La Raison N° 675 Octobre 2022

Pour nous suivre

L’editorial

Zinzin veille au grain… de la dîme.

A la lecture du sommaire nombre de nos lecteurs se demanderont qui est Papy Zinzin ? N’ayez crainte notre communiqué vous l’expliquera en détail. Le personnage, peu connu du grand public n’est pas en soi très intéressant, mais il participe d’une opération désespérée : montrer que le rapport Sauvé est erroné, qu’il est inconsistant au plan statistique. Ses propos, appuyés par Boulevard Voltaire (célèbre lui par ses outrances ultra-droitières) n’ont qu’un but : tenter d’aider l’Eglise à échapper à ses responsabilités écrasantes et surtout à payer le moins possible aux victimes de ses crimes. Ce n’est pas une petite affaire car l’Eglise catholique a bel et bien l’intention de payer au minimum, ayant eu, de tous temps, comme le dit notre communiqué, des « oursins dans le porte monnaie ». La doctrine de l’Eglise en matière de finances c’est « les petits ruisseaux font les grandes rivières » et a-t-on déjà vu l’eau remonter vers les sources ? Jamais ! D’ailleurs, ayant fait ses comptes et évalué ce qu’elle allait verser aux victimes qui se manifesteraient, ayant soigneusement calculé le nombre potentiel de celles-ci (car il existe des ecclésiastiques ou certains de leurs compères qui sont très bien versés dans les statistiques actuarielles – celles qui servent à calculer les primes d’assurance), ils ont publié des dédommagements ridicules, dix à vingt fois inférieurs à ce qu’aurait prononcé un tribunal dans les cas semblables.

Ce triste office est rempli par notre compère sans même une demande officielle de l’Eglise qui, loin de chercher à polémiquer ouvertement sur le sujet conteste mollement le rapport de la CIASE tout en essayant une fois de plus de mettre en œuvre le saint étouffoir qui l’a si brillamment servi durant des siècles. Malheureusement pour elle et pour Monsieur Viot (papy Zinzin), la bougie a pris les proportions d’un de ces feux de forêts qui ont émaillé notre été, et l’opération nécessiterait des canadairs plus que des éteignoirs de sacristie. N’en déplaise à notre homme, le feu a pris en Espagne, et les évêques espagnols paniqués redoublent de vigueur pour éviter qu’une commission semblable ne se mette en place dans leur pays. Le feu a gagné le Canada avec la honte monumentale du traitement des « autochtones » amérindiens par les bons pères, un foyer s’était allumé en Irlande avec l’horrible affaire du couvent de Tuam, et devant cet incendie mondial, les vitupérations de Monsieur Viot contre la Libre Pensée (la morne pensée, dit-il) risquent apparaître aussi dérisoires que la goutte d’eau du colibri prônée par le défunt Pierre Rabhi. N’oublions pas non plus que dans cette fable, le colibri meurt Inévitablement à la fin.

Nous avons prouvé et continuerons à le faire que l’Eglise doit payer et peut payer. Les petits ruisseaux des centimes de quête et des deniers du culte, alliés à des opérations financières bien calculées, à des investissements immobiliers innombrables et conséquents, se sont jetés depuis des siècles dans la rivière vaticanesque et l’Eglise possède des biens considérables. L’incendie ne s’éteindra pas avec des boutons de culotte recueillis à la quête. On pourrait d’ailleurs trouver malheureux de voir à quel point, une institution qui attend tout du ciel est dépourvue de moyens aériens. Elle en a moins encore que les pompiers français mis à mal par Macron et ses prédécesseurs. L’église paiera, et cela n’éteindra pas l’incendie. Déjà, dans des terres réputées pour leurs sentiments catholiques telles que l’Irlande, l’Espagne et la Pologne, la fréquentation des églises s’effondre.

Zinzin peut bien éructer contre les victoires juridiques de la Libre Pensée, contre le déplacement de la statue de Jean-Paul II, de celle de la vierge de Publier et d’autres, le droit se dit encore et toujours. Dans nos colonnes, ce mois-ci, nous commentons le jugement du Tribunal administratif de Cergy-Pontoise contre la mairie d’Asnières, qui a renvoyé la crèche de Noël dans l’église qu’elle n’aurait jamais dû quitter. C’est une victoire de plus, un ancrage de plus dans la défense de l’article 28 de la loi de 1905. Pourquoi les édiles ultra-droitiers salués par Viot se permettent-ils de bafouer la loi si ce n’est pour la remettre en cause ? Tristement, l’affaire récente du Conseil Régional d’Occitanie et de la mairie de Montpellier, finançant toute honte bue un pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle pour célébrer « saint » Louis et les processions de la Saint Roch (personnage par ailleurs imaginaires) nous rappellent que des élus « de gauche » s’égarent également sur les chemins du cléricalisme.

Nous y reviendrons.

Jean-Sébastien Pierre, Président de la Libre Pensée

La couverture

Le Sommaire

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