” Faudra-t-il donc que chaque instituteur se transforme en pèlerin de la laïcité pour que notre école soit défendue ? ” (Louis Métay)
Trente-cinq citoyens et citoyennes ont rendu hommage à Jean Zay le mardi 20 juin devant le collège Beaussire. En effet, Jean Zay a posé la « première pierre commémorative » de cette Ecole primaire supérieure de jeunes filles le 26 septembre 1937. Etablissement devenu le collège Beaussire.
Les intervenants au nom des organisations laïques Libre Pensée Vendée, Observatoire vendéen de la laïcité Georges Clemenceau, Association familles laïques de Vendée, Ligue de l’Enseignement -FOL Vendée, Les Francas de Vendée, La Ligue des Droits de l’Homme Fontenay Luçon sud Vendée, le Centre de documentation sur l’Histoire du Mouvement ouvrier et du travail en Vendée, ont rappelé qui était Jean Zay et son action.
Ministre de l’Education Nationale de 1936 à la déclaration de guerre de 1939, il a assuré un développement remarquable de l’Ecole publique. Action dans le domaine de la santé scolaire, de l’Education populaire avec Léo Lagrange, mais également dans le domaine de la culture. La création de musées (Musée des Arts et Traditions populaires (disparu aujourd’hui), le Musée de l’Homme, le palais de la Découverte), une École gouvernementale d’administration », du CNDP (Centre national de Documentation pédagogique), le CNRS. On retiendra la réorganisation du financement du cinéma, le Festival de Cannes prévu en septembre 1939, ces deux derniers points nous faisant retomber dans l’actualité !
Une particularité lors de sa venue à Luçon est l’intervention de Louis Métay, alors secrétaire de la section départementale du Syndicat national des Instituteurs en Vendée. Il décrit au ministre la situation en Vendée de l’Ecole publique face à l’Ecole catholique. Cette adresse au ministre a retenu l’attention des participants. Sa conclusion : Faudra-t-il donc que chaque instituteur se transforme en pèlerin de la laïcité pour que notre école soit défendue ?
Mais Jean Zay est un symbole des victimes du régime de « l’Etat français » de Pétain. Accusé de désertion par ce dernier alors qu’il avait rejoint le Maroc pour poursuivre la lutte, il est arrêté, emprisonné quatre ans. Il arrive à faire passer ses notes réunies sous le titre « Souvenirs et Solitude ». C’est alors que la milice décide de l’exterminer. Un commando se présente à la prison de Riom, le fait sortir prétendant le déplacer. Il est fusillé dans un bois. Son corps ne sera retrouvé qu’en 1948.
Laissons la conclusion à l’historien Antoine Prost dans la préface de Souvenirs et Solitude :
« Il n’avait été compromis dans aucun scandale et ne devait son succès à aucun marchandage politicien ; on ne pouvait le traiter ni par la condescendance comme les médiocres ou les indécis, ni par le mépris comme les lâches ou les affairistes. On lui voua donc une haine froide. »