Amis, Sœurs et Frères, Compagnons et Camarades,
Je vous apporte le salut fraternel de la Fédération Nationale de la Libre Pensée. C’est aujourd’hui une tradition bien établie, les partis, les syndicats, les associations se réclamant de la classe ouvrière se retrouvent au Mur des Fédérés, le 1er mai, pour rendre hommage aux communards tombés sous les balles de la réaction versaillaise.
L’an dernier, c’était un grand moment à bien des égards, nous célébrions le 150ème anniversaire de la Commune. C’était il y a bien longtemps à l’échelle de la vie d’un homme, c’était hier pour l’histoire. La classe ouvrière de Paris s’emparait du pouvoir ou plus précisément s’attaquait au pouvoir, car la Commune de Paris fut collectiviste et fédéraliste. Le communard Gustave Lefrançais ne déclarait-il pas « La Commune n’avait pas seulement pour but de décentraliser le pouvoir, mais de faire disparaître le pouvoir lui-même » ?
Vaste programme s’il en est, qui avait bien peu de chance de se réaliser au regard de l’éphémère durée de vie de la Commune, du 18 mars au 21 mai 1871. Mais que de réalisations sociales et politiques en si peu de temps !
Les usines abandonnées par la bourgeoisie en fuite furent remises aux mains des associations ouvrières, le traitement des fonctionnaires de l’administration et du gouvernement ne dépassait pas celui d’un ouvrier, le peuple en arme remplaçait l’armée de métier, remise des trois derniers termes de loyer, réforme du crédit municipal, droit de vote des femmes, Séparation de l’Église et de l’État, Ecole laïque et gratuite, interdiction du travail de nuit… Tout cela en 72 jours !
Nous nous revendiquons de l’héritage de la Commune sociale, démocratique, laïque internationaliste, mais force est de constater que les héritiers de Thiers et des Versaillais sont au pouvoir et que, fidèles à leurs ancêtres, la politique qu’ils mènent est antisociale, répressive, cléricale et militariste.
Aujourd’hui la Libre Pensée, avec d’autres associations, syndicats ou partis se mobilise pour :
● Le refus de l’oppression
● Le refus de l’exploitation !
● La lutte pour la liberté de conscience !
● La défense du droit d’association !
● La défense des libertés démocratiques !
La Fédération nationale de la Libre Pensée dénonce la loi « Séparatisme » et en exige l’abrogation. Cette loi est une menace considérable contre la laïcité et la liberté de conscience, elle entend imposer, par le biais des Chartes de la Laïcité et des Contrats d’engagements républicain, une véritable idéologie d’État. C’est aussi une remise en cause de la liberté d’association par la menace permanente d’une possible dissolution des organisations sur décision arbitraire du ministère de l’Intérieur, c’est-à-dire de la police.
Cette loi est aussi anti laïque et contre la liberté de conscience, car elle vise à réprimer avant tout une partie de la population parce qu’elle est musulmane ou supposée telle. C’est le retour de la Guerre d‘Algérie qui n’ose pas dire son nom.
Il faut pour ce gouvernement, comme pour tous les gouvernements précédents, discipliner les consciences, réprimer les syndicalistes et faire marcher au pas la jeunesse : c’est le rôle du Service National Universel.
Ce gouvernement est à la démocratie ce que la musique militaire est à la musique : En rang par deux, je ne veux voir qu’une tête !
La Fédération nationale la Libre Pensée va démarcher l’ensemble des candidats aux élections législatives pour leur demander, s’ils sont élus, d’abroger la loi « Séparatisme » du 24 août 2021. Ses Fédérations départementales s’engagent dès aujourd’hui dans cette initiative et rendront publiques les réponses des candidats pour éclairer les citoyennes et citoyens.
Dans quelques jours, les libres penseurs lanceront l’initiative d’un Manifeste pour la défense de la liberté d’association qui sera proposé à la signature du plus grand nombre.
Pour défaire « Le Cron-Ma peine » et leurs politiques si semblables et réactionnaires, la Libre Pensée appelle à manifester le cet après-midi avec les organisations syndicales qui refusent la politique de régression et de répression du gouvernement !
Face à la réaction en marche se dressent les héritiers de la Commune sociale, laïque, internationaliste, dont nous sommes.
Ni dieu, ni maîtres ! À bas la Calotte et vive la Commune !
La Libre Pensée dans le 1er mai 2022
A Paris : Christophe Bitaud, Vice-Président de la Libre Pensée a prononcé le discours traditionnel de la Libre Pensée devant le Mur des Fédérés au Père Lachaise en présence des représentants et militants de différents syndicats, dont Force ouvrière qui était organisatrice du rassemblement. On notait la présence d’Yves Veyrier, Secrétaire général de la CGT-FO.
