La Libre Pensée reçoit Jean-Marc Schiappa, président de l’Institut de Recherches et d’Études de la Libre Pensée

9 juillet 2017

L’émission est animée par David Gozlan, Secrétaire Général de la Fédération Nationale de la Libre Pensée,

David Gozlan : Bonjour Jean-Marc. Peux-tu nous présenter l’IRELP ?

Jean-Marc Schiappa : L’IRELP c’est, comme tu l’as dit, l’Institut de Recherches et d’Etudes de la Libre Pensée, c’est-à-dire ce qui permet de concentrer toutes les études relatives à la Libre Pensée. Ça c’est le point de départ.
Est-ce qu’en ce postulat et ce que nous allons réussir à faire les choses sont aussi simples que cela ? Bien évidemment non. Ce serait prétentieux de le dire.
Que doit être l’IRELP ? Tous ce qui se rapporte à la Libre Pensée au sens philosophique comme au sens organisationnel doit se retrouver dans ses modestes locaux.
Voilà ce que doit être l’IRELP : un institut de recherche. Pas plus, pas moins.

D.G. : Comme tout institut de recherche j’imagine que vous recevez des ouvrages, que vous avez des brochures, on y reviendra, mais surtout que comme institut historique vous avez des parrains, qui gens autour de vous qui appuient cet institut.

JMS : D’abord nous avons un fond bibliothécaire considérable de plusieurs milliers d’ouvrages relatifs à tous ce qui nous concerne c’est-à-dire la critique des religions, l’étude des religions, de l’humanisme, de la pensée libre, de la libre pensée …
Nous recevons régulièrement des dons comme par exemple les centaines d’ouvrages de la bibliothèque de notre regrettée camarade Anne Sautereau, plusieurs cartons d’ouvrages du CERMTRI (Centre d’étude et de recherche des mouvements trotskystes et internationaux).

Deuxième chose : nos archives. Je peux le dire avec une grande humilité et une grande satisfaction, il n’y a pas de centre qui possède plus d’archives relatives à la libre pensée que ce que nous avons à l’IRELP. Non seulement en terme français mais également au niveau international.
Il y a un exemple que je cite souvent : quand en 1940 les nazis allemands sont arrivés en France ils ont récupéré les archives de la Libre Pensée de la Charente inférieure, à l’époque, et de la Charente, les ont emmenées au siège de la Guestapo à Berlin et quand en 1945 l’armée de l’URSS a récupéré ses archives, et depuis l’explosion de l’URSS nous avons récupéré ces archives.

Troisième chose : le comité de parrainage. Nous avons le bonheur d’avoir l’appui d’un comité de parrainage de plusieurs dizaines – on doit en être à une cinquantaine – de scientifiques, universitaires, laïques etc. Vous pouvez consulter le site de l’IRELP (irelp.fr) pour prendre connaissances des appuis que nous avons.

DG : Un centre de recherche comme le vôtre est, j’imagine, un centre qui vit. Il vit sur internet c’est une chose mais cela ne veut pas dire qu’il a une vraie activité. Mais vous avez surtout des étudiants, des chercheurs qui viennent. Qu’est ce qui est mis en œuvre pour eux ?

JMS : Je vais prendre l’exemple suivant : quelqu’un qui travaille pour France Culture est venu chercher les réactions de la Libre Pensée sur ce moment extrêmement intéressant de l’histoire de l’Eglise catholique en France, que fut le décès du cardinal Danielou dans des circonstances curieuses. Il est venu travailler, chercher, trouver les documents.
Il y a beaucoup d’autres étudiants qui viennent pour effectuer des recherches sur divers sujets.

DG : Pour rester dans cette histoire qui vit et dans votre rapport avec les autres instituts, j’ai été particulièrement intéressé par communiqué du 6 janvier 2016, la date est importante, et je vais vous le lire rapidement :

J-M.S.: L’IRELP, informé des graves menaces qui pèsent sur le fonctionnement et sur l’existence même de l’Institut d’Histoire de la Révolution Française, construit en 1937 grâce au ministre (et libre-penseur) Jean Zay, se déclare indigné que puisse être remis en cause un fleuron de l’Université française, connu dans le monde entier.L’IRELP communique à tous ses correspondants le message du Professeur Pierre Serna, Directeur de l’IHRF.L’IRELP assure l’IHRF (qui n’a plus à ce jour d’existence légale, au sens strict du terme) de son soutien plein et entier et déclare, par avance, s’associer à toute démarche visant à garantir la pérennité du fonctionnement de l’IHRF.

Je pense qu’il est important de dire qu’il y a une « filiation » entre ces instituts au niveau de la recherche scientifique et historique. On le retrouve d’ailleurs à travers votre dernière revue « Recherches et Etudes » qui est une spéciale Maurice Dommanget. Est-ce que tu peux nous en parler ?

J-M.S : Tout d’abord, il était évident pour nous de soutenir de toutes nos forces l’IHRF et pas uniquement par amitié quasiment filiale avec Michel Vovelle même si cela compte aussi. L’IHRF a été bâti grâce au Ministre libre penseur Jean Zay et une fois de plus on cherche à détruire à balayer tous cela. Nous soutenons de toutes les manières possibles, non seulement l’IHRF mais aussi le travail de Michel Vovelle, d’Albert Soboul, de Labrousse et des autres.
Cela montre bien la relation qui existe entre tous ceux qui veulent travailler pour la libération de l’humanité. L’IHRF y a sa place. L’IRELP, bien plus modestement, a la sienne.
Voilà pourquoi nous avons consacré un numéro spécial de notre revue « Recherches et Etudes » au grand historien et libre penseur que fut Maurice Dommanget.

DG : Comment peut-on se procurer cette revue ?

J-M.S. : C’est une revue semestrielle à laquelle on peut s’abonner en écrivant à l’IRELP, 204 rue du Château des rentiers 75013 Paris.
Nous cherchons à publier avec cette revue semestrielle le maximum de choses et il nous a semblé indispensable que pour ce numéro là des documents, y compris inédits, de Maurice Dommanget, sa correspondance, puissent être publiés.

DG : Quelles sont les perspectives de l’IRELP ?

J-M.S : Le colloque de septembre de cette année. Colloque international sur lequel vous pouvez trouver toutes les informations sur le site de l’IRELP et sur celui de la FNLP.
Nous préparons beaucoup de choses. Ecrivez-nous à : irelp@laposte.net, soit par courrier postal à l’adresse ci-dessus.

DG : Merci à Jean-Marc Schiappa et à toute l’équipe de France Culture.
Je fais état du dernier livre qu’il vient d’écrire : La France n’a pas de racines chrétiennes, publié aux Editions libertaires.

Je vous souhaite de bonnes vacances.

 

Ecouter l’émission