Pour gouter Couté

Pour nous suivre

La Libre Pensée vous invite à une rencontre littéraire et musicale avec les auteurs de :

Gaston Couté – Œuvres complètes

Samedi 19 janvier 2019

de 14H à 18H

Au siège de la  Libre Pensée

10/12 rue des Fossés-saint-Jacques 75005 Paris

Quelle remarquable idée ont eu les Editions libertaires : celle de publier dans un coffret deux volumes des œuvres, textes, dessins, pièces de théâtre du poète libertaire Gaston Couté. C’est un cadeau de l’acheter, c’est un cadeau de l’offrir. Le poète dont tout le monde connait le nom, mais  bien peu l’œuvre, est né le 23 septembre 1880 et décède le 28 juin 1911. C’est dire que sa vie fut brève dans une vie de misère.

C’est en lisant Clovis Hugues, poète libertaire et libre penseur,  que lui prend l’envie d’écrire. Entôlé trois mois dans les geôles de la République sa vocation nait. Clovis Hugues disait : « Le poète a une fonction sociale. Il lui appartient de glorifier le beau, mais il lui appartient aussi de glorifier le juste qui en est la représentation la plus élevée… La poésie n’est grande que si elle complète le rêve par l’idée, l’idée par l’action. »

Laissons la parole à Gaston Couté et à sa conception païenne de la « religion » :

« Au doux terroir où je suis né

Je reviens pour me prosterner ?

Devant les miracles

De celle dont les champs sans fin

De notre pain, de notre vin

Sont les tabernacles »

Quant au militaire :

« L’heure patriotique du tirage au sort

A fait vibrer le beffroi légal des mairies,

Les gâs aux grands yeux bons sont devenus conscrits

Et leur troupeau dévale par les rues

Sous le geste dur des houlettes tricolores…

(…)

Mais les galantes passent et s’en vont sans comprendre

Le bon désir des amantes qui restent seules.

Et demain, les drapeaux leur seront des linceuls. »

Ou encore « Un sou par jour !

Ohé ! Sur tout le chantier de la guerre

C’est pour un sou que l’on tuerait son frère

Un sou par jour !…

En grève, en grève !… en grève et pour toujours. »

Avait-il prévu les Fusillés pour l’exemple ? :

« Notre front qui ne s’est baissé

Encor que par devant la terre

Bouge, en sentant sur lui peser

La discipline militaire ;

Mais s’il bouge trop, notre front !

Combien d’entre nous tomberont

Par un matin de fusillade

Sous les balles des camarades ? »

Ses textes sont un cri de révolte permanent contre la bêtise, l’exploitation la guerre, les capitalistes, les militaires. Il dialogue dans le temps avec Montéhus, Rostand… Il règle ses comptes avec Briand. Combien de ses textes en rappellent d‘autres et vont en appeler d’autres, comme celui de la pièce de théâtre en un acte « Les Ecus de la vieille », qui fait irrésistiblement penser à la Chanson pour l’Auvergnat de Brassens.

Ces deux volumes sont richement illustrés, décorés devront-on dire. C’est un vrai plaisir de les tenir en main et de les lire. Ce sont des œuvres d’art qui parlent d’art. Il s’agit d’une authentique anthologie complète : textes, pièces, dessins, glossaire, sa vie qui croise de nombreux libres penseurs et libertaires, mais aussi Lénine. Si vous voulez vous faire plaisir, si vous voulez faire plaisir, n’hésitez pas : achetez-les.

Avec Couté, goutez et ne boudez pas !

Gaston Coué – Tome I et II (1032 pages) – Editions libertaires – 55€