On retiendra longtemps le week-end des 7 et 8 avril 2023 qui a été incontestablement un grand moment pour la Libre Pensée en particulier et pour l’action laïque en général.
Cela a commencé par l’annonce du Conseil d’État qu’il rejetait le recours de la ville des Sables d’Olonne sur la statue de « saint-Michel » qui devait, par des jugements en Première instance administrative puis en Appel, être retirée de la place publique. La ville des Sables d’Olonne demandait au Conseil d’État d’annuler ces deux décisions de la Justice administrative.
Le Conseil d’État, plus haute instance de Justice administrative, refusait ce recours en signifiant que la statue devait être déplacée « manu-militari », ce qui était logique pour une statue vénérée par les Parachutistes, qui ont fait aussi bien aux Sables d’Olonne qu’à Diên Biên Phu.
Un média d’extrême-droite commentait ainsi la chose : « Les laïcards de la Libre Pensée peuvent jubiler en ce Vendredi-Saint. Et comme Ponce Pilate, il y a 2 000 ans, il (le Conseil d’État) s’en lave les mains. » La journaliste a visiblement une mauvaise connaissance de l’histoire du Christianisme, religion qu’elle porte au pinacle de ses désirs. La vraie question posée, par Ponce Pilate à Jésus, selon la légende brodée pour le mythe du Christ, a été « Qu’est-ce que la vérité ? », question à laquelle le Crucifié ne répondra jamais. Le problème ne se résume donc pas à un simple lavement de mains.
Et oui, ma bonne dame, nous avons jubilé et encore plus. Si vous saviez…
● Nous avons jubilé en organisant les 7 et 8 avril 2023 une Conférence internationale pour l’Abrogation des Concordats, des Églises officielles, des religions établies et pour la suppression de leurs privilèges et biens indûment acquis.
Devant un public intéressé, les représentants de la Libre Pensée de France, d’Angleterre, d’Uruguay, de l’Italie et des associations laïques d’Allemagne, des USA, de Norvège, de Grèce, de Russie, du Liban ont exposé la situation dans leur pays respectif, sous l’égide du Bureau européen de Coordination de la Libre Pensée et de l’Association internationale de la Libre Pensée. Ont été ainsi analysée et présentée la place des 14 Concordats dans l’Union européenne. La place du Statut clérical d’exception d’Alsace-Moselle a été aussi abordée et a été exigée son abrogation.
Philippe Guglielmi, Président d‘honneur de Laïcité-Liberté a exposé avec bonheur et précision l’apport républicain de Pasquale Paoli et la laïcité dans la Constitution corse de 1755-1769. Christian Eyschen, Porte-parole de l’AILP a présenté les conclusions des travaux de cette Conférence internationale en présentant la Déclaration internationale (voir ci-dessous).
● Nous avons aussi jubilé en rétablissant la Statue originelle du Chevalier de la Barre – martyrisé par l’Eglise catholique et la Monarchie de l’Ancien-Régime, pour ne pas avoir salué une procession religieuse – à sa place d’origine en 1905, devant la basilique dite du « Sacré-Cœur de Jésus », destinée à expier « les crimes de la Commune de Paris ».
Le Chevalier de la Barre est devenu le symbole de la liberté de conscience et de la Libre Pensée. Cette statue inaugurée, lors du Congrès mondial de la Libre Pensée en 1905 à Paris au moment du vote de la loi de Séparation des Églises et de l’État, devant une foule de 25 000 manifestants, a toujours été insupportable pour les suppôts de la Réaction.
Ainsi l’Evêché de Paris la fit déplacer en 1926 dans le square Nadar en contrebas de la Butte Montmartre. En 1941, les nazis avec le soutien du Régime de Vichy la déboulonnèrent avec toutes les statues des Humanistes, des Laïques, des Philosophes des Lumières, des Francs-Maçons, pour faire du bronze récupéré pour les canons. Mais les statues des « saints » et de Jeanne d’Arc furent épargnées par la furie fasciste et corporatiste.
Un public important de libres penseurs et de laïques, devant une foule de touristes très intéressés et dûment informés par un dépliant de la Libre Pensée en plusieurs langues expliquant le sens du rassemblement, se pressait devant la statue à nouveau érigée en hommage à François-Jean Lefebvre de la Barre.
