La Libre pensée boycotte l’appel à projets pour la promotion de la laïcité de la mairie de Montpellier
Publié le 26/06/2023 – FANNY USKI-BILLIEUX
Audrey Marc, membre de l’association et professeure d’histoire-géographie, et Eugénie Loison, présidente de la Libre Pensée 34. (Photo : Fanny Uski-Billieux)
L’association la Libre Pensée dénonce la vision « politique » de la laïcité de la Ville et considère que le projet est une atteinte à la « neutralité de l’école ».
“Le problème que pose cet appel à projet c’est celui de l’indépendance de l’école”, déclare fermement Audrey Marc, membre de la Libre pensée 34 et professeure d’histoire-géographie. Lors d’une conférence de presse, aujourd’hui midi, la fédération de la Libre pensée a contesté l’appel à projets pour la promotion de la laïcité lancé par le maire, Michaël Delafosse, et a appelé les associations à ne pas y participer.
“C’est une dérive extrêmement grave”
Voté lors du dernier conseil municipal, malgré deux abstentions, cet appel à projets a pour vocation de “favoriser la connaissance et l’appropriation du principe de laïcité auprès du public scolaire” dans un contexte où “la laïcité est attaquée par des revendications communautaristes et des replis identitaires”. Concrètement, il s’agit de subventionner des associations pour créer des outils pédagogiques comme des expositions, des livrets ou encore des vidéos en faveur de la laïcité.
“Si on accepte que toutes les municipalités prescrivent des contenus d’enseignement à des élèves, c’est une dérive extrêmement grave qui met en cause la neutralité de l’école”, continue Audrey Marc. L’enseignante dénonce une “vision extrêmement politique de Michaël Delafosse qui voit dans la laïcité une valeur qu’il faudrait inculquer aux élèves et non un principe juridique de l’organisation de l’Etat”.
La laïcité, “un outil de vivre-ensemble”
De son côté, la mairie réfute toute volonté politique. Olga Krompaszky, référente laïcité de la Ville assure : “il n’y a pas de rôle éducatif de la part de la ville, il s‘agit seulement d’outils complémentaires mis à disposition des enseignants.” Pour elle, il s’agit d’éclairer un principe “bien souvent mal expliqué”, la laïcité, qui est pourtant “une liberté fondamentale et un outil de vivre-ensemble”. Ces actions consisteront donc à “sensibiliser les citoyens de demain à l’écoute, à l’altérité, aux discriminations…”. Un programme qui ne rassure pas la Libre pensée qui craint qu’avec ce projet la laïcité devienne un principe “fourre-tout”.
MONTPELLIER – 28/05/2023
Occitanie : le ministère a-t-il cherché à compter les élèves musulmans ?
A Béziers, Ménard tente de sacraliser sa crèche illégale.
Luçon. Après l’hommage à Jean Zay devant le collège Beaussire à Luçon, mardi 20 juin
LIEN VERS LE SITE DE LA LIBRE PENSEE EN VENDEE
Le Rassemblement en hommage à Jean Zay le 20 juin à Luçon
Trente-cinq citoyens et citoyennes ont rendu hommage à Jean Zay le mardi 20 juin 2023 devant le collège Beaussire. En effet, Jean Zay a posé la « première pierre commémorative » de cette école primaire supérieure de jeunes filles le 26 septembre 1937. Établissement devenu le collège Beaussire.
Les intervenants au nom des organisations laïques Libre Pensée Vendée, Observatoire vendéen de la laïcité Georges Clemenceau, Association familles laïques de Vendée, Ligue de l’Enseignement -FOL Vendée, Les Francas de Vendée, La Ligue des Droits de l’Homme Fontenay Luçon sud Vendée, le Centre de documentation sur l’Histoire du Mouvement ouvrier et du travail en Vendée, ont rappelé qui était Jean Zay et son action.
Ministre de l’Éducation Nationale de 1936 à la déclaration de guerre de 1939, il a assuré un développement remarquable de l’École publique. Action dans le domaine de la santé scolaire, de l’Éducation populaire avec Léo Lagrange, mais également dans le domaine de la culture. La création de musées “Musée des Arts et Traditions populaires” (disparu aujourd’hui), le “Musée de l’Homme”, le palais de la Découverte, une École gouvernementale d’administration qui deviendra L’ENA, le CNDP (Centre national de Documentation pédagogique), le CNRS. On retiendra la réorganisation du financement du cinéma, le Festival de Cannes prévu en septembre 1939, ces deux derniers points nous faisant retomber dans l’actualité !
Une particularité lors de sa venue à Luçon est l’intervention de Louis Métay, alors secrétaire de la section départementale du Syndicat national des Instituteurs en Vendée. Il décrit au ministre la situation en Vendée de l’École publique face à l’École catholique. Cette adresse au ministre a retenu l’attention des participants. Sa conclusion : “Faudra-t-il donc que chaque instituteur se transforme en pèlerin de la laïcité pour que notre école soit défendue ?”
