Résolution adoptée par le Comité général de la Libre Pensée Le 1er octobre 2022

Le Comité général de la Libre Pensée, réuni le 1er octobre, se tient à un moment bien particulier de l’histoire de notre pays.

Les récentes élections n’ont fait que mettre entre parenthèses les problèmes immenses auxquels la démocratie et la civilisation sont confrontés. Nous avons assisté à un énorme kidnapping de la démocratie. Une non-campagne du gouvernement Macron pour n’avoir à présenter ni bilan ni projet. Une abstention massive, à la fois, voulue par les pouvoirs pour écœurer le peuple et utilisée par le peuple pour se détourner de ces mêmes pouvoirs, toutes couleurs politiques confondues.

Une débâcle des partis gouvernementaux qui ont gouverné le pays depuis des décennies. Un candidat xénophobe et raciste sorti du néant par les media pour détourner l’attention et replongé aussitôt dans le vide des résultats. Des faux débats, des vrais procès. Des arrangements politicards de la pire espèce pour garantir en vain une majorité présidentielle à l’Assemblée.

Une vie politique officielle grotesque.

Sous des formes inédites, dans et hors des processus électoraux, un mouvement s’est exprimé et il ne peut s’arrêter. Cela montre bien à quel point nous avons eu raison, comme Libre Pensée, sans nous mêler de discussions électorales, de porter la question de l’Assemblée Constituante comme moyen de redonner la parole au peuple.

Et une authentique crise de civilisation.

La laïcité foulée aux pieds comme jamais, en invoquant la laïcité.

La santé, les transports, l’École en ruines dans des proportions telles qu’on ne peut plus parler de services publics. Des angoisses criantes qui montent sur chacun des aspects de la vie quotidienne, même le plus banal.

L’avenir des générations qui viennent est devenu épouvantable. Leur présent est troublé. Que peut être un État qui marche sur sa jeunesse  ? Chacun a en mémoire la photographie éprouvante de ces jeunes agenouillés, mains sur la tête, devant des hommes en armes. Rien ne l’effacera.

Le peuple n’a pas réussi à imposer sa volonté par les élections. Pourtant, il s’agit purement et simplement de sa survie en tant que peuple. Ce qui n’a pas été obtenu ici devra l’être ailleurs.

La Libre Pensée a analysé, par exemple, que la Loi Séparatisme menaçait trois fondements essentiels de la vie sociale de notre pays, la liberté de conscience, la liberté d’enseignement, la liberté d’association. Actuellement, les associations même les plus anodines, même celles insérées depuis des décennies dans le tissu et dans les mœurs républicaines sont sommées de souscrire à des engagements inouïs. Il faudrait témoigner de son républicanisme.

Et devant qui, on se le demande  ? Devant ceux qui rétablissent les lettres de cachet. Devant ceux qui cherchent à faire revenir sur le sol national des personnes condamnées à l’expulsion pour les expulser. C’est ridicule et pathétique, comme sont honteuses et criminelles les décisions prises par le pouvoir envers les personnes migrantes.

Pourtant, chacun d’entre nous le sait et le sent, l’heure n’est pas à la résignation. Des forces nouvelles ont commencé à se lever. Il importe de les aider à continuer ce surgissement.

Depuis des mois et des mois, la Libre Pensée et les libre-penseurs ont tissé dans ce pays des liens nouveaux et puissants. Nos résultats, nos succès, nos actions, nos initiatives sur tellement de plans et de tellement de manières sont innombrables. Cela remplirait des pages et des pages. Il ne s’agit pas pour nous de les proclamer à la face du monde comme preuve de notre efficacité. Mais les faits sont là et sont incontestables.

Ainsi, n’avons-nous pas alerté dès octobre 2021 sur « la guerre qui vient », des mois avant l‘éclatement de la guerre en Ukraine, dans une déclaration qui affirme notamment « La politique du « containement »  ne pourra être reproduite à l’identique, d’autant que la Russie jouera son propre rôle comme interface entre les « Deux Grands » pour en tirer de substantiels bénéfices et se refaire une santé ? Nous ne serons donc pas plus qu’aujourd’hui dans un monde bipolaire, mais multipolaire où dans des gigantesques brèches, il pourra se passer des événements incontrôlables, notamment pour l’accès aux sources d’énergies et aux ressources en eau ?

La Libre Pensée est utile. La Libre Pensée est indispensable à la démocratie.

Ce n’est pas la nouvelle, surprenante mais enthousiasmante, du vote en première lecture à l’Assemblée de la réhabilitation des Fusillés pour l’exemple qui va nous démentir. Depuis des décennies, contre tous les sceptiques, nous avons tenu bon, nous avons agi, et nous avons gagné, avec nos amis qui nous ont accompagné dans cette voie.

C’est pourquoi, aussi, nous avons ouvert la discussion à propos de la constitution d’une Confédération Laïque pour la défense de la Liberté de Penser (titre provisoire).

L’heure est à l’action. L’heure est à l’audace organisationnelle. Il nous faut saisir toutes les opportunités, inviter sans crainte ni préjugés, élargir la Libre Pensée, ses Fédérations, ses groupes, ses bureaux, multiplier les initiatives, développer les bulletins et les actions. L’heure est au renforcement de la Libre Pensée, l’organisation de Victor Hugo, d’Aristide Briand, d’Anatole France, de Marc Blondel.

L’heure est à la sauvegarde de la démocratie.

Adhérez, faites adhérer à la Libre Pensée.

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