Présentation :
L’ESPAGNE ROUGE ET NOIR…
par Monica JORNET
2022, année de la “Rencontre Internationale Anti-autoritaire”, à Saint-Imier (Suisse), du 28 au 31 juillet.
Elle célèbre, bien entendu, le Congrès de Saint-Imier des 15-16 septembre 1872, fondateur de l’Internationale Anti-autoritaire. Il y a 150 ans, les fédérations espagnole, italienne, jurassienne, américaine et française, après avoir rejeté les résolutions du congrès de La Haye de la Ière Internationale, rompaient avec le marxisme et inauguraient l’anarchisme international organisé. Dans ce noyau initial, on compte l’italien Giuseppe Fanelli qui, en 1868, parcourut l’Espagne, mandaté par Bakounine pour semer la graine anarchiste : c’est la date de naissance de l’Espagne rouge et noir.
L’Idée Libre, fondée en 1911 par le libre penseur anarchiste, André Lorulot, fidèle à sa tradition de revue « de l’individu qui conquiert ses libertés », est au rendez-vous avec un Dossier sur l’Espagne rouge et noir.
L’Espagne rouge et noir a existé avant son drapeau, qui fut d’abord rouge OU noir. Jusqu’à ce qu’en avril 1931, deux groupes anarchistes à Barcelone débattent du drapeau que la CNT (1910) et la FAI (1927) porteraient à la manifestation du 1 mai. Un consensus fut trouvé, il fut rouge ET noir.
L’Espagne rouge et noir a fait de l’utopie d’une société libre, égale et fraternelle, une réalité. Ce Dossier est un hommage à sa révolution sociale. Son œuvre a été rasée en 1939, à l’issue de la Guerre Civile, mais son histoire militante est ininterrompue, survivant à la répression et la clandestinité, jusqu’à nos jours. L’Espagne rouge et noir n’est pas morte !
L’Histoire de cette España rojinegra de 1936-1939 par les rouge et noir : les articles (traduits de l’espagnol par la soussignée, coordonnatrice du Dossier, pour cette édition française) sont signés de camarades dont c’est l’histoire et qui poursuivent cet engagement par un militantisme actif à la CNT et/ou la FAI aux côtés des “historiques” qui ont vécu “la sociale“.
En accord avec la philosophie de L’Idée Libre et l’esprit anarchiste, les plumes de ce Dossier du numéro 336 (qui compte également une édition exceptionnelle en espagnol), sont ouvrier.e.s, historien.ne.s, employé.e.s, enseignant.e.s… et nous écrivent depuis tout le pays. Je conclurai en les remerciant d’avoir partagé leur engagement et leur talent avec le lectorat francophone.
Monica JORNET
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