« On croit mourir pour la patrie, on meurt pour des industriels » 

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Intervention Libre Pensée 44 au rassemblement « non à l’économie de guerre »

Dans sa célèbre lettre “On croit mourir pour la patrie, on meurt pour des industriels » Anatole France, Libre Penseur constatait que « la 1ère guerre mondiale fut essentiellement l’œuvre des hommes d’argent, que ce sont les hauts industriels des différents États de l’Europe qui, tout d’abord, la voulurent, la rendirent nécessaire, la firent, la prolongèrent. […] Ils en tirèrent d’immenses bénéfices et s’y livrèrent avec tant d’ardeur, qu’ils ruinèrent l’Europe, se ruinèrent eux-mêmes et disloquèrent le monde. »

Quelle lucidité dans ces constats faits en 1922 et quelles réflexions pour aujourd’hui !  Cette 1ère guerre mondiale fit des millions de morts et meurtrit des générations entières. Elle réprima les mutineries et fusillera sur l’ordre de généraux français, d’autres français qui, sur un front transformé en immense charnier, pouvaient douter, souffrir ou refuser d’obéir à des ordres imbéciles donnés par des officiers incapables de les protéger : ceux que l’on a nommé par la suite « Les fusillés pour l’exemple de 14-18 ». La Libre Pensée, avec d’autres, mènent toujours ce combat pour la réhabilitation de ces fusillés pour l’exemple car beaucoup plus qu’un combat mémoriel c’est bien le droit, et je dis bien le droit, d’avoir dit non, et de plus, d’avoir dit non à la hiérarchie militaire !

Elle est là, la liberté de conscience. Et c’est bien le fil à plomb des Libres Penseurs de refuser comme vérité révélée les dogmes qu’ils soient politiques, économiques ou religieux. Comme nous refusons l’ingérence des religions dans les affaires publiques, ce que nous avons construit dans la grande « loi de séparation des Eglises et de l’Etat » en 1905, nous refusons aux militaires le droit de briser les libertés publiques et aux gouvernements d’entraîner les peuples dans la guerre pour des intérêts qui ne sont pas les leurs.

Car elle il s’agit bien de cela ! En France, toute la politique d’Emmanuel Macron ne tend que vers la volonté, au-delà de l’autoritarisme, d’instaurer une société totalitaire dans laquelle l’individu doit obéir et subir. C’est le sens de toutes les lois d’exception, lois sécuritaires, loi séparatisme et bien d’autres. La Libre Pensée, avec d’autres, nous les combattons !

Cette société corporatiste vise au maintien de l’ordre et en même temps à répondre aux injonctions du capital et de la finance en réorganisant totalement la société vers une économie de guerre.

C’est la signification des 413 Milliards de la prochaine loi de programmation militaire, en augmentation de 40%, alors que tous les budgets des services publics sont en baisse.

De la même manière, alors que nous assistons à une dégradation sans précédent de l’Education Nationale, des classes qui ferment, un manque de professeurs, bref, un manque de tout en réalité, ce gouvernement veut mettre en place le SNU (Service National Universel) dans les lycées. Ce dispositif piloté à la fois par les ministères de l’Education nationale et celui de l’armée, ce qui veut tout dire, s’il se généralisait coûterait plus de 2 Mds d’euros par an. En réalité il s’agit d’une volonté affirmée du pouvoir en place, d’embrigader la jeunesse et de les mettre au pas : les faire défiler en uniforme, c’est déjà préparer les guerres de demain !

Il s’agit aussi d’encaserner leur conscience, d’inculquer un esprit d’obéissance aux règles, un respect absolu des normes… Règles et normes qui, pour la plupart, ne visent qu’à perpétuer les inégalités et injustices inhérentes à l’organisation actuelle de la société.

La Libre Pensée se félicite des mobilisations unitaires contre la caravane de propagande du SNU qui sillonne la France entière. A Nantes cette caravane a été contrainte à déguerpir au bout d’une heure !

La jeunesse a besoin d’Ecole, pas du SNU car l’Ecole c’est apprendre à penser et « Penser, c’est déjà commencer à désobéir »

Non au SNU. Abrogation !

Non à l’Economie de guerre !

Vive la République laïque et sociale !

Pour la LP 44, Jean-Paul Charaux