Sortir de l’état d’urgence

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Depuis 4 mois, le pays subit l’Etat d’urgence. Dès la mise en place de cet état d’urgence, aggravé par la volonté de mettre en place la déchéance de nationalité pour une partie de la population, la Libre Pensée s’est associée à l’appel « nous ne céderons pas », initié par la LDH et regroupant plus d’une centaine d’associations. Près de 50 000 citoyens ont signé cet appel. Samedi 12 mars, place du Panthéon, des centaines de citoyens se sont réunis pour affirmer une nouvelle fois que nous ne pouvons accepter les restrictions  des libertés individuelles comme collectives. Comme des dizaines d’associations, La Libre Pensée y a pris la parole, nous vous en joignons le texte.

Discours de la Fédération nationale de la Libre Pensée au rassemblement de la LDH du 12 mars 2016

Chers amis, citoyens, camarades,

La Fédération nationale de la Libre Pensée a pris position pour la Sortie de l’état d’urgence, contre l’inscription dans la Constitution de la déchéance de nationalité. Elle s’honore d’être signataire, avec bien d’autres organisations, des appels à l’initiative de la Ligue des Droits de l’Homme qui a su être la fédératrice de l’opposition à ces projets liberticides. Qu’elle en soit remerciée à nouveau.

Nous nous félicitons de l’unité de ce rassemblement, d’autant que nous voyons parallèlement à l’instauration de l’état d’urgence, se développer de très inquiétantes manœuvres de criminalisation de l’action syndicale. Je parle de la condamnation des syndicalistes de Goodyear. L’état d’urgence, ce sont les perquisitions et les arrestations.

 

L’état d’urgence, c’est aussi, l’interdiction de nombreuses manifestations syndicales ou organisées par des organisations démocratiques. C’est une remise en cause des libertés démocratiques, de la liberté de manifester, de la liberté de conscience. Au nom de la sécurité le gouvernement prétend apporter des restrictions à la liberté.

La déchéance de nationalité, c’est utiliser le sentiment d’horreur causé par les terribles attentats de Paris pour tenter de discréditer et d’isoler tout un secteur de la population désigné, par le gouvernement, comme les boucs émissaires, comme les nouvelles « classes dangereuses ». Cette politique trouve son inspiration dans l’arsenal répressif de « l’État français » de Philippe Pétain. C’est une atteinte grave au principe républicain de l’égalité en droit des citoyens.

Comment ne pas faire le rapprochement avec une contre-réforme de destruction du Code du travail qui voit se mobiliser de plus en plus les salariés de ce pays pour son retrait, car il s’agit, là aussi, d’une régression réactionnaire fondamentale.

 

C’est la notion d’égalité qui est remise en cause, c’est la notion de droits sociaux qui est bafouée, mais c’est aussi la liberté de conscience qui est menacée par des manœuvres laïcides qui n’osent pas dire leur nom.

Liberté d’expression, liberté d’association, liberté de manifestation, liberté de manifester sa conscience et ses opinions. Tout cela est lié, car il s’agit de la démocratie et de la République. Tous ces projets gouvernementaux sont dangereux, ils doivent être retirés, ils ne doivent pas passés.

Chers amis, citoyens, camarades,

Nous tous rassemblés ici nous avons eu raison de dire à l’initiative de la Ligue des Droits de l’Homme et dans l’unité « nous ne céderons pas ». Nous aurons, n’en doutons pas encore bien des occasions de le faire. On n’a pas fini de nous entendre : « nous ne céderons pas ».

 

Je vous remercie.

David Gozlan,
Secrétaire général de la Libre Pensée