Une banderole titrait « Vive la Commune de Paris ! » était dressée devant la statue, reliant ainsi le passé, le présent et l’avenir, car « La Commune de Paris sera l’avenir du monde ». Il y avait aussi de nombreux drapeaux Rouge-et-Noir de la Libre Pensée.
Tour à tour, Nicole Aurigny, vice-Présidente de la Libre Pensée, Jean-François Cocquet de la Ligue des Droits de l’Homme d‘Abbeville (où il y aussi un monument en hommage au Chevalier de la Barre) et Marianne Feltrin des Amis de la Commune de Paris prenaient la parole pour saluer cet événement, disons-le à proprement parlé HISTORIQUE. Ce fut un grand moment d’émotion partagée.
La Ligue de l’Enseignement, qui va accueillir la Statue pour l’exposer de manière permanente à son siège national, saluait le Rassemblement par un message de soutien et de sympathie (voir ci-dessous). Lors de la Conférence internationale, Jean-François Chanet, vice-Président de la LDE, concluait son propos très fouillé sur le Chevalier par cette formule « Le don de la statue par la Libre Pensée engage la Ligue de l’Enseignement pour la laïcité et pour transmettre à la jeunesse le sens du Martyre de la liberté de conscience. »
● Nous avons enfin et encore jubilé lors du Banquet du Vendredi-Malsain à l’occasion du « Vendredi-dit-saint » qui s’est tenu dans la magnifique Salle des Fêtes de la Mairie du XVIIIe arrondissement de Paris, à l’initiative de l’Union des Athées que nous remercions chaleureusement pour cette Fraternité marqué et remarquée et qui sera bénéfique pour l’avenir.
Sous la présidence de Benoît Schneckenburger, Secrétaire général adjoint de la Libre Pensée, 80 participants firent « agapes » chaleureusement. Il fit un discours instructif et quelque peu humoristique pour expliquer les interdits religieux de toutes les religions qui oppressent l’Humanité et la conscience humaine.
Puis Keith Porteous Wood, Président de la National Secular Society (la Libre Pensée anglaise) et expert reconnu à l’ONU, fit un exposé construit et détaillé sur les crimes sexuels du clergé catholique et la lutte pour la réparation de leurs crimes, à travers la situation de différents pays. Il rappelait le rôle de l’Association internationale de la Libre Pensée dans l’action pour que Justice soit rendue à toutes les victimes de ces crimes ignobles.
Bernard Guillon – Président de l’Union des Athées, à la suite de Raymond Roze des Ordons a apporté le message de cette association amie de la Libre Pensée et détailla ses analyses qui pouvaient avoir des nuances avec celles des Libres Penseurs. Le problème de l’Union des Laïques ne se poserait pas si nous étions tous pareils et d‘accord sur tout. Nos différences nous enrichissent plus qu’elles ne nous séparent.
Enfin Sylvie Midavaine du Bureau Exécutif la Libre Pensée a lu un exposé sur les Enquêtes laïques sur les biens de l’Église catholique. On sait qu’au bas mot, celle-ci possède au moins 8 milliards d’euros (et ce sans les biens des Congrégations et Fondations religieuses) pour réparer les crimes sexuels des ecclésiastiques. Les Inventaires laïques ont été publiés dans le livre de Dominique Goussot sur les richesses de l’Église. En conclusion, elle rappelait la position de la Libre Pensée : « L’Église doit payer pour ses crimes, l’Eglise peut payer, elle en a les moyens ».
Ce fut un bon Banquet « gras » dans la tradition historique de la Libre Pensée.
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La Réaction d’extrême-droite a voulu faire de la question des statues religieuses une nouvelle croisade contre la Laïcité et la liberté de conscience pour marquer la Reconquête cléricale des « territoires ». Le moins que l’on puisse dire est qu’elle a été largement entravée par l’action de la Libre Pensée et qu’elle se solde de plus en plus par des défaites cinglantes pour les Bas du Front et les amateurs de lancée de Goupillon. « Saint-Michel » aux Sables d’Olonne annonce le départ pour l’exil du public vers le privé de la « Vierge » de la Flotte-en-Ré. Dura lex, sed lex, ainsi va le Droit laïque.
Deux – Zéro !
