Gaza : des collectifs juifs dénoncent Israël pour son traitement des Palestiniens
Rédigé par Lina Farelli | Lundi 15 Août 2022 à 08:00 ( Saphir News)
Une douzaine d’associations membres du Collectif juif international pour la justice en Palestine ont signé une déclaration pour dénoncer la politique répressive d’Israël envers les Palestiniens. L’appel, diffusé samedi 13 août, intervient après les derniers raids aériens contre la bande de Gaza qui ont causé la mort d’une quarantaine de personnes.
Ces collectifs, « désespérés et outrés face aux bombardements aériens gratuits commis par Israël » contre l’enclave, dénoncent « la rhétorique malhonnête » de celle « qui attribue aux Palestiniens la responsabilité des choix politiques israéliens ».
« Israël n’a aucun droit légal à déclencher une opération militaire pour renforcer un blocus qui est déjà, en soi, violation du droit. Ceci n’a rien à voir avec le droit d’Israël à défendre. Il est d’une évidence aveuglante que c’est Gaza occupée qui a besoin d’être défendue et que c’est de son côté qu’est le droit de se défendre », estiment-ils. « Israël porte l’entière responsabilité de son agression et de chaque vie ôtée. (…) Qu’on nous dise quelle autorité pourrait accepter le bombardement de ses cités sans résistance. »
Les associations appellent leurs gouvernements et la communauté internationale non seulement à condamner Israël mais aussi à « soutenir politiquement et matériellement les enquêtes de la Cour pénale internationale concernant toutes ces violations du droit ». Par ailleurs, Israël doit « lever immédiatement ce blocus qui dure depuis 17 ans ».
Avant de conclure : « Une paix réelle ne sera obtenue que par la justice. Nous voulons des pressions internationales significatives pour arriver à une solution basée sur les droits humains et politiques de tous ceux et celles qui vivent entre le fleuve et la mer. » Le collectif compte des associations nord-américaines, australiennes, néo-zélandaise, britannique, allemande et sud-africaine ainsi que l‘Union juive française pour la paix (UJFP) et Boycott de l’Intérieur, qui revendiquent parmi ses membres des citoyens israéliens en faveur du mouvement BDS.
Fermeture des bureaux de sept ONG palestiniennes : la nouvelle fuite en avant d’Israël
Communiqués de presse
18 août 202218 août 2022
La persécution de la société civile palestinienne se poursuivra tant que nos gouvernements ne sanctionneront pas Israël pour son mépris répété des droits humains et de ses obligations internationales.
Ce jeudi 18 août, les forces d’occupation israéliennes ont perquisitionné et fermé les locaux de sept organisations de la société civile palestinienne. Il s’agit des six ONG actives dans des domaines tels que la protection des enfants, le soutien aux prisonniers ou encore les droits des femmes, que le ministre israélien de la Défense avait qualifiées de terroristes en octobre 2021, ainsi que de l’Union des comités de travail de santé. Les portes des bureaux ont été enfoncées, le matériel confisqué et des ordres militaires déposés déclarant leur fermeture de force.
Ce nouveau seuil franchi constitue une fuite en avant aussi révoltante qu’inquiétante. Depuis le déclenchement de l’offensive contre ces organisations reconnues mondialement pour leur rôle dans la défense des droits humains en territoire palestinien occupé, le gouvernement israélien a systématiquement échoué à prouver un lien entre leur action et une quelconque activité terroriste. Au contraire, Amnesty International et Human Rights Watch ont souligné qu’elles « incarnent les normes les plus élevées de la société civile mondiale. » Le 12 juillet dernier, les porte-paroles de la diplomatie de 9 pays européens, dont la Belgique, leur ont réitéré leur soutien, rappelant qu’“aucune information substantielle n’a été reçue d’Israël qui justifierait la révision de notre politique envers les six ONG palestiniennes”.
Constatant sa défaite morale sur le plan international, Israël choisit donc la voie de la violence, en renforçant ses attaques contre des organisations qui se sont érigées en rempart contre l’occupation dans leurs domaines respectifs.
Ces violations graves de la liberté d’association et d’expression font suite à une nouvelle agression meurtrière contre Gaza (49 victimes dont 16 enfants) et à la hausse vertigineuse du nombre d’assassinats de civils (parmi lesquels la journaliste Shireen Abu Akleh le 11 mai) par l’armée israélienne en territoire occupé. « Le fait qu’elles soient le fait d’un prétendu « gouvernement du changement » censé tourner la page du nationalisme exacerbé de Netanyahou doit rappeler cette réalité : la source de l’oppression des Palestiniens ne provient pas de la composition des gouvernements d’Israël, mais de son régime colonial et d’apartheid, comme l’ont notamment relevé les ONG B’Tselem, Human Rights Watch, et Amnesty, ainsi que les rapporteurs spéciaux de l’ONU pour la Palestine Michael Lynk et Francesca Albanese », déclare le président de l’ABP Pierre Galand. Dans ce contexte, le rapprochement opéré depuis un an entre l’Union européenne (UE) et Israël envoie indirectement le message à ce dernier qu’il peut continuer impunément sa guerre contre les défenseurs des droits humains.
Marquant notre solidarité avec les ONG ciblées, nous appelons la Belgique et l’UE à apporter tout le soutien financier, humain et politique à même de permettre aux ONG visées de poursuivre leur travail exemplaire. Les gouvernements européens doivent exiger d’Israël qu’il mette fin à ce climat de terreur, et, surtout, poser les actes adéquats pour l’y contraindre, ce qui implique de geler le projet de partenariat gazier euro-israélien et de suspendre l’accord d’association UE-Israël. Plus largement, il convient de mettre en place des sanctions susceptibles de faire payer à Israël le prix de sa persécution du peuple palestinien.