Séparation versus réparation

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Avant, la République, c’était la Séparation des Eglises et de l’Etat

Avec Emmanuel Macron, c’est la Réparation de l’Eglise par l’Etat

Il aura suffi d’une lettre, un R à la place d’un S, et la grande loi qui a garanti plus de 100 ans de paix civile, la loi du 9 décembre 1905 de Séparation des Églises et de l’état, est menacée dans son fondement même : assurer la liberté de conscience de tous, sans que l’état se mêle de ce que pensent les citoyens. Francis de Pressensé avait dit en 1905, pour résumer la grande loi laïque : « L’État s’arrête où commence la conscience ».

En déclarant que la République devait « réparer » son lien avec l’Eglise catholique, Emmanuel Macron a contredit tout l’édifice établi depuis des siècles à partir du Concordat de Bologne de 1516, de l’Edit de Nantes, du rejet des Jésuites hors de France, des Lumières, de l’Edit de Tolérance, de la Révolution française, de trois séparation des Églises et de l‘Etat (1795, 1871, 1905), de tout l’édifice républicain et laïque institué par la IIIe République. Voici nos références historiques, elles viennent du vieux pays des Lumières; celles d’Emmanuel Macron sont tirées de l’obscurité des sacristies.

Un calotin aux Bernardins

Il n’y a rien à réparer, car il n’y a rien de cassé. La République a divorcé de l’Eglise catholique définitivement en 1905. Chacun a repris ce qui lui appartenait. L’Etat a repris ce que le peuple avait payé avec sa sueur, ses larmes et son sang. L’Eglise est revenue à la solitude de la prière qu’elle n’aurait jamais dû quitter (Marx).

Pas plus qu’hier, la République n’acceptera les mariages forcés. La Séparation, ce n’est pas la turpitude obligatoire. La Laïcité, c’est la liberté, la liberté de conscience, la liberté de penser comme on veut.

Il est désormais clair qu’un mauvais coup se prépare contre la Loi de 1905. Le mérite du discours des Bernardins aura été de mettre le mouvement laïque en alerte. Ne réveillez pas ce géant, il va balayer à nouveau le cléricalisme. Nous appelons les laïques à se préparer à l’action pour défendre la loi de 1905.

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À ceux qui dorment
Victor Hugo (1802-1885) – Libre Penseur spiritualiste dans Les châtiments (1853)
Réveillez-vous, assez de honte ! 
Bravez boulets et biscayens. 
Il est temps qu’enfin le flot monte. 
Assez de honte, citoyens ! 
Troussez les manches de la blouse. 
Les hommes de quatre-vingt-douze 
Affrontaient vingt rois combattants. 
Brisez vos fers, forcez vos geôles ! 
Quoi ! vous avez peur de ces drôles ! 
Vos pères bravaient les titans !
Levez-vous ! foudroyez et la horde et le maître ! 
Vous avez Dieu pour vous et contre vous le prêtre 
Dieu seul est souverain. 
Devant lui nul n’est fort et tous sont périssables. 
Il chasse comme un chien le grand tigre des sables 
Et le dragon marin ; 
Rien qu’en soufflant dessus, comme un oiseau d’un arbre, 
Il peut faire envoler de leur temple de marbre 
Les idoles d’airain.
Vous n’êtes pas armés ? qu’importe ! 
Prends ta fourche, prends ton marteau ! 
Arrache le gond de ta porte, 
Emplis de pierres ton manteau ! 
Et poussez le cri d’espérance ! 
Redevenez la grande France ! 
Redevenez le grand Paris ! 
Délivrez, frémissants de rage, 
Votre pays de l’esclavage, 
Votre mémoire du mépris !
Quoi ! faut-il vous citer les royalistes même ? 
On était grand aux jours de la lutte suprême. 
Alors, que voyait-on ? 
La bravoure, ajoutant à l’homme une coudée, 
Etait dans les deux camps. N’est-il pas vrai, Vendée, 
Ô dur pays breton ? 
Pour vaincre un bastion, pour rompre une muraille, 
Pour prendre cent canons vomissant la mitraille. 
Il suffit d’un bâton !
Si dans ce cloaque ou demeure, 
Si cela dure encore un jour, 
Si cela dure encore une heure, 
Je brise clairon et tambour, 
Je flétris ces pusillanimes, 
Ô vieux peuple des jours sublimes, 
Géants à qui nous les mêlions, 
Je les laisse trembler leurs fièvres, 
Et je déclare que ces lièvres 
Ne sont pas vos fils, ô lions !
Jersey, le 15 janvier 1853.
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