Meeting du 5 décembre 2015 : discours de Daniel Boitier, membre du Comité central de la Ligue des Droits de l’Homme

Pour nous suivre

(Notes pour le discours)

La LDH est attachée à la loi du 9 décembre 1905, et à son application sur tout le territoire de la République, et nous nous retrouvons souvent côte à côte pour la défendre soit contre les tentatives d’en affaiblir les prescriptions, soit contre les tentatives de l’instrumentaliser pour exclure une catégorie de population.

C’est pourquoi nous sommes à vos côtés aujourd’hui.

Défendre cette loi, c’est aussi donner les moyens au service public de l’éducation nationale d’agir. A ce titre nous entendons la critique faite à la Loi Debré.

En même temps, nous ne pensons pas que cette critique peut être entendue si en même temps nous ne nous attachons pas à traiter des inégalités qui se produisent au sein du service public.

Aujourd’hui de nouvelles inégalités dues en partie à l’appauvrissement introduisent des hiérarchies et des clivages à l’intérieur du système éducatif public lui-même, entre centre-ville et périphérie par exemple. Ces inégalités sont aggravées par des stratégies familiales strictement consuméristes opposées le plus souvent à la mixité sociale, ce qui a tendance à affaiblir et disloquer le système.

La LDH s’inquiète de l’accroissement des inégalités à l’intérieur et à l’extérieur du système éducatif public ; elle s’inquiète aussi de la difficulté d’unir les parents, les enseignants et les élèves autour d’un projet pour une nécessaire évolution vers une école plus juste ; notre système élitiste peine à devenir plus démocratique, plus coopératif, plus inclusif et plus efficaces pour tous ses élèves à égalité.

Pour être utile, une réforme, voire une abrogation de la Loi DEBRE ne suffirait pas, à elle seule, à modifier l’état de fait actuel.

La LDH est enfin très inquiète, plus qu’inquiète des conséquences de l’Etat d’urgence et des projets gouvernementaux.

La laïcité ne s’accommode pas de politiques qui engendrent la discrimination et l’arbitraire. Elle ne peut être le cadre requis que si la liberté d’expression est pleinement assurée.