Mais Jean Zay est un symbole des victimes du régime de « l’État français » de Pétain. Accusé de désertion par ce dernier alors qu’il avait rejoint le Maroc pour poursuivre la lutte, il est arrêté, emprisonné quatre ans. Il arrive à faire passer ses notes réunies sous le titre « Souvenirs et Solitude ». C’est alors que la milice décide de l’exterminer. Un commando se présente à la prison de Riom, le fait sortir prétendant le déplacer. Il est fusillé dans un bois. Son corps ne sera retrouvé qu’en 1948.
Laissons la conclusion à l’historien Antoine Prost dans la préface de Souvenirs et Solitude :
« Il n’avait été compromis dans aucun scandale et ne devait son succès à aucun marchandage politicien ; on ne pouvait le traiter ni par la condescendance comme les médiocres ou les indécis, ni par le mépris comme les lâches ou les affairistes. On lui voua donc une haine froide. »
Saumurois. Subventions aux écoles privées : la Libre Pensée exige l’abrogation de la loi
Publié le 04/05/2023
« Lors du conseil Municipal du 5 avril dernier, les élus saumurois ont voté les subventions allouées aux associations saumuroises. « Au chapître « politique de soutien aux activités d’intérêt général menées par les acteurs associatifs ou individuels du territoire Saumurois », apparait une subvention d’investissement de 4 000€ au Comité de liaison de l’Enseignement Catholique pour l’équipement informatique des écoles privées.
Certes, les règles de financement des écoles privées sous contrat précisent que les communes sont tenues de prendre en charge les dépenses de fonctionnement des écoles privées sous contrat d’association dans les mêmes conditions que celles des classes correspondantes de l’enseignement public (sans toutefois que le liste de celles-ci soit exhaustive) mais en aucun cas ne figure une obligation de financement de dépenses d’investissement ! Or, ici c’est bien de cela qu’il s’agit !
Et cela alors que l’enseignement public est plus que jamais mis à mal : suppression de classes, manque de moyens, projet de logements à l’étage d’une école maternelle publique, comme c’est le cas aux Violettes alors que l’école manque déjà d’espace pour accueillir les enfants, que certaines salles sont divisées pour accueillir deux classes de niveaux différents et que les enfants ayant des besoins éducatifs particuliers sont obligés d’être transportés dans un autre établissement pour avoir cours parce qu’il n’y a plus de place.
La loi favorise déjà plus que largement l’enseignement privé, essentiellement confessionnel, la Libre pensée dénonce donc ces financements supplémentaires quand bien même la loi les permettrait !
La Libre Pensée, plus que jamais, exige l’abrogation de la loi Debré de 1958 qui oblige le financement des écoles privées par des fonds publics. »
samedi 13 mai 2023 – MARSEILLE – 14 h – Quai du Port, face à l’Hôtel de Ville – rassemblement
Palestine : hier la Nakba, aujourd’hui l’apartheid
En ce 75e anniversaire de la Nakba, réaffirmons notre solidarité avec la Palestine. Ce qui s’y joue, c’est aussi notre avenir : voulons-nous un monde de racisme, de colonialisme, d’apartheid, de violence et de haine ? Ou un monde de solidarité et d’égalité ?
Premiers signataires : ASC Marseille, ANC13, BDS Provence, Libre Pensée 13, Marseille-Gaza-Palestine, Palestine 13, POI-Marseille, UJFP…
L’abolition de l’esclavage commémorée, ce mercredi, à Saint-Nazaire
Les associations des droits de l’homme participent à la commémoration de l’abolition de l’esclavage, ce mercredi 10 mai, face au monument dédié, au Petit-Maroc.
La cérémonie de mémoire se tient face au monument Esclavage à Saint-Nazaire au Petit-Maroc.
Gérardmer rend hommage aux « Fusillés pour l’Exemple » “Une barbarie s’est ajoutée à la barbarie”
mardi 16 mai 2023
“La Haute-Loire et la Commune de Paris”, une conférence de Raymond Vacheron au Puy-en-Velay
Le Poing relaie ce communiqué de La Libre Pensée – Fédération Unie de l’Hérault :
Robert Ménard prend un arrêté pour imposer une crèche catholique dans la mairie tous les ans
« Monsieur le Préfet, quand allez-vous agir contre le séparatisme catholique de Robert Ménard à Béziers ? »
Alors que Robert Ménard a été condamné récemment par la cour d’appel de Toulouse suite au recours de la Libre Pensée de Béziers pour avoir installée une crèche de la nativité dans l’enceinte de la mairie, voilà que le même maire de Béziers vient, ce 10 mai, d’adopter un arrêté dont l’article 1 dispose : « la crèche de Noel sera installée chaque année au mois de décembre au sein de la cour d’honneur de la Mairie, dans le cadre des festivités de fin d’année organisée par la Commune. »
C’est un passage en force, une volonté de nier la loi de 1905 et son article 28.
Monsieur le Préfet, vous êtes le représentant de l’Etat et du gouvernement d’Emmanuel Macron. Celui-ci a