René Labrégère (1915 – 2006)

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Né en  1915 d’un père ouvrier syndiqué CGT et franc maçon,  libertaire et déserteur en 1914, puis professeur de peinture et fondateur d’une coopérative ouvrière, et d’une mère institutrice, franc maçon du « Droit Humain », René Labrégère  baigna, enfant, dans l’entourage de Sebastien Faure.

Militant dès son jeune âge de l’Union Pacifiste, reçu dans les Jeunesses Maçonniques, il adhéra à vingt ans à la Libre Pensée : il ne devait plus la quitter.  Cette Libre Pensée là, celle d’André Lorulot  qui refusa d’adhérer au Front Populaire pour ne pas aliéner son indépendance, devint plus tard son principal engagement. Jeune ingénieur, il participa aux premiers pas de la société Bull (1938), faillit être embauché  aux Allumettes (SEITA) à Trélazé, via Léon Jouhaux. C’est finalement à la SNCF qu’il fit carrière (1941), devenant chef de service.

Adhérent de la SFIO, puis du Parti socialiste, il fut élu à Valence (26) puis maire-adjoint de Trélazé (49). Franc-Maçon  de tous les horizons, il appartint simultanément  ou successivement à la Grande Loge de France, au Grand Orient de France et au Droit Humain. A la Libre Pensée  son action fut décisive à plusieurs reprises ; d’abord en 1982, au Congrès de Boulogne-sur-Mer où, par la motion dite « Labrégère-Labrusse », la Fédération Nationale de la Libre Pensée affirma son indépendance  à l’égard de la gauche au pouvoir, puis  en 1995 au Congrès de Lézignan où  il usa de toute sa sagesse  pour préserver la vieille maison, alors menacée de dislocation. René Labrégère  fut militant de l’Union Rationaliste, de la Ligue des Droits de l’Homme, du Planning familial, mais c’est à la Libre Pensée qu’il consacra l’essentiel de son énergie à partir de sa retraite. Il en devint  secrétaire général, président, directeur de La Raison et de l’Idée Libre , il en fut Président d’honneur jusqu’à sa mort en 2006.

Par delà les débats souvent vifs  et les divergences entre militants,  René Labrégère eut le souci constant  d’assurer  le renouvellement des générations et de rassembler ce qui est épars.

Sources : Archives de la Libre Pensée, Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier (Maitron), conférence de Philippe Besson : « La Libre Pensée au carrefour de son destin dans les années 1980-1990) ». 

Michel Godicheau