’hui occupé∙es par des employé∙es qui ont un salaire, une convention collective ou un statut, la possibilité de s’organiser syndicalement, des droits individuels et collectifs. Avec le SNU, chaque année, 700 000 jeunes seront exploité∙es, sans aucun de ces droits, pour des durées variables ; ils et elles seront très vivement encouragé∙es à poursuivre leur « engagement volontaire » par un service civique, dans les mêmes conditions de précarité.

Le SNU, c’est une opération de soumission de la jeunesse, la remise en cause des droits des travailleurs et travailleuses, des dépenses considérables, le renforcement de la militarisation.

Le gouvernement nous dit : « Il faut que les jeunes s’engagent ». Mais c’est déjà le cas ! Ils et elles s’engagent pour lutter contre le racisme, pour que cesse la destruction de la terre, pour défendre leur droit à étudier, pour le partage des richesses, pour le droit au logement, pour l’égalité des droits et contre les discriminations, etc. Ce n’est pas à l’État de les forcer à s’engager ! Comment peut-on parler d’apprendre la citoyenneté, lorsqu’on confie l’encadrement à l’armée (qui, par ailleurs, n’était pas demandeuse) ?

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Le gouvernement prévoit la généralisation du Service national universel, en le systématisant à tous les jeunes des classes de Seconde ou de Première CAP et en l’organisant sur le temps scolaire. Le gouvernement refuse de prononcer le mot mais sa « généralisation » serait bien une obligation ! Le président de la République avait prévu d’annoncer début janvier le caractère obligatoire du SNU ; puis ce fut février, puis mars, maintenant en avril et juin … La raison ? Sa crainte de la mobilisation massive de la jeunesse, alors que celle-ci s’inscrit déjà dans le mouvement social d’ampleur qui s’oppose à la contre-réforme détruisant nos droits relatifs à la retraite !

Uniforme, réveil, 6h30, lever du drapeau, Marseillaise « donnent un cadre à chaque journée » expliquait le ministère dans sa note brièvement rendue publique en décembre, avant d’être rapidement retirée du site gouvernemental. Le titre de cette note que notre Collectif Non au SNU évoquait dans un communiqué du 11 décembre ? « Foire aux questions Post annonce SNU obligatoire » ! On comprend mieux sa rapide disparition du site du ministère !

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Juridiquement improbable, économiquement déraisonnable, politiquement inacceptable, le SNU ne peut qu’appeler une entière réprobation de notre part. C’est pourquoi nous disons et dirons inlassablement « Non au SNU ». Le Collectif Non au SNU est un outil pour cette lutte ; la multiplication des collectifs locaux est nécessaire pour renforcer son efficacité. On ne peut qu’inciter les équipes locales des organisations membres à créer de tels collectifs partout où c’est possible ! Si le caractère obligatoire du SNU se confirme, la lutte prendre une dimension autre, c’est certain. Et il faudra organiser le soutien à celles et ceux – jeunes et parents – qui refuseront de s’y soumettre. Mais dès maintenant, et comme nous le faisons depuis la création du collectif en 2019, il faut continuer à expliquer la réalité du SNU, ses objectifs, son coût, ses conséquences, son rôle, bref toutes les raisons pour lesquelles nous nous y opposons !

Dernier point que je tiens à souligner : le caractère démocratique et pluraliste du collectif – je vous renvoie à la liste des organisations membres – ce qui n’est nullement contradictoire avec son positionnement radical – je vous renvoie là au contenu de sa plateforme unitaire !

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En souhaitant avoir l’occasion de participer, vraiment, à une prochaine initiative du collectif Non au SNU, je vous souhaite une excellente et efficace réunion ! … Réflexion faite, ce qui serait encore mieux, c’est que le SNU disparaisse avant que le collectif de Saintes n’organise une nouvelle initiative !

Christian MAHIEUX

Christian Mahieux est l’un des principaux animateurs du collectif NON au SNU (service national universel) dont la Fédération nationale de la Libre Pensée (FNLP) est membre depuis l’origine.

Intervention de la Libre Pensée de Charente Maritime

Des bruits de botte au pas cadencé envahissent de plus en plus notre espace vital, y compris sous la forme du projet de loi du Rassemblement national sur le port de l’uniforme à l’école (certes non militaire, mas qui dit uniforme …).Relents nauséabonds qui font songer aux chantiers de jeunesse du pétainisme

S’il y a obligation de SNU comme le laisse entendre plusieurs medias, étant pour le respect absolu de la liberté de conscience, la Libre Pensée exigera l’obtention du statut d’objecteur de conscience !

Sarah El Haïry, Secrétaire d’État auprès du ministre des Armées et du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, chargée du Service national universel, le 9 février 2023, a affirmé lors d’une rencontre avec la FSU « Les gendarmes n’iront pas chercher chez eux les jeunes qui ne veulent pas participer au SNU (…) Certains jeunes auront des exemptions (malade, problèmes de famille, sportifs haut niveau…). L’objection de conscience ne pourra pas être invoquée, les jeunes n’étant pas en situation de port  d’armes »

Mais … le statut d’Objecteur de conscience n’est pas limité au refus de porter des armes. Il est une alternative au Service militaire dans sa globalité, armes ou pas.
Ce que dit la loi aujourd’hui  (1997) : « Les jeunes gens soumis aux obligations du service national qui, pour des motifs de conscience, se déclarent opposés à l’usage personnel des armes sont, dans les conditions prévues par le présent chapitre, admis à satisfaire à leurs obligations, soit dans un service civil relevant d’une administration de l’État ou des collectivités locales, soit dans un organisme à vocation sociale ou humanitaire assurant une mission d’intérêt général, agréé dans des conditions fixées par décret en Conseil d’État. »

C’est le refus du Service militaire en tant que tel, qui inclut ou pas l’utilisation d’armes. Le droit à l’objection de conscience au service militaire repose sur l’article 18 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui garantit le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ou de conviction.

Mais la véritable raison de cette affirmation de madame la Secrétaire d’État réside plutôt dans cet autre article de la même loi de 1997 Les bénéficiaires des dispositions du présent chapitre ne peuvent exercer une activité politique ou syndicale qu’en dehors des heures de service et hors des lieux où ils sont employés ainsi qu’en dehors des enceintes et des locaux relevant de l’organisme qui les emploie. » En dehors, donc

Comme le but du SNU est de militariser la Jeunesse et de lui apprendre à obéir en toutes circonstances, il serait mal venu que le soir et le weekend end, la jeunesse puisse s‘exprimer et agir librement.

« Dans la note du 17 octobre 2019 qui fixe le programme de travail 2019-2020 du Conseil supérieur des programmes, le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse invite le Conseil à examiner la manière dont les programmes de l’enseignement moral et civique récemment ajustés ou rénovés s’articulent aux objectifs de la formation dispensée dans le cadre du SNU. » (Source du site web du ministère de l’Éducation nationale).

C’est donc l’armée qui serait chargée de cet enseignement moral. La Morale qui était enseignée dans les rizières et les villages incendiés et les paysans massacrés en Indochine ? Celle qui se pratiquait dans les caves de la villa Susini avec la gégène en Algérie ? Celle qui a assassinée les Indépendantistes Kanaks dans la grotte d’Ouvéa en Nouvelle-Calédonie ?

« Réfléchir, c’est déjà commencer à désobéir». C’est ce que ce gouvernement ne veut pas pour la jeunesse.

  • 1963 : les pacifistes ont contraint de Gaulle et Debré (qui étaient d’une autre stature que le va-t-en guerre actuel) de plier devant l’exigence portée par Louis Lecoin, grand antimilitariste, pilier de l’Union pacifiste, d’obtention du Statut de l’objection de conscience (loi du 21 décembre).
  • 1973, c’était la mobilisation générale des lycéens contre la loi Debré sur le service militaire et l’existence des comités de soldats
  • 2023 : nous continuerons sur leurs pas et nous ferons plier, à notre tour, ces militaristes.

Pour la Liberté de conscience ! Abrogation du SNU !

Intervention du Mouvement de la Paix

Au nom du Comité rochelais du Mouvement de la Paix je vous salue toutes et tous et regrette de ne pouvoir être à vos côtés, physiquement.

Le budget militaire 2023 de la France s’élève à 44 milliards d’euros, en progression de 7 % par rapport à l’an dernier, et constitue le deuxième poste budgétaire national après celui de l’Éducation Nationale, 60 milliards.

Après l’annonce du Président Macron, le 20 janvier dernier, de porter sur la période 2024/2030 les dépenses guerrières à 413 milliards d’euros contre 295 sur la période précédente correspondante, le budget des armées va rapidement devenir le premier de la nation. On peut dire que l’on entre dans une économie de guerre.

Nous refusons cette mobilisation idéologique qui découle de l’adage : « si tu veux la paix, prépare la guerre », ce terme de « guerre » si grave et tellement galvaudé, il a même été utilisé dans la lutte contre un virus !

Au Mouvement de la Paix, nous opposons le slogan : « si tu veux la paix prépare la paix » qui induit une économie pour la paix. Cette économie humaniste est celle qui consacre l’essentiel de ses moyens budgétaires aux besoins vitaux, celle qui utilise l’intelligence des peuples pour servir le bien commun. Elle implique également la ratification du Traité d’Interdiction des Armes Nucléaires, traité entré en vigueur le 22 janvier 2021 et qui rend illégale l’arme atomique (100 milliards sur 15 ans en France).

Le SNU s’inscrit dans cette politique belliciste et coûteuse qui nous conditionne à devoir affronter un conflit majeur dans ce monde troublé à dessein, par une stratégie géopolitique occidentale qui mène l’humanité vers le chaos.

La caporalisation de la jeunesse est une sottise, ne mettons pas nos enfants au garde-à-vous. Nos jeunes ne sont pas non plus en mal de structures et d’autorité. L’engagement associatif des jeunes français serait même supérieur de 4 points à celui de l’ensemble des jeunes européens du même âge, selon l’Institut National de la Jeunesse et de l’Éducation Populaire.

La France doit redevenir une voix qui porte et que l’on écoute quand il s‘agit de diplomatie et de règlement politique des conflits.

Mais la voie politique choisie fait la part belle à l’autoritarisme et confine à l’autocratie, elle est bien perceptible par ailleurs.

Eric THOMAS, pour le Comité Rochelais du Mouvement de la Paix.

Du protocole armée jeunesse de Charles Hernu au SNU

l’école et l’armée, du protocole Hernu Savary au SNU

Motion finale

motion finale