18h50, le 20 décembre 2017, modifié à 19h54, le 20 décembre 2017
Dans une interview à paraître jeudi dans « La Vie », le Premier ministre a exprimé son « doute » quant à l’utilité du débat sur les crèches de Noël sur la question de la laïcité.
Édouard Philippe juge « accessoire » le débat autour des crèches de Noël dans les mairies, dans une interview à paraître jeudi dans l’hebdomadaire La Vie, dans laquelle le Premier ministre doute que le « combat sur la laïcité » soit à « mener » sur ce point.
« Pour vous dire les choses crûment, je ne crois pas que le combat sur la laïcité soit à mener contre d’hypothétiques crèches dans les mairies », déclare le chef du gouvernement au magazine catholique. « Je trouve cela accessoire par rapport à la profondeur du sujet. Certains choisissent d’en faire un sujet d’affirmation, mais pour moi, ce n’est pas le vrai sujet », poursuit Édouard Philippe. Pour le Premier ministre, « est-ce qu’on est capable d’enseigner le fait religieux à l’école me semble une question plus intéressante »
Maires et associations laïques toujours devant les tribunaux. Selon la jurisprudence du Conseil d’État, qui a clarifié le droit applicable aux crèches dans les bâtiments publics en novembre 2016, l’installation d’une crèche à titre temporaire à l’initiative d’une personne publique dans un emplacement public n’est légalement possible « que lorsqu’elle présente un caractère culturel, artistique ou festif ». Maires et associations laïques se querellent toujours autour de la question devant les tribunaux. Conséquence de la jurisprudence, une crèche a ainsi pu être autorisée dans l’hôtel de département de Vendée, fief du LR Bruno Retailleau, car elle est un « usage culturel local ». D’autres responsables politiques, comme le patron de LR Laurent Wauquiez à l’hôtel de région Auvergne-Rhône-Alpes, ou encore le maire FN Steeve Briois d’Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais, ou le maire d’extrême droite Robert Ménard de Béziers, dans l’Hérault, ont vu leurs crèches déclarées illégales.
La PMA, débattue en 2018. Dans son interview à La Vie, Édouard Philippe explique notamment avoir été baptisé à 10 ans, à sa demande, mais qu’il « ne croi(t) pas en Dieu » aujourd’hui. Il répète également sa position personnelle sur l’ouverture aux couples lesbiens de la procréation médicalement assistée (PMA), dont l’exécutif compte débattre en 2018 dans le cadre d’états généraux de la bioéthique. « Est-ce que cela (la PMA, ndr) me pose un problème ? Non », dit-il. Quant à la gestation pour autrui, « personne n’a jamais dit qu’on voulait autoriser la GPA en France. Je constate que cette pratique existe, qu’il y a des gens qui y ont recours à l’étranger. Mais c’est interdit en France », rappelle-t-il, sans s’exprimer sur la question épineuse des enfants nés à l’étranger de mères porteuses.