Rites, Rythmes and Blues
Ce quatrième numéro de La Plume et la Pensée, revue numérique maçonnique de la Libre Pensée est consacré à la Franc-Maçonnerie et la Musique, prise sous des angles particuliers. Nous n’avons pas la prétention d’épuiser le sujet. La tâche n’est pas achevée et nous n’aspirons pas au repos.
Nous nous sommes inspirés de la formule de Kant : « Agis de telle sorte que tu traites l’Humanité comme une fin et jamais simplement comme un moyen » et aussi de celle de Malraux : « L’Humanisme, ce n’est pas de dire « Ce que j’ai fait, aucune bête ne l’aurait fait », c’est dire « Nous avons refusé ce que voulait en nous la bête».
Il y a un indéniable rapport entre les Rites en général et les Rites Maçonniques en particulier. Un Rituel qui conduit une Tenue maçonnique est toujours une tension, un rythme soutenu. Sinon, le consomacteur qu’est le Franc-Maçon, selon l’heureuse formule de Joël de Rosnay dans Points de vue initiatiques, revue de la Grande Loge de France, ne serait pas, en Tenue, à la fois un acteur et un spectateur.
Le Rite est le frère jumeau du Rythme. C’est à l’intérieur de celui-ci que la liberté se déploie de façon véritablement humaine, et non comme une simple pulsion sauvage. Le Rituel n’est pas un asservissement, c’est une liberté que l’on se donne et que l’on construit.
Il pourrait sembler étonnant que dans une revue de la Libre Pensée, on cite Communio (Revue catholique internationale), mais l’être humain assoiffé de connaissance s’abreuve à toutes les sources possibles. Ainsi, François Cassingena-Trévedu (moine bénédictin) écrit : « La ritualité liturgique apprend à l’homme comment s’y prendre autrement, lorsqu’il se tient, avec les autres, dans la fréquentation de l’Autre par excellence… On ne dira jamais assez combien le Rite, compagnon inséparable de la parole, regarde le corps et réclame sans cesse de s’enraciner en lui, protestant tout bas contre la tyrannie de la cérébralité pure… »
Et plus le Rythme (Rite) se rapproche de sa source, plus il est authentique, car l’eau est toujours plus claire à sa source. Mais la force d’une source se trouve aussi plus loin en aval, Quand le lit où coule sa force est profonde, large et pleine. Jean Jaurès ne disait-il pas, pour résumer tout cela, que « C’est en allant à la mer que le fleuve est fidèle à sa source » ?
Comment traiter de musique, sans parler de Jazz et Blues ? Il y autant de définitions du Jazz qu’il y a d’amateurs, de musiciens et de détracteurs de cette musique. Il y a donc autant de personnes trahies et déçues par ce que le Jazz est réellement (Raphaël Imbert, toujours dans PDVI). Mais le Jazz est une source indéniable, certains diront même LA source. Comme le proclamait le Convent de Lausanne du REAA, la Franc-Maçonnerie ne s’assigne aucune limite à la recherche de la vérité.
Le Franc-Maçon, surtout s‘il est libre penseur, doit être un polytechnicien de la musique. Là aussi, il doit s’abreuver à toutes les sources possibles. C’est ce que nous avons voulu faire dans ce quatrième numéro de La Plume et de la Pensée. Nous espérons que vous aurez autant de plaisir à le lire que nous en avons eu à l’écrire.
Christian Eyschen
Au Sommaire :
- Editorial : Rites, Rythmes and Blues par Christian Eyschen
- Jazz et Franc-Maçonnerie par Yves Rodde-Migdal
- Oscar Peterson par Jean-Paul Charaux
- Nat King Cole par Yves Rodde-Migdal
- Blues et Franc-Maçonnerie par Philippe Besson
- Led Zeppelin ; l’œuvre au noir par Christophe Bitaud
- Franck Zappa par Christian Eyschen
- Cab Calloway, le zazou franc-maçon par Claude Singer
- Sibelius par Yves Retière
- Musique classique et Franc-maçonnerie, « Les temps changent, et nous, nous changeons avec eux ». Sous l’œil de Haydn et de Mozart par Pierre Gueguen
- Chevalier de Saint-Georges par Pierre Azama
- Robert Burns par Serge Lhopitault
- Hommage à Vincent Pavesi par Anne-Marguerite Werster