Mais puisque la Réaction a voulu en faire un enjeu et un combat, force est de constater que la Libre Pensée mène largement aux points :
- Le Monument en hommage aux 639 Fusillés pour l’exemple à Chauny (Aisne)
- La Statue originelle du Chevalier de la Barre à Montmartre, puis exposé au siège de la Ligue de l’Enseignement à Paris
Alors que pour la Réaction d’extrême-droite, c’est une défaite sur toutes les statues, calvaires, crèches catholiques dans les mairies, etc.. qu’elle a défendu contre la Loi de 1905 de Séparation des Églises et de l’État.
Les Maires qui s’engagent dans ces affaires sans lendemain devraient bien réfléchir à l’impasse (et peut-être plus, car ils devront rendre des comptes sur leur utilisation des fonds publics pour des actions manifestement illégales) où les mènent la Réaction d’extrême-droite, ce qui est un terme pléonastique.
Il n’est pas si facile de faire tourner la roue de l’Histoire à l’envers.
Christian Eyschen, Secrétaire général de la Libre Pensée
On peut toujours souscrire pour la statue !
Pour souscrire :
- Chèque à l’ordre de « Libre Pensée » (Mettre au dos « Statue La Barre » et à envoyer à : Libre Pensée 10/12 rue des Fossés-saint-Jacques – 75005 Paris
- Ou faire un virement : FR76 1820 6002 0665 0276 5558 592
- Ou faire un don en ligne (carte bancaire ou Paypal) par notre site Web :
Un reçu fiscal vous sera délivré sur demande. Pour les personnes imposables, les versements donnent droit à une réduction d’impôt de 66% du don. Un versement de 100€, une fois déduction fiscale opérée, se réduit donc à une dépense réelle de 34€. Pour les personnes non-imposables, cela ouvre droit à un crédit d’impôts qui sera versé par l’État ensuite.
La Ligue de l’Enseignement et le droit au « blasphème »
Ce vendredi 7 avril 2023, la Ligue de l’enseignement réaffirme ses positions en faveur de la libre critique des religions lors du rassemblement devant la basilique du Sacré-Cœur et ré érection de la statue originale en hommage au Chevalier de La Barre.
La Ligue de l’enseignement s’associe ce soir à la Fédération Nationale de la Libre Pensée, à la Ligue des Droits de l’Homme et aux Amis de la Commune. Ensemble, autour la nouvelle statue du Chevalier de La Barre, nous affirmons de façon solennelle la nécessité de défendre et d’illustrer la liberté d’expression dans tous les domaines y compris dans la critique des religions.
La liberté d’expression est la condition impérative du fonctionnement démocratique, du progrès scientifique, de la création artistique. Elle garantit la clarté des décisions des citoyens élus. Elle est nécessaire aux échanges intellectuels entre chercheurs. Elle est essentielle dans le monde des arts et des lettres. La liberté d’expression est le fruit d’un combat multiséculaire, toujours recommencé.
Selon un rapport intitulé « Blasphème : l’information sacrifiée sur l’autel de la religion » remis par Reporters sans frontières en 2013, 94 pays sur 198 sont dotés d’une législation réprimant le « blasphème », l’ « apostasie » ou la « diffamation des religions ». La répression directe est parfois relayée par des tentatives plus sournoises. La critique rationnelle ou satirique des religions serait un manque de respect, voire un « discours de haine ». Ces imputations se développent dans une confusion générale marquée notamment par l’usage de notions mal définies telles que « judéophobie », « islamophobie », voire « christianophobie ».
Dans une République laïque comme la nôtre, la liberté de conscience est assurée à toutes les citoyennes et citoyens. Qu’ils soient croyants, agnostiques ou athées. Chacune et chacun a le droit de l’exprimer comme il l’entend. Dans le texte du jugement du tribunal d’Abbeville rendu le 28 février 1766, on peut lire que le chevalier de La Barre était « atteint et convaincu d’avoir passé à vingt-cinq pas d’une procession sans ôter son chapeau qu’il avait sur sa tête, sans se mettre à genoux, d’avoir chanté une chanson impie, d’avoir rendu le respect à des livres infâmes au nombre desquels se trouvait le dictionnaire philosophique du sieur Voltaire. »
Nous l’affirmons avec force et vigueur : nous refusons de nous mettre à genoux et nous continuerons à lire et à faire lire le Dictionnaire philosophique de Voltaire.