Plusieurs centaines de numéros de l’Idée libre ont été distribués le matin au rassemblement et l’après-midi à la manifestation syndicale unitaire. Un jeune militant de la CGT site doit même passer à la librairie de la Libre Pensée pour prendre un paquet d’Idée libre pour la formation de son UD.
A Lyon : Ce 30 mai a eu lieu un rassemblement à l’appel de la Fédération du Rhône de la Libre Pensée, des Amis de la Commune et de l’IHS-CGT, sur les lieux du massacre qui eut lieu à la Guillotière le 30 avril 1871, à l’ancienne mairie du 3ème arrondissement.
Le projet de plaque commémorative a été présenté. Ce projet, agréé lors de multiples rencontres avec la municipalité, n’a pas été finalisé en 2022. Nous poursuivrons nos efforts pour faire vivre le souvenir de la Commune dans une ville où le drapeau rouge a flotté sur l’Hôtel de Ville du 4 septembre 1870 (jour de proclamation de la République ET de la Commune souveraine) au 3 mars, puis quelques jours encore après l’annonce du soulèvement parisien), puis quelques jours encore après le 22 mars. Ce souvenir a été occulté. Il ne le sera plus longtemps.
Le Dr Crestin, maire radical et républicain de l’arrondissement, a porté cette appréciation : « Monsieur Thiers avait besoin de la journée du 30 avril. Il sut se la procurer à la Guillotière. » Outre la pose de la plaque, à laquelle nous tenons, nous demandons la débaptisation de l’avenue Thiers (sans prénom) au profit de son homonyme Edouard Thiers, député républicain du Rhône, par la pose d’une plaque explicative de « mise au point ». Cela pourrait se faire assez vite. Ce ne sera que justice !
Mobilisés ! Communiqué 1er Mai FO Ile de France
• Alpes-Maritimes (06) : Nous étions présents à Cannes et Grasse dans les rassemblements du 1er mai, avec notre banderole et nos drapeaux. Plusieurs contacts intéressants s’ajoutant à notre carnet d’adresses-mail et 2 demandes d’adhésion, une à Cannes, une à Grasse, en cours de finalisation.
• Orléans (45) : L’an passé le Covid avait donné lieu à un 1er mai atrophié. Cette année, retour à la normale avec des cortèges syndicaux qui ont retrouvé leur étiage antérieur. En fait beaucoup attendaient ce premier rendez-vous après l’élection présidentielle pour adresser un signe et surtout une menace. Comme le réclamaient des manifestants « on ne laissera pas faire Macron 2 fossoyeur de nos retraites ». Mais ce « 3ème tour » s’il a lieu doit d’abord répondre à une exigence d’unité entre les forces de gauche qui poursuivent encore leurs négociations en vue d’un pacte de gouvernance. Toute la gauche était donc présente, mais pas unie dans les cortèges, LFI, PS, PCF, EELV suivie ou précédée par l’extrême gauche, NPA, LO, anarchistes, antifas, etc. L’unité n’est pas non plus totale dans le monde syndical : si la CFDT est traditionnellement absente du défilé du 1er mai, FO adopte une ligne plus floue avec sa présence à Tours à l’inverse d’Orléans. Mais les autres forces répondent toujours présentes avec les gros bataillons de la CGT, de Sud et de la FSU et les autres de l’Unsa ou de groupes plus épars comme la Libre Pensée, Attac ou les partisans du boycott d’Israël.
• Cahors (46) : A Cahors, une centaine de personnes se sont retrouvées pour la traditionnelle manifestation du 1er mai pour la défense des travailleurs à l’appel des syndicats. Les responsables syndicaux de la FSU, de Solidaires, de la CGT, ainsi que de la Libre Pensée ont pris la parole, au sein de la place Gambetta. La FSU et la Libre Pensée sont revenus, sur plusieurs siècles de lutte, pour la défense des travailleurs, comme l’instauration de la journée à 8h, votée en 1919.
• Maine-et-Loire (49) : Manifestations du 1er Mai : une centaine de participants à Saumur. Ce dimanche 1er mai était jour de mobilisation à Saumur comme dans de nombreuses autres villes en France. Une centaine de personnes a répondu à l’appel. Côté syndicats, la CGT, FSU, Solidaire et des syndicats lycéens et étudiants étaient présents, répondant aux appels nationaux. Côtés partis politiques, le PCF, le POI mais aussi l’Union populaire avec ses drapeaux flambant neufs. Et un nouveau venu répondant à un appel national : la Libre Pensée James Combier. Un groupe que se définit comme « une association philosophique et d’éducation populaire ». « On est là pour réaffirmer nos grands principes que sont la démocratie, l’égalité et la laïcité. Macron démantèle l’École laïque et détruit l’Éducation nationale en affectant notamment plus de 13 milliards d’euros à l’école privée », explique Eric Bègue, libre-penseur saumurois.