La guerre qui vient…
La Fédération nationale de la Libre Pensée et la Fédération nationale laïque des Associations des Amis des Monuments pacifistes organisent une centaine de rassemblements autour du 11 novembre 2021, devant les monuments pacifistes, dans des lieux marqués par une figure pacifiste ou autres.
La Libre Pensée appelle les pacifistes et les internationalistes, les opposants au SNU et ceux qui veulent la réhabilitation collective des 639 Fusillés pour l’exemple de 1914-1918 à se rassembler massivement dans ces rassemblements pacifistes.
La Libre Pensée entend rendre publique son analyse dans la nouvelle situation.
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Une période se ferme, une autre est en train de s’ouvrir. Elle n’est pas moins dangereuse et recèle en elle de lourdes menaces de guerres, mais aussi, corollaire obligé … de révolutions.
Avec la fin de l’URSS, la mal nommée Union des Républiques Socialistes Soviétiques, la Guerre froide a semblé s’effacer au profit d’un monde baptisé unipolaire sous la houlette de l’Impérialisme Nord-Américain. Ce n’était qu’une apparence, des forces se maintenaient dans une perspective multipolaire et contradictoire.
Les États-Unis menaient une politique d’attirance de la Chine vers Washington contre l’Union soviétique pour « diviser » leurs opposants, ou dénommés comme tels. Ce faisant, comme à chaque fois, l’Impérialisme créait des monstres à l’instar du Docteur Frankenstein, monstres qui finissent toujours par lui échapper, comme le fit le célèbre Golem du Grand rabbin de Prague au XIVe Siècle.
On en a vu le résultat monstrueux avec les Talibans et Al Quaïda, tous fabriqués au Pentagone, Avec les résultats que l’on connaît et avec son lot de victimes horribles. « Le ventre est encore fécond d’où est sorti la bête immonde » disait il y a longtemps Berthold Brecht. La Chine actuelle est le produit de la Révolution chinoise déformée dès sa naissance, et force est de constater qu’elle a lié son sort plus d’une fois avec les USA contre l’URSS.
Le retrait des Marines en Afghanistan, en Irak, partout où les USA avaient leurs intérêts liés à la question du pétrole, montre clairement que l’impérialisme nord-américain se regroupe sur un nouvel axe. On sait que maintenant, notamment grâce au gaz de schiste, les États-Unis sont devenus quasiment autonomes pour leurs énergies. L’accord conclu en 1945 entre le roi d’Arabie, Ibn Séoud et Roosevelt, revenant de la Conférence de Yalta où avec Staline et Churchill, ils se partagèrent le monde, devient quasiment sans objet.
De ce fait, le Moyen-Orient va connaître une grande période de déstabilisation qui aura aussi des répercussions importantes pour la survie de l’État d’Israël. C’est ce qui explique les grandes manœuvres d’aujourd’hui où les « ennemis » d’hier veulent s’entendre comme larrons en foire, sur le dos, une fois de plus, du peuple palestinien et de ses droits.
S’agissant du Proche-Orient, cette région connaît déjà une grande déstabilisation et cette situation ne peut que s’aggraver dans les années qui viennent. En attendant un chaos complet, Israël reste tout de même un point d’appui pour les États-Unis en tant qu’il s’agit d’un allié susceptible de contrer la Chine dans la région. Néanmoins, ils lâcheront l’État sioniste lorsque celui-ci n’aura plus d’intérêt pour eux et qu’ils seront entièrement tournés contre la Chine.
Comme les États-Unis se proclament « puissance incarnée du Bien », selon leur propre propagande, il leur faut un ennemi : la Chine, pour fédérer autour d’eux contre cet ennemi puissant sur le plan économique qui menace ses intérêts vitaux. Un conflit armé à propos de Taïwan pourrait avoir lieu dans les vingt ans qui viennent, surtout si Pékin et Moscou nouent une alliance stratégique, ce qui montrera le caractère lilliputien de la France de la Ve République.
Carl von Clausewitz aurait pu dire sans problème que la guerre est la continuité de l’économie sous d’autres formes. La « politique » n’en étant que l’habillage.