Déclaration internationale
« Pour la Séparation des Églises, Religions et des Etats !
Pour l’abrogation des Concordats !
Pour la fin des privilèges accordés aux Religions ! »
Ce Colloque international des 7 et 8 avril 2023 à Paris (France), tenu à l’initiative du Bureau Européen de Coordination de la Libre Pensée, soutenu par l’Association internationale de la Libre Pensée et d’autres associations a étudié sous différents aspects les situations des Églises et des Religions dans différents pays sur plusieurs continents.
Les participants, venus de pays de plusieurs continents se sont tous félicités que ce Colloque soit l’occasion de remettre symboliquement la statue originelle du Chevalier de la Barre à sa place initiale en haut de la Butte Montmartre, face à la Basilique dite du « Sacré-Cœur de Jésus », dont la symbolique fut de faire expier les Parisiens pour les « crimes de la Commune de Paris » de 1871 qui, entre autres, décréta la Deuxième Séparation des Eglises et de l’Etat en France, en faisant pour la première fois référence à la liberté de conscience dans la définition de ce principe.
La statue du Chevalier de la Barre honore la mémoire du geste d’un jeune homme qui a affirmé sa liberté de conscience à une époque où elle était interdite et réprimée. Rendre hommage au Chevalier de la Barre, brûlé à Abbeville le 1er juillet 1766, c’est rendre hommage à son geste d’homme libre. En refusant de saluer une procession, il a affirmé sa liberté de conscience publiquement, il a revendiqué pour tout homme la liberté d’expression. Ce geste, simple en apparence, fut si important, si fondamental par tout ce qu’il a déclenché, qu’il lui valut la mort.
Cette statue du Chevalier de la Barre va devenir le symbole de la défense de la liberté de conscience, fondement de la laïcité et de la Séparation des Eglises et de l’Etat. Elle est connue dans le monde entier pour cela. Elle a été sculptée pour symboliser ce qu’avait écrit Voltaire sur le Martyre du Chevalier, en haut du poteau était inscrit « Impie » et à ses pieds, il y avait le Dictionnaire Philosophique de Voltaire.
La statue fut érigée et inaugurée lors du Congrès mondial de la Libre Pensée en septembre 1905, parce que la loi française de Séparation des Eglises et de l’Etat allait être votée dans les mois suivants. La forme (la statue) rejoignait dans un même mouvement le fond (la loi). 25 000 personnes venues de nombreux pays ont participé à la manifestation d’inauguration, démontrant leur attachement profond à l’avènement plein et entier de la Liberté de conscience.
Les participants à ce Colloque international de Paris, dans leur grande diversité, ont voulu promouvoir cette revendication fondamentale, la Liberté de conscience des militants de la laïcité et de l’Humanisme à travers le monde et sur tous les continents.
■ En étudiant les situations diverses de différents pays, il leur est apparu plusieurs évidences :
- Le respect et la défense de la Liberté de conscience ne peuvent exister sans dispositif juridique et législatif de Séparation entre sphère religieuse et pouvoir temporel. Ce que Victor Hugo, le grand écrivain libre penseur, a magnifié par cette formule : « L’Etat chez lui, l’Eglise chez elle ».
- Des situations de Séparation effective des Églises et de l’État existent dans de nombreux pays, et ailleurs, des éléments de laïcité existent plus ou moins dans les constitutions. La Séparation des Églises et de l’État n’est donc pas l’apanage d’un pays en particulier, auquel cas il s’agirait d’une exception. Au contraire, sous ses différentes formes, la liberté de conscience est avant tout un concept universel largement répandu en tant qu’aspiration à plus et meilleure démocratie et à l’approfondissement des libertés individuelles et collectives
- Les Concordats catholiques (il n’existe pas de concordat avec les autres religions) sont des Accords diplomatiques entre un État (ou une région d’un pays) et le Saint-Siège (nom diplomatique de l’État du Vatican) attribuant des privilèges exorbitants à la seule religion catholique. Ces Accords diplomatiques entraînent un traitement inégalitaire des citoyens de toute autre conviction, religieuse ou autre, et sont donc en totale contradiction avec la notion de liberté de conscience.
