La Fédération nationale de la Libre Pensée s’adresse aux Organisations du Mouvement laïque et aux Militants de la laïcité et fait une proposition à débattre

Pour nous suivre

Congrès national laïque
Pour une
Confédération laïque pour la défense
de la liberté de penser

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La Fédération nationale de la Libre Pensée réfléchit depuis plusieurs mois sur la nécessité et la possibilité d’aller plus loin que le stade actuel dans lequel se trouve le Mouvement laïque. Elle a reçu mandat de son Congrès national de Paris d’août 2023 pour faire cette proposition. Il est clair qu’une différenciation très nette s’est opérée entre ceux pour qui la Laïcité est d’abord et avant tout une œuvre de liberté et de libertés et d’autres pour qui elle se résume à un catalogue d’interdits toujours plus grand sur un fonds toujours plus fort de xénophobie marquée contre les Musulmans ou présupposés tels.

Le refus ou l’acceptation de la loi « Séparatisme » du 24 août 2021 est le critère principiel de différenciation nous semble-t-il en la matière. Certains veulent même l’aggraver pour en faire une véritable chasse aux Musulmans et/ou pour passer à un système de contrôle total des associations de toute nature (1884, 1901, 1905, 1907) par le Gouvernement. Cela ferait basculer la société dans un nouvel ordre associatif qui en ferait un subsidiaire et un supplétif du Pouvoir.

Il convient de faire toujours une différenciation très nette entre laïcisation des Institutions et Sécularisation de la société. Il est clair que la loi « Séparatisme» du 24 août 2021 tend à confondre les deux, notamment pour effacer toute trace de la présence des Musulmans dans la société. Mais à terme, ce sont toutes les strates de la société qui sont menacées par ces menées liberticides en les intégrant de force dans un modèle décidé par le Pouvoir.

C’est le Pouvoir qui dira ce qu’il faut penser, ce qu’il faut dire, ce qu’il faut faire et surtout ne pas penser, ne pas dire et ne pas faire. C’est la mise en œuvre d’une idéologie d’Etat qui est par essence et par nature : totalitaire.

Sans revenir à un cartel ou à un collectif qui ont fait largement preuve de leurs inefficacités dans le temps et qui furent avant tout le théâtre d’enjeu de pouvoirs, et sans arriver à une structure pyramidale qui « coifferait » toutes les associations fidèles à la conception de la Laïcité de Buisson, Jaurès, Briand entre autres, ne serait-il pas possible de trouver un moyen terme pour constituer un espace de rencontre, de débat, de dialogue et d’actions commune ? Et ce, bien sûr, dans le respect le plus total et scrupuleux de l’indépendance de chaque organisation.

La loi du 24 août 2021 marque un tournant dans la remise en cause de la laïcité et des libertés au plan général, comme la loi Debré avait marqué aussi un tournant en 1960 et justifié la pétition du CNAL et le Serment de Vincennes. Un pas a été franchi et nécessite de s’organiser en conséquence sans renier les raisons d’être de chacun.

Être en quelque sorte une « umbrella », comme le disent les Anglo-Saxons, à notre façon pour unir les laïques dans une action commune, en unissant, non ce qui est, mais ce qui pourrait être.

Pour ce faire, la Libre Pensée vous propose d’ouvrir la perspective d’un grand Congrès national Laïque « des partisans de la défense de la Liberté de penser» qui pourrait se tenir en 2024 ou 2025. Son objet serait de débattre de cette proposition de Confédération laïque. Il s’agirait de renouer avec la forme ancienne où les organisations adhéraient à un Congrès, le temps de ce Congrès sans pour autant être membre de la même organisation.

Il est évident que pour nous tous, partisans de la liberté de conscience, celle-ci ne peut se concevoir sans une totale liberté d’expression et d’association dans l’esprit et la lettre des grandes lois de libertés syndicales, politiques, cultuelles, toutes fondées sur le même principe : s’associer librement avec qui on veut, pour ce que l’on veut dans les formes que l’on veut et suivant les règles établies par ses membres et par eux-seuls.

 

A tous les niveaux, national, départemental, local, nous connaissons des associations, des groupes de militants qui se retrouvent beaucoup, ou partiellement, dans ces principes. Beaucoup sont désireux de trouver un cadre commun pour réfléchir et agir ensemble.

