Statue du Chevalier de la Barre :

Pour achever l’Œuvre entreprise,

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Nous faisons un nouvel Appel aux Libres Penseurs et aux militants de la Laïcité militante pour parachever définitivement l’édification de la Statue du Chevalier de la Barre, telle qu’elle avait été sculptée en 1905. Rappelons que son procès en Inquisition pour « Blasphème » (1766) fut le dernier avant la Révolution française qui le réhabilita devant la mémoire et la conscience humaine.

Inaugurée devant des milliers de personnes lors du Congrès mondial de la Libre Pensée en 1905, au moment du débat parlementaire qui verra l’adoption de la loi du 9 décembre 1905 de Séparation des Eglises et de l’Etat, elle va devenir le symbole du martyre de la Liberté de conscience et de la Libre Pensée.

Elle fut déboulonnée et fondue par le Régime de Vichy pour fournir du bronze aux nazis pour faire des canons pour la barbarie de la Deuxième Guerre mondiale. L’extrême-droite au pouvoir épargna Jeanne d’Arc, parce qu’elle voulait « bouter l’Anglois hors de France », l’Eglise catholique servant de faire-valoir à Pétain qui soutenait Hitler, la statue du Chevalier de la Barre rejoignit celles des Philosophes des Lumières, des grands Libres Penseurs et des Francs-Maçons illustres dans les chaudrons de la Collaboration avec Hitler.

Dès la Libération, les Libres Penseurs œuvrèrent pour sa réédification à Montmartre. Les Pouvoirs publics ; qui s ‘engagèrent dans une nouvelle Collaboration avec l’Eglise catholique (un remake de Vichy, mais sans les Allemands, quoiqu’avec l’Europe vaticane, il y avait quelques restes) par l’entremise des lois antilaïques (Marie-Barangé, Debré, Guermeur, Haby,etc.) ; refusèrent obstinément d’accéder à cette revendication de la mémoire laïque et républicaine.

On ne peut décemment considérer que l’ersatz de statue qui fut élevée au square Nadar , n’est rien d’autre qu’un crachat de mépris sur le sens véritable de l’assassinat barbare de François-Jean Lefèvre de la Barre et sur la symbolique de la statue de 1905 qui honorait la Liberté de conscience et Voltaire.

C’est pourquoi la Libre Pensée entreprit d’œuvre à la reconstitution de la statue originelle. Ce qui fut fait avec succès et le temps d’un rassemblement international qui marqua les esprits (comme en 1905) fut le point d’orgue à Montmartre par sa remise en place devant la Basilique dite du « Sacré-Cœur de Jésus ».

Pour cela, la souscription lancée par la Libre Pensée recueillit 45 000€, ce qui permit de faire la statue, mais non d‘achever tout ce qu’il fallait pour sa préservation et pour célébrer la mémoire du Chevalier de la Barre comme il convenait. Il manque au moins 5 000€ pour terminer complétement sa protection et sa célébration. Nous dévons, notamment, appliquer un traitement pour la préserver de l’usure du temps et des dégâts possibles qui pourraient advenir. Elle sera ensuite exposée de manière permanente au siège de la Ligue de l’Enseignement que nous remercions chaleureusement et fraternellement pour son accord.

La Libre Pensée a mandaté l’Institut de Recherche et d’Etudes de la Libre Pensée (IRELP) pour que soit confectionné un bel ouvrage qui retracera ad vitam, l’Histoire du Chevalier de la Barre, le combat de Voltaire pour sa réhabilitation, la décision de la Convention de la Révolution française, l’érection de la statue de 1905, sa destruction et sa réédification en 2023, ainsi que de tous les monuments la Barre à travers le pays.

