Un nouveau scandale antilaïque

Gouvernement Hollande, Valls, Cazeneuve, Macron :

L’exploitation capitaliste pour avenir,

La religion pour consolation,

Le patois comme seule communication,

En clair, la République en berne !

 

On pensait que c’était impossible, et pourtant il l’a fait. Bernard Cazeneuve, Ministre de l’Intérieur aura été pire dans l’abjection cléricale que Nicolas Sarkozy. Il est sans doute difficile de voir dans l’histoire un ministre aussi servile envers l’Eglise catholique. Les Sinistres de l’Intérieur se suivent, se ressemblent, se complètent et s’aggravent.

Incroyable, mais vrai ! Clérical, mais faux !

Parlant au nom du Gouvernement, Bernard Cazeneuve est allé à confesse, le 3 octobre 2015,  pour clore les États Généraux du Christianisme dans la cathédrale de Strasbourg. Quand on va à Canossa, on n’a que faire de la loi de Séparation des Eglises et de l’Etat du 9 décembre 1905 qui interdit aux ministres d’aller, ès qualités, aux cérémonies religieuses.

Plutôt que de faire des commentaires,  on laissera les faits parler d’eux-mêmes, la Libre Pensée livre à l’opinion publique laïque quelques propos du représentant du Gouvernement : «Je tiens à remercier La Vie  (ex catholique) pour cette invitation qui me permet de contribuer à ma manière aux « États généraux du Christianisme » et qui m’offre l’occasion de m’exprimer pour la deuxième fois en deux semaines, dans l’enceinte même d’une cathédrale sur des sujets essentiels comme la question des valeurs. C’est très précieux, vues les circonstances particulières…

Cette proximité spirituelle entre la République et l’Église, paradoxale au premier abord, avait parfaitement bien été soulignée par le pape Jean-Paul II dans sa célèbre homélie au Bourget en 1980. Citation :

«On sait la place que l’idée de liberté, d’égalité et de fraternité tient dans votre culture, dans votre histoire. Au fond, observait Jean-Paul II, ce sont-là des idées chrétiennes. Je le dis tout en ayant bien conscience que ceux qui ont formulé ainsi, les premiers, cet idéal, ne se référaient pas à l’alliance de l’homme avec la sagesse éternelle. Mais ils voulaient agir pour l’homme. »

Dis-moi qui t’inspire, je te dirai pour qui tu travailles

Certes, notre histoire contemporaine, tout au long du 19ème siècle notamment, a pu témoigner des difficultés éprouvées par les catholiques français à embrasser sans réserve l’héritage révolutionnaire, tant les séquelles de la constitution civile du clergé et le souvenir des années qui ont suivi restèrent vivaces. La République elle-même ne fit pas toujours preuve de tolérance à l’égard d’une Église perçue comme un redoutable adversaire, plutôt que comme une source d’inspiration dans la recherche du bien public.

L’histoire politique ne doit cependant pas nous dissimuler  la réalité de certains liens. Certes, notre devise républicaine s’adresse à ceux qui croient au ciel, comme à ceux qui n’y croient pas. Pour autant, comme le relevait Jean-Paul II, notre devise nationale, « liberté, égalité, fraternité » rejoint bien à certains égards le message évangélique. »

Parler d’Histoire, c’est souvent refaire l’Histoire

Il est vraiment difficile de faire pire en matière de révision de l’Histoire. La Révolution française n’a pas puisé son message et son action dans les Evangiles et dans l’Eglise catholique, mais contre. Il a fallu briser le pouvoir de la monarchie et de l’Eglise catholique pour avancer dans la voie de la République et de la démocratie.

C’est ainsi qu’on peut lire dans le Compendium de la Doctrine sociale de l’Eglise (Edition du CERF) : « La source ultime des droits de l’homme ne se situe pas dans une simple volonté des êtres humains, dans la réalité de l’État, dans les pouvoirs publics, mais dans l’homme lui-même et en Dieu son Créateur. » C’est une conception diamétralement opposée à la Révolution française qui proclame que l’Homme a des droits, uniquement parce qu’il est Homme (Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 26 août 1789).

Mais cette histoire révisionniste a un objet : nous préparer un certain avenir. Celle du retour du concordat. C’est ainsi que le Ministre de l’Intérieur indique clairement l’objectif à atteindre pour ce gouvernement : « La Fraternité est ici un mot qui prend tout son sens et le modèle alsacien montre que la fraternité passe par le dialogue. »

Ainsi donc, « l’esprit du 11 janvier 2015 » serait en fait « l’esprit saint » qui nous guiderait vers le Concordat ! Et que dire de l’évocation de Jean Jaurès et d’Aristide Briand  présenté comme des laudateurs de la présence du religieux dans l’espace public par Bernard Cazeneuve dans cette opération de falsification historique… Mais que diable vont-ils faire dans cette galère ? !

Indéniablement, Bernard Cazeneuve est très bien positionné pour recevoir de la Libre Pensée le prix Clericalis 2016.

La Libre Pensée s’adresse à tous les laïques :

Il faut défendre la loi de 1905 qui a abrogé le concordat !

C’est pourquoi, la Fédération nationale de la Libre Pensée propose à l’ensemble des laïques, des associations laïques, des syndicats, à tous ceux qui se reconnaissent dans la défense de la loi de 1905 de Séparation des Eglises et de l’Etat de manifester ensemble

Le 5 décembre 2015 à 15H Place de la République à Paris !

Pour la défense de la loi de 1905 !

Chaque association manifestera pour ce qui lui semble important, sur ses propres mots d’ordre, de la manière qu’elle souhaite. Nul ne sera contraint à quoi que ce soit. Il s’agit de la loi de 1905 et de rien d’autre. La Libre Pensée invite les associations laïques qui souhaitent participer à cette manifestation à une réunion le mardi 3 novembre 2015 à 19H à Paris. Les associations intéressées doivent contacter notre siège national pour connaître les modalités de celle-ci.

Paris, le 7 octobre 2015