Mais nous ne pouvons ignorer la possibilité de regrouper – à côté des associations déjà existantes, dont la Libre Pensée par exemple, mais heureusement pas que – militants, associations et structures qui partagent beaucoup de ces principes et qui ont envie d’être au plus près dans l’action commune. De nombreuses réalisations démontrent le potentiel contenu dans cette perspective.

Il conviendrait alors de proposer la tenue, en 2024 ou 2025, de ce Congrès national laïque ouvert aux Défenseurs de la liberté de penser, quelles que soient leurs appartenances organisationnelles, ce qui représente un large spectre qui partage le socle de nos principes communs. En sachant que, comme toujours, c’est le mouvement réel du regroupement sur ces principes qui donnera la forme, le contenu, et le titre.

Le Confédéralisme permet d’unir dans un cadre large en maintenant l’indépendance des structures, le Fédéralisme appelle toujours une certaine centralisation et identification.

Objets de cette Confédération laïque :

Défense des lois de 1901 et de 1905,

Abrogation de la loi Debré

Abrogation de la loi « Séparatisme »

Défense de la liberté de choix des funérailles civiles et de leur promotion et pour l’obtention de salles municipales pour les hommages laïques aux défunts.

Pour autant nous n’ouvrons pas, ni sur la défense des libertés en général pour ne pas être en concurrence avec la Ligue des Droits de l’Homme, ni sur la laïcité en général pour ne pas l’être avec la Ligue de l’Enseignement, ni sur les libertés syndicales pour ne pas l’être non plus avec les Confédérations syndicales.

Nous avons un segment possible qui ne nous fera pas apparaitre en concurrence avec d’autres : Une Confédération laïque de Défense de la liberté de penser. Nous indiquons clairement comme cela que nous limitons notre action à un secteur déterminé dans lequel il y a peu de chances que l’on soit en concurrence avec d’autres.

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Quelques propositions éventuelles
pour guider la réflexion commune

Dans la réflexion de la Libre Pensée, il nous est venu les idées suivantes de la forme que la Confédération Laïque pourrait prendre. Ce ne sont évidemment que des suggestions et en aucun cas à prendre ou à laisser. Ces suggestions ne sont là que pour ouvrir le débat.

Dénomination : Liberté de conscience !!! (Pour rappeler les trois flèches, symbole très partagé dans le monde). Sous-titre : Confédération laïque pour la défense de la liberté de penser.

Champ de recrutement :

Il y aurait trois collèges distincts

ASSOCIATIONS NATIONALES :

Associations laïques

Associations promouvant la liberté de conscience pour les funérailles et la fin de vie

Associations pacifistes promouvant le refus de la guerre et/ou l’Objection de conscience

Associations rationalistes et exégétiques rationalistes

Associations de Parents d’Elèves

Fédérations syndicales enseignantes

Associations laïques du monde de l’Enseignement et de l’Education

Organisations syndicales étudiantes

Revues laïque

Instituts se réclamant de ces principes

ASSOCIATIONS LOCALES, DEPARTEMENTALES, REGIONALES :

Des structures d’associations nationales relevant de ces principes.

DES INDIVIDUALITES :

On pourrait concevoir cela un peu comme un Comité de parrainage. Il peut y avoir des membres d’honneur.

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Pas de Cotisations Statutaires Annuelles, mais appel à des contributions financières volontaires :

L’objectif est de collecter à minima pour fonctionner et pas de constituer une masse financière, ce qui constituerait sans nul doute là aussi un enjeu de pouvoir.

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Le fonctionnement serait basé sur la recherche du consensus le plus large sur le principe de l’accord unanime. Chaque association possédant une voix, elles sont toutes égales entre elles. Une fois que les associations fondatrices ont approuvé le mode de fonctionnement, l’entrée de nouvelles associations ne pourra se faire qu’avec l’accord de toutes.

Elaboration d’une sorte de règlement de fonctionnement, mais pas des projets de statuts quand on sera d’accord sur le projet global. L’idée est une rencontre tous les trois ans, pas un congrès, forme quelque peu figée.

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Moyens d’expression :

Un site internet avec une newsletter

Revue papier et numérique si besoin : Liberté de penser !!!

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Ce ne sont bien sûr que des propositions pour donner notre réflexion sur cette proposition. Tout ceci est donc largement discutable, amendable, complétables à souhait