La Libre Pensée se félicite depuis des décennies d’honorer aussi la mémoire du Chevalier à Abbeville (Somme) où fut érigée en 1907 un monument « élevé par le Prolétariat à l’Emancipation intégrale de la Pensée humaine ». Sa plaque mémorable échappa à la destruction des nazis, comme celle entreprise à Paris, par le courage de Cheminots Résistants qui la mirent à l’abri et elle fut replacée à sa juste place à la Libération.

A Gruissan (Aude), la Libre Pensée honore aussi une représentation du martyre du Chevalier sculptée dans une niche . La Libre Pensée locale possède d’ailleurs la copie en plâtre de la tête de la statue originelle de Montmartre du Chevalier.

A La Seyne-sur-Mer (Var), la Libre Pensée honore aussi régulièrement un monument la Barre avec une très belle plaque reproduisant son supplice en Inquisition.

Cet ouvrage sera aussi l’occasion de faire un recensement de toutes les traces mémorielles pour le Chevalier de la Barre (monuments, sculptures, plaques, nom de rue, cartes postales, brochures, ouvrages, etc..). Elle invite tous ceux qui ont connaissance de ces éléments de mémoire à les envoyer à l’IRELP :  ou IRELP 204, rue du Château des Rentiers 75013 Paris

Cet ouvrage se voudra donc complet avec de belles illustrations. Tout cela a un coût et c’est pourquoi nous en appelons à la solidarité financière pour le réaliser et prendre les dernières mesures pour protéger la statue de 2023. Nous travaillons tous collectivement pour l’Histoire, soyons à la hauteur des enjeux !

Nous ne pouvons que nous féliciter que, très récemment, la Ville de Paris ait décidé d’ériger une statue de Louise Michel, l’héroïne de la Commune de Paris, à Montmartre. Le combat pour la laïcité est aussi d’honorer dans des emplacements publics des figures de l’Emancipation humaine contre les tentatives cléricales d’envahir la sphère publique de statues et symboles venus tout droit du Moyen-Âge et de la superstition religieuse. Là est aussi le combat laïque.

Pour soutenir financièrement :

    • Chèque à l’ordre de « Libre Pensée » (Mettre au dos « Statue La Barre » et à envoyer à : Libre Pensée 10/12 rue des Fossés-saint-Jacques – 75005 Paris
    • Ou faire un virement :  FR76 1820 6002 0665 0276 5558 592
    • Ou faire un don en ligne (carte bancaire ou Paypal) par notre site Web :

    Un reçu fiscal vous sera délivré sur demande. Pour les personnes imposables, les versements donnent droit à une réduction d’impôt de 66% du don. Un versement de 100€, une fois déduction fiscale opérée, se réduit donc à une dépense réelle de 34€. Pour les personnes non-imposables, cela ouvre droit à un crédit d’impôts qui sera versé par l’État ensuite.

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Comme un air d’Ancien-Régime

Chacun peut constater que nous vivons une grande régression antidémocratique : répression, mutilation, emprisonnement, lettre de cachet, censure, assassinat légal, expulsion, guerre civile et militaire. Tout l’arsenal de la Réaction est utilisé par le Gouvernement Macron/Borne avec les encouragements de la Droite, de l’Extrême-Droite et d’une fausse–Gauche qui sombrent toujours plus dans l’ignominie.

Face à ces provocations délibérées du Pouvoir, à la solde du Capital financier, le peuple ne peut que se révolter et se soulever. Le Pouvoir a besoin de subsidiaires (souvent intéressés autrement que par les idées si tant est qu’ils savent ce que c’est) qui le soutiennent en dépit et à cause du vent de colère qui ne peut que souffler de plus en plus fort.

