Communiqué de la Fédération du Rhône de la Libre Pensée

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La LIBRE PENSÉE informe

La Mairie de Lyon a souhaité, ce mardi 8 décembre « rendre hommage aux victimes des attentats du 13 novembre 2015 en livrant dans les écoles des lumignons à destination des élèves. »
Hommage bien naturel à ces victimes du fanatisme religieux… Mais qui aurait pu être organisé sous une autre forme et un autre jour (pourquoi pas le 9 décembre, jour-anniversaire de la loi de 1905 ?)

Le choix de la fête mariale a été relayé par les autorités académiques, au prétexte que l’école de la République aurait pour mission « de transmettre aux élèves une culture commune de la tolérance mutuelle et du respect ». Le 8 décembre serait une occasion de « rappeler le refus de l’intolérance, de la haine et de la violence sous toutes ses formes » (lettre de M. l’Inspecteur

d’Académie aux directeurs d’école du 27 novembre 2015).

Curieuse façon de rendre hommage aux victimes du 13 novembre, en s’affranchissant des principes élémentaires de la laïcité !

Le 8 décembre est une fête religieuse, dont la date correspond à la proclamation des dogmes catholiques de l’Immaculée Conception et de l’Infaillibilité pontificale. A Lyon, depuis 1852, elle est la fête votive de Marie. En 1892, le journal Le petit Lyonnais écrivait qu’elle était « la réponse du parti politique qui laisse ses fenêtres obscures pendant l’illumination du 14 juillet ». Sous des formes différentes, ce caractère clérical n’a pas changé.

Alors que la manifestation de la Libre Pensée était interdite à Paris le 5 décembre, la procession vers Fourvière est autorisée et sécurisée à Lyon le 8. L’état d’urgence qui vient d’être proclamé et restreint les libertés d’expression, de manifestation et de réunion, justifierait-il qu’on fasse de même avec le principe de laïcité ? Après les attentats de Paris, ce serait un comble !

Comment ose-t-on, le 9 décembre, prétendre commémorer la loi de 1905, après l’avoir ouvertement piétinée le 8 ?

C’est pourtant ce que fait M. l’Inspecteur d’Académie, peut-être désireux de gagner les trois jours d’indulgence plénière promis par le Cardinal De Bonald le 8 décembre 1852.

La Fédération du Rhône de la Libre Pensée n’accepte pas et demandera à rencontrer les autorités académiques au plus vite, afin de rappeler sa conception d’une laïcité qui n’est pas jésuitique et de pure rhétorique, mais au contenu précis :

Respect de la liberté de conscience !

Stricte neutralité de l’Etat et Séparation des sphères publique et privée !

Abrogation de la loi Debré, mère de toutes les lois anti-laïques, qui organise le détournement des fonds publics vers l’école privée essentiellement confessionnelle !

Lyon, le 8 décembre 2015