La Raison n°687 Janvier 2024

Pour nous suivre

L’editorial :

Ils disent : « Pas en notre nom » !

Chers lecteurs,

Je ne peux commencer cet éditorial sans saluer l’admirable texte de notre ami Pierre Galand qui s’intitule « Nakba : Not in my name ». La guerre qui est menée contre la population civile gazaoui par l’armée israélienne aux ordres du premier ministre fascisant Netanyahou est terrifiante. C’est un génocide froidement calculé. Ce « pas en notre nom » sonne juste car Messieurs Macron, Scholz, Biden et Madame Van der Leyen osent parler au nom des peuples français, allemand, européens et américains pour soutenir la guerre d’éradication ethnique menée par le gouvernement actuel fanatique et militariste, extrémiste et religieux de l’État d’Israël.

Pierre Galand nous rappelle que même les appels de hauts responsables de l’ONU comme Monsieur Gutteres, dont nous saluons le courage, condamnent l’horrible carnage organisé en représailles des crimes du Hamas. Nous avons accueilli sa déclaration, celle d’un humaniste, avec émotion. Je vous invite également à lire la déclaration de la Libre Pensée, « Paix en Palestine ». Car tous ceux qui veulent dater la guerre de l’assaut du Hamas le 7 octobre feignent d’oublier les 75 ans d’oppression, d’annexion, de répression, de déplacements de population, d’écrasement du peuple palestinien sous la botte d’un état constitué pour instituer la domination d’une religion contre toutes les autres, réduisant ceux qui ne professent pas la religion juive à l’état de sous citoyens.

L’existence même de cet état, imposé par l’impérialisme américain et, il faut s’en souvenir, par l’ONU est depuis 75 ans un facteur de conflits et de malheurs dans toute cette région du moyen orient. Comment ne pas constater, d’ailleurs, que quasiment partout dans le monde, quand il y a un conflit, l’ONU envoie des Casques Bleus, mais jamais en Palestine. Pourquoi ? Cela ne disqualifie-t-il pas d’entrée l’ONU pour régler ce conflit sanglant ? S’il y a une solution ce n’est certainement pas celle de deux états, ce qui apparait de plus en plus comme une institutionnalisation de l’apartheid et comme un jeu de dupes. Nous affirmons : « la Paix, c’est le cessez-le-feu immédiat et l’arrêt des bombardements, le droit au retour pour les Palestiniens chassés de leurs terres et le droit d’avoir un État : Palestine une, indivisible, démocratique, sociale et laïque dans l’égalité de toutes les composantes de ceux qui y habitent : Juifs, Musulmans, Chrétiens, Laïques et Libres Penseurs. » Et d’abord, bien entendu, le cessez-le feu. Cette plaie sanglante doit prendre fin, tout de suite. Sinon, c’est que l’on recherche la solution finale. Comment les citoyens juifs fidèles à leur histoire pourraient-ils vouloir cela pour d’autres ?

Au lieu de cela, les diverses résolutions de l’ONU et les accords d’Oslo entérinent une partition de la Palestine en trois, l’état d’Israël étant un occupant permanent dans tout le pays grignotant constamment la Cisjordanie devenue peau de chagrin et infligeant un blocus permanent à la bande de Gaza, enclave palestinienne séparée de la Cisjordanie par 60 kilomètres de territoire israélien. Aujourd’hui, la terrible réalité, c’est l’extermination de la population de Gaza.

Devant cette situation terrible, des manifestations unitaires, très unitaires, se développent dans le pays et par le monde. Force est de constater que le gouvernement de Monsieur Macron et de Madame Borne ont eu essentiellement pour réponse de tenter de les interdire, de les empêcher par tous les moyens, de les dénigrer. Ceux qui osent élever leur voix contre ce génocide en cours sont vilipendés à la fois par la coalition de Renaissance, de la droite et de l’extrême droite et par des médias publics et privés de plus en plus honteusement aux ordres.

Après ces constats terribles, comment vais-je me permettre de présenter à tous nos lecteurs mes traditionnels vœux de nouvel an ? Je le fais, néanmoins. Nous sommes aujourd’hui souvent dans la rue. Nous ne sommes pas les seuls alors, souhaitons que la mobilisation des citoyens pacifistes, en France comme dans le monde, soit assez forte pour imposer la fin des massacres, à Gaza comme en Ukraine et partout où les fauteurs de guerre exercent leur industrie.

Bonne année 2024, retour de la paix, place à la laïcité, abrogation des lois et décrets liberticides qui corsètent la vie politique en particulier de la loi « séparatisme », fin de la Vème République et assemblée constituante. Voilà ce que nous souhaitons à toutes les citoyennes et à tous les citoyens.

Jean-Sébastien Pierre
Président de la FNLP

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