Toutes ces bonnes âmes poussent des cris d’orfraies et en appellent au Retour à l’Ordre, comme Pinochet en 1973 qui proclamait avec fierté et suffisance : « L’Ordre règne à Santiago ! »

Le Chevalier de la Barre a été une victime de la barbarie de l’Ancien-Régime. Nous livrons à la sagacité de nos lecteurs ce passage du célèbre roman « Le Nom de la Rose » d’Umberto Eco qui a aussi donné un non moins célèbre film tiré du roman et qui traite des révoltes sous cet Ordre d’oppression :

Guillaume de Baskerville : « La vie des simples, Abbon (Supérieur de l’Abbaye), n’est pas éclairée par la sapience (science connue à l’époque) et par le sens vigilant des distinctions qui fait de nous des sages. Et elle est obsédée par la maladie, par la pauvreté, rendue balbutiante par ignorance. Souvent pour maints d‘entre eux, l’adhésion à un groupe hérétique n’est qu’un moyen comme un autre de crier son propre désespoir.

On peut brûler la maison d’un cardinal, soit parce qu’on veut perfectionner la vie du clergé, soit parce qu’on juge que l’enfer, qu’il prêche, n’existe pas. On le fait toujours parce que l’enfer terrestre existe, où vit le troupeau dont nous sommes les pasteurs.

Ce que je sais maintenant, c’est que les mêmes groupes (le Pouvoir et ses affidés), souvent, pour se débarrasser de ces inquiets et dangereux adversaires trop « simples », attribuèrent aux uns les hérésies des autres, et poussèrent tout cet humble monde sur le bûcher… Les simples sont de la chair à bûcher, à utiliser quand ils servent à mettre en crise le pouvoir adverse, et à sacrifier quand ils ne servent plus. »

Toute ressemblance avec la situation présente ne saurait être fortuite.

Rappelons–nous la définition classique de l’ouverture du processus révolutionnaire, c’est quand en bas, on ne veut plus être gouverné comme avant et qu’en haut, on ne peut plus gouverner comme avant. Il manque l’élément déclencheur : l’irruption violente des masses sur la scène de l’Histoire où se règle leur destinée.

Bien des signes avant-coureurs ont été les prolégomènes de cette irruption. S’il y a une tradition bien « française », c’est bien celle-là.

C’est celle :

  • Des Bonnets rouges en Bretagne
  • Des Croquants en Aquitaine
  • Des Nu-Pieds en Normandie
  • Des Sabotiers en Sologne
  • Des Tard Avisés en Quercy
  • Des Pitauds en Guyane
  • Des Manants tumultueux dans le Boulonnais
  • Des Jacques en Picardie
  • Des Invisibles en Béarn
  • Des Angelets à Perpignan

La révolte des Gilets-Jaunes s’est appuyée sur toute cette tradition vivante dans la conscience des masses. Il est de coutume de rappeler « la tradition insurrectionnelle du Prolétariat français ». Aujourd’hui, les « émeutiers » stigmatisés par la Réaction entrent en scène. Depuis des décennies, la révolte sociale, politique, culturelle ne cesse pas d’advenir, de rebondir, elle s’arrête ici, elle recommence là. Le flot de la colère est trop puissant pour être contenu, réprimé.

Elle renouera nécessairement avec la Révolution française sont l’acmé fut la Déclaration des Droits de l’Homme de 1793 :

Article 33 : La résistance à l’oppression est la conséquence des autres Droits de l’Homme.
Article 34 : Il y a oppression contre le corps social lorsqu’un seul de ses membres est opprimé. Il y a oppression contre chaque membre lorsque le corps social est opprimé.
Article 35 : Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.

C’est pourquoi la Libre Pensée revendique une Constituante élue et souveraine pour en finir avec les institutions de la Ve République et pour définir les institutions d’un gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.

Dans l’Ancien-Régime, la convocation des Etats-Généraux était inspirée du Droit romain : « Ce qui concerne tout le monde doit être approuvé par tout le monde ». C’est sans doute le seul legs positif qu’ils ont laissé, raison de plus pour l’utiliser aujourd’hui.

Sommes-nous si éloignés que cela du Chevalier de la Barre
et de toute la symbolique qu’il porte ?

Il y a encore des Bastilles à prendre !

Entre la Nation et la République, le 14 juillet 2023