Une période ne se referme jamais d’un seul coup, et quand survient une nouvelle donne, l’ancienne donne continue encore d’exister quelques temps. C’est ainsi que les alliances pour les marchands d’armes peuvent cohabiter un temps dans des formes contradictoires.
Les USA organisent une nouvelle alliance militaro-industrielle dans le cadre d’un futur conflit planétaire avec la Chine. C’est la question des sous-marins australiens vendus par la France, ce qui était une résurgence de la forme ancienne, issue des résidus de la Guerre froide. Tout cela est dépassé par les exigences nouvelles du Pentagone.
Nouvelle période, nouvelle forme des alliances. Quand on entend que la France, par rétorsion contre les mauvaises manières des USA veut remettre en cause l’existence de l’OTAN comme moyen de pression, c’est parfaitement grotesque. L’OTAN est déjà dépassée et inutile, car la désignation des adversaires a profondément changé.
Agiter le départ de la France de l’OTAN est un couteau sans lame qui n’aurait pas de poignée. Cette menace ne va donc effrayer personne, d’autant qu’Emmanuel Macron l’a déjà désigné comme « cérébralement morte ». La mort physique suit toujours la mort clinique. L’OTAN est déjà virtuellement morte, car elle ne correspond plus aux nouveaux besoins militaro-économiques de Washington.
Nous allons assister à de multiples palinodies de la part du Gouvernement Macron/ Le Drian, le ridicule va le disputer au grotesque mais rien n’y fera : la Ve République pliera le genou et courbera l’échine devant les États-Unis et devra s’aligner à son tour. La seule véritable question sera le montant du pourboire que les USA voudront bien lui faire octroyer par l’Australie pour la perte du marché des 12 sous-marins.
Inévitablement les marchands d’illusions sur l’Union européenne vont déclarer que cette crise est une grande chance pour une « défense commune européenne ». En pleine crise des sous-marins, on apprend la signature d’une lettre d’intention pour un «Military Space Partnership» entre les deux pays. «L’Australie et l’Allemagne veulent approfondir le dialogue sur la sécurité et la situation spatiale». Chacun jouera sa propre partition pour la défense de ses propres intérêts.
Pendant qu’elle était courtisée par les USA contre la Russie, la Chine, régime totalitaire s’il en fut, s’est dotée d’un système de contrôle total et totalitaire de la population par le biais du « crédit social ». Voici ce qu’en dit le journal Le Monde : « Le crédit social chinois1 accrédite l’idée d’un « capital de points » accordé par l’Etat au citoyen, qui peut être bonifié – ou bien s’éroder : la citoyenneté n’obéit pas en Chine à une logique universalisante comme en Occident. Dans une note de juillet 2019 publiée sur le site de l’Institut Thomas More, le chercheur Emmanuel Dubois de Prisque associe le crédit social « à la tradition confucéenne dans sa volonté de “civiliser” la société chinoise et d’augmenter le niveau de vertu des citoyens ». Et « dans sa volonté de faire des récompenses et des châtiments le cœur de la gouvernance en Chine », à la tradition du légisme – une philosophie politique chinoise datant du IIIe siècle avant J.-C. et qui met des lois punitives au service de l’empereur. »
La Chine aujourd’hui, c’est la rencontre horrifiante du Meilleur des mondes de Huxley et 1984 d’Orwell. Et tout cela s’est opéré sous l’œil passif et complaisant des États-Unis. Gageons que l’on aura droit bientôt à une grande campagne médiatique d’opinion contre la mise en coupe bureaucratique des chinois, par ceux qui ont eu les yeux de Chimène pour l’Empire du Milieu, au nom des profits juteux à récolter. Il y a parfois pire que les bruits de bottes, il y a le silence des chaussons et le bruissement des billets de banque.
Le signal de la curée sera donné comme d’habitude, quand on verra la chemise blanche de BHL, passé du maoïsme le plus sectaire au capitalisme le plus mercantile, s’en prendre à la Chine au nom des grandes vertus. Les bombes ne tarderont pas à tomber sur les usines, les villes et dans les rizières.