- Les Églises et religions établies et officielles sont essentiellement discriminatoires à l’égard de ceux qui n’en sont pas adeptes. Elles sont fondamentalement inégalitaires et en contradiction flagrante avec l’application d’une véritable liberté de conscience.
- En opposition aux principes universels de liberté d’expression et d’association, les Concordats, les Eglises et les Religions officielles et établies s’engagent inévitablement dans la répression des idées et des personnes qui ne s’identifient pas aux « valeurs officielles » ainsi proclamées et imposées par les Etats. Les Concordats catholiques, les Eglises et les Religions officielles et établies contribuent par leurs doctrines de soumission à l’Etat et au pouvoir, notamment économique, à renforcer la volonté de mettre en œuvre les idéologies d’Etat, par nature totalitaires. Ces dispositions, souvent appelées « délits de blasphème« , sont dans de nombreux cas pénalement répréhensibles. Le « blasphème » est défini comme un concept religieux conçu uniquement dans la sphère interne d’une religion et donc inapplicable aux personnes extérieures aux religions concernées. Cette criminalisation constitue un crime politique contre la liberté d’expression lorsqu’elle s’applique à tous, croyants ou non.
- Le financement public direct ou indirect des Religions, des Eglises et des Cultes par la distribution de l’argent de tous au profit de l’option philosophique de quelques-uns est discriminatoire et contradictoire par nature avec la notion de liberté de conscience applicable fondamentalement aux non-croyants comme aux croyants, de même, la perte d’argent public due aux exonérations fiscales privilégiées dont ils bénéficient. Il s’agit d’un avantage scandaleux et d’un détournement de l’argent public qui devrait être utilisé pour l’intérêt général et non pour les intérêts privés de sectes.
- Les privilèges, notamment financiers, accordés aux réseaux d’enseignement des Eglises et Religions par certains Etats sont attentatoires à l’exigence de l’existence d’une Ecole publique laïque ouverte à tous et discriminatoires, car ils portent atteinte aux principes d’égalité, de science et de rationalisme.
- Les Eglises catholiques utilisent régulièrement leur statut particulier accordé ou protégé par des Etats complaisants pour échapper à la Justice humaine dans le cas de crimes, notamment sexuels. Il s’agit là d’une discrimination insupportable. Lorsqu’une Justice d’Exception, fût-elle canonique, protège des religieux et les laisse échapper à leurs responsabilités, la Loi humaine est niée, violée.
■ En conséquence, les participants au Colloque international de Paris,
● exhortent toutes les associations et tous les militants attachés à l’Humanisme, à la Laïcité, à la Liberté de conscience à agir dans leurs pays respectifs pour la Séparation effective des Eglises et de l’Etat et à la défendre quand elle existe partiellement ou totalement. Ce dispositif juridique et législatif est le meilleur moyen démocratique de garantir et promouvoir la liberté de conscience qui doit être égale pour toutes et tous.
● appellent tous les partisans de la démocratie réelle à se mobiliser pour l’abrogation des Concordats catholiques, des Eglises officielles et des Religions établies et à exiger l’abrogation des statuts pénaux de « délits de blasphème ».
● encouragent les amis de la Liberté de Conscience à exiger des Etats qu’ils mettent fin aux financements publics des religions et de leurs organisations collatérales liées et qu’ils lancent une campagne d’enquêtes mettant en lumière les biens et richesses des Religions et des Eglises. Nous appelons à rendre publics les résultats de ces enquêtes.
● souhaitent que les Conclusions et les Actes du VIIIe Congrés de l’AILP à Madrid sur la Laïcité de l’Enseignement public soient largement portés à la connaissance des opinions publiques des pays, et notament ses conclusions : “L’objectif incontournable des laïques et des libres penseurs est de planifier une éducation non religieuse qui protège la santé mentale des nouvelles générations par le développement d’une conscience rationnelle et critique”.
● exigent qu’en matière criminelle, les actes de toute nature commis par les religieux soient soumis à la Juridiction ordinaire de la Justice légale et officielle, donc commune, des pays concernés et qu’aucun privilège ecclésiastique ne soit mis en œuvre pour soustraire les criminels religieux à la Justice Humaine.
Paris, le 8 avril 2023