Conseil constitutionnel : la réalité politique se rappelle toujours à l’Histoire

Pour nous suivre

Beaucoup et c’est bien normal, ont été profondément déçus par la décision du Conseil constitutionnel qui a validé la contre-réforme réactionnaire des Retraites du gouvernement Macron/Borne.

Pouvait-il en être autrement ?

Rappelons que le Conseil constitutionnel – contrairement au Conseil d’État qui est un sous-produit de la Révolution française, créé par Bonaparte – est un des piliers essentiels des Institutions bonapartistes de la Ve République. Il est là pour défendre les Institutions issues d’un coup d’État militaire, « Coup d’État permanent » selon la formule d’un Président qui s’en est accommodé dans un premier temps, puis y a fait son lit plus tard en s‘y vautrant.

C’est justement un « coup d’État » que le Conseil constitutionnel a opéré contre la volonté parlementaire, contre le peuple en mouvement, contre le mouvement syndical dressé contre le Régime, contre toute idée de Justice sociale. Il a fait là où les Institutions gaullistes, bonapartistes et corporatistes lui ont dit de faire. Il a fait ce pourquoi il a été conçu.

Il avait fait le même « coup d’État » contre la loi de 1901 sur la liberté d’association, la loi de 1905 de Séparation des Églises et de l’État et de beaucoup d‘autres lois qui ont établies la démocratie, la liberté d’association et la laïcité, en août 2021, quand il a validé par avance la loi « Séparatisme » du 21 août 2021.

Né par un « coup d’État », comme toutes les Institutions gaullistes, il se décompose et se liquéfie avec elles.

La Fédération nationale de la Libre Pensée ne s’est jamais associée à toutes les forces diverses, variées et avariées pour certaines qui voulaient « améliorer » ces Institutions réactionnaires. Demander, par exemple, que les Institutions réactionnaires défendent le droit à l’IVG, par une fausse analogie avec la situation des États-Unis (qui est un État fédéral, ce qui n’est pas le cas de la France), c’est semer des illusions et faire sus à des moulins à vent. Il en est de même de toutes les propositions qui fleurissent pour rendre la Ve République « plus acceptable et démocratique ».

On ne peut rendre démocratique l’antidémocratie,  on ne peut rendre acceptable l’inacceptable !

Ceux qui ont volontairement ou involontairement prêché que le Conseil constitutionnel était une sorte de Cour suprême sont benêts-là devant leurs illusions. La Libre Pensée n’a pas polémiqué avec les marchands d’illusions gaulliennes. Il suffisait d’attendre pour que la réalité politique s’impose à tous.

De plus, une Constitution n’est pas une voiture-balai où l’on mettrait tout ce qui n’a pas été réglé par ailleurs. C’est prendre la Constitution gaulliste pour un Messie, et quand on prend son Messie pour une lanterne, on finit toujours par se brûler.

C’est pourquoi, le Congrès national de la Libre Pensée de Paris en août 2023 aura à son ordre du jour l’organisation dans toute la France de rassemblements et d’initiatives « Constituante pour la République ! » autour du 21 septembre, pour remettre à jour l’avènement de la 1ère République et celle de la Constitution de l’An II.

A l’heure où rien n’est joué sur la contre-réforme des Retraites, car le peuple n’a pas dit son dernier mot, loin de là le pouvoir va vite s’en apercevoir, il va être nécessaire de rappeler ces trois derniers articles de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1793 :

Article 33 : La résistance à l’oppression est la conséquence des autres droits de l’Homme.

Article 34 : Il y a oppression contre le corps social, lorsqu’un seul de ses membres est opprimé. Il y a oppression contre chaque membre lorsque le corps social est opprimé.

Article 35 : Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.

La seule solution pour en finir : Abrogation de la Ve République ! Constituante, élue, libre et souveraine pour la République !

Tout autre chemin est une impasse.

Valmy-Varennes, le 17 avril 2023

Autres marchands d’illusions et de moulins à vent à battre

Valeurs actuelles du pétainisme annonce (12/04/2023) : « Roger Chudeau, député RN, et Philippe Olivier, député européen ID, lancent l’Association des parlementaires contre le wokisme. Une initiative qui entend bien créer une dynamique parlementaire afin de lutter contre cette idéologie. Sa mission ? Mener la bataille contre ce phénomène en France, mais aussi en Europe. Leur but est de fédérer toutes les initiatives qui visent à protester contre le wokisme et la déconstruction, et selon Philippe Olivier, d’apporter une « réponse législative à la fragmentation sociale proposée par cette idéologie»».

La Libre Pensée a édité un Arguments sur le Wokisme et la Cancel-Culture que vous pouvez acheter sur le site de notre libraire.

Extraits de sa présentation : « Une chose nous avait frappé alors, plus on parlait du wokisme, moins c’était clair, moins on comprenait. C’était un peu comme les mirages dans le désert, plus on s’en approche, plus ils s’éloignent. En lisant l’étude publiée, on comprend pourquoi.

Ce sont les adversaires réactionnaires d’une pensée qu’ils jugeaient « progressiste » qui ont bâti ces notions. Cela relève de la pensée magique, dire, c’est prouver ; nommer c’est créer. C’est ce que l’on appelle l’argument ontologique dans le débat sur l’existence ou non de dieu. Si on en parle, c’est que cela existe. Ce à quoi les libres penseurs ont toujours répondu : on parle bien parfois de chasteté dans les maisons closes, cela ne prouve pas que cela existe dans ces lieux. Ici et maintenant, toujours.

C’est le même raisonnement que le nazisme sur les Juifs. Qui étaient Juifs ? Ceux que les nazis désignaient comme tels. C’étaient aux Juifs ainsi désignés de prouver qu’ils ne l’étaient pas, sinon ils devaient subir les foudres des Chemises brunes. Là est le piège du « Wokisme » et de la « Cancel-Culture », cela n’existe que dans sa stigmatisation. »

Le Wokisme est un épouvantail à benêts. En lisant notre publication, vous comprendrez pourquoi. C’est du même ordre que vouloir « démocratiser la Ve République ». « Plus le mensonge est gros, plus il passe », avait déjà dit un professionnel de la manipulation et de la désinformation.