On n’assistera certainement pas à ce que l’on a connu lors de la Guerre froide, car il n’existe pas d’appareil international du maoïsme, comme il a pu exister l’appareil international du stalinisme, chargé d’empêcher la révolution dans le monde, au nom d’une « coexistence pacifique » avec le capitalisme. Le stalinisme s’appuyait sur une grande tromperie : la trahison d’Octobre 1917 et l’illusion savamment entretenue par les tenants des « deux Blocs » que c’était quand même une certaine forme de « socialisme ». Des générations entières ont été trompées par cette trahison.
La Chine ne pourra utiliser cette apparence d’appareil idéologique, elle n’aura à sa disposition que sa force brutale, comme le montre « le crédit social », machine d’asservissement du peuple chinois. Mais comme pour l’appareil international du stalinisme, il lui faudra être aux avant-postes contre les révolutions qui ne manqueront pas de surgir de la situation chaotique engendrée par le conflit entre les USA et la Chine.
La politique du « containement »2 ne pourra être reproduite à l’identique, d’autant que la Russie jouera son propre rôle comme interface entre les « Deux Grands » pour en tirer de substantiels bénéfices et se refaire une santé. Nous ne serons donc pas plus qu’aujourd’hui dans un monde bipolaire, mais multipolaire ou, dans des gigantesques brèches, il pourra se passer des événements incontrôlables, notamment pour la possession des énergies et en premier lieu de l’eau.
Un battement d‘aile de papillon pourra déclencher une éruption volcanique en n’importe quel point du globe. Nous allons rentrer de plain-pied dans un monde d’affrontements, de violences, de chaos et donc de révolutions. Là où est le chaos, naît souvent l’ordre.
Inévitablement, la guerre va venir
et aussi sa solution : la Révolution !
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Dans cette situation, comment ne pas s’inquiéter de la mise en œuvre du Service National Universel qui ne vise qu’à organiser, une nouvelle fois, la militarisation de la jeunesse. Marcher au pas, saluer le drapeau, être au Garde-à-vous, obéir à « ses » supérieurs “Perinde ac cadaver” (qui signifie littéralement « à la manière d’un cadavre ») selon la formule des Jésuites ; tout l’arsenal du confinement d’une classe entière d’âge est en train de se constituer.
La Libre Pensée, avec les associations pacifistes, démocratiques, des syndicats et le Collectif anti-SNU entend ne pas laisser faire cet embrigadement des jeunes. Nous posons la question, la seule qui vaille : A quoi sert d ‘embrigader la jeunesse dans de nouvelles croisades, si ce n’est pour, à nouveau, organiser de nouvelles boucheries meurtrières ?
A quoi sert de fabriquer des bombes atomiques, si ce n’est pour s’en servir un jour ?
Il y aura toujours de mauvaises raisons pour faire couler le sang des autres et particulièrement celui de la jeunesse. Il n’y en a qu’une pour préserver l’Humanité de la barbarie : vouloir la Paix, car la guerre n’a jamais apporté que des malheurs et n’a jamais débouché sur des solutions humaines.
C’est pourquoi la Libre Pensée à l’occasion de la centaine de rassemblements pacifistes autour du 11 novembre, appelle avec toutes les associations, les syndicats, partis qui s‘opposent à la militarisation de la jeunesse à intensifier les initiatives contre la mise en œuvre du SNU.
Si le SNU n’était pas une œuvre de guerre, pourquoi la Secrétaire d’État Sarah El Haïry, après avoir donné son accord, refuse obstinément de recevoir la Libre Pensée qui voulait lui poser toute une série de questions que nous avons rendues publiques ?
Qu’il y-a-t-il à cacher, à taire, à camoufler ?
Comme le disait Victor Hugo à propos du Parti clérical et de la loi Falloux : « Messieurs, cette loi est une arme. Une arme n’est rien par elle-même ; elle n’existe que par la main qui se saisira de cette loi… Messieurs, je redoute cette main. Je veux briser l’arme, je repousse le projet… Quand vous forgez une chaîne, vous dites : voici une liberté ! Quand vous faites une proscription, vous criez : voilà une amnistie ! »
La main macroniste qui veut se saisir de l’arme du SNU, c’est celle qui organise les opérations extérieures néocoloniales (OPEX) en Afrique pour piller les richesses de ces pays. C’est aussi celle qui organise, sous tous les prétextes possibles, la militarisation croissante de la société. La mode est au kaki.
Le gouvernement Macron/Le Driant, comme celui des États-Unis, est aux ordres du lobby militaro-industriel. La Libre Pensée n’entend pas défendre les parts du marché militaire de l’Impérialisme français contre ceux des autres impérialismes.
Une arme, c’est la main qui l’utilise. Ce gouvernement ne survit qu’avec une répression jamais vue contre tous ses opposants et ils sont nombreux ! Il n’existe que par et pour la répression brutale de sa garde prétorienne.
Nous repoussons la main, nous refusons l’arme qu’est le SNU.
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La Fédération nationale de la Libre Pensée combat depuis toujours pour la Réhabilitation collective des Fusillés pour l’exemple de la Première Guerre mondiale. 2 500 condamnations à mort par les Conseils de guerre, 639 Fusillés pour l’exemple, des milliers pourrissant dans les geôles des bagnes militaires.
La Libre Pensée, avec beaucoup d‘associations et de syndicats, en présence d’un millier de personnes a fait ériger et inaugurer un monument en hommage à ces victimes de la boucherie impérialiste à Chauny dans l’Aisne sur la tristement sanglante et célèbre ligne Hindenburg.
La Libre Pensée a pris contact avec des groupes parlementaires à l’Assemblée nationale et nous sommes maintenant dans la certitude qu’une proposition de loi sera déposée incessamment pour la Réhabilitation collective des Fusillés pour l’exemple.
En voici l’article unique :
Les militaires en service dans les armées françaises du 2 août 1914 au 11 novembre 1918 ayant été condamnés à mort pour désobéissance militaire ou mutilation volontaire par les Conseils de guerre spéciaux créés par le décret du 6 septembre 1914, ainsi que par les Conseils de guerre rétablis par la loi du 27 avril 1916, et dont la condamnation a été exécutée, font l’objet d’une réhabilitation générale et collective, civique et morale. La Nation reconnaît que ces soldats ont été victimes d’une justice expéditive, instrument d’une politique répressive, qui ne respectait pas les droits de la défense et ne prenait pas en compte le contexte de brutalisation extrême auquel les soldats étaient soumis.
Les nom et prénom des intéressés sont inscrits sur les monuments aux morts.
Un monument national est érigé, en vue de rendre hommage à la mémoire des “Fusillés pour l’exemple”.
Les présentes dispositions ne sont pas applicables aux militaires dont la situation a été révisée par la Cour de cassation, sur le fondement des lois d’amnistie des 29 avril 1921 et 3 janvier 1925, et par la Cour spéciale de justice militaire, instituée par la loi du 9 mars 1932.
La Libre Pensée appelle l’ensemble de ses Fédérations départementales à se mobiliser dès maintenant pour prendre rendez-vous avec les députés de leur département pour leur demander de s’engager à voter cette proposition de loi quand elle sera mise en débat à l’Assemblée nationale.
La Libre Pensée rendra compte publiquement de la liste des députés contactés et leur réponse. Cela pourrait éclairer utilement les électeurs dans les prochaines consultations électorales.
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Dans les rassemblements pacifistes, autour du 11 novembre 2021, la Fédération nationale de la Libre Pensée proclamera haut et fort :
A bas la Guerre, à bas toutes les guerres !
Ni dieu, ni maître !
A bas la Calotte !
Et Vive la Sociale !
Paris, le 19 octobre 2021
“L’objectif du crédit social est de classer la population en fonction de nombreux critères et, en fonction de ce classement d’octroyer ou non des récompenses et des sanctions. Ainsi les individus dont la note serait trop basse, se verraient alors privés du droit de postuler à certains emplois, d’inscrire leurs enfants dans certaines écoles ou encore de prendre les transports en commun.” ↩
Le 12 mars 1947, le président Trumann présente devant le Congrès américain sa doctrine du containment, qui vise à fournir une aide financière et militaire aux pays menacés par l’expansion soviétique. … Cette nouvelle doctrine légitimera l’activisme des États-Unis pendant la guerre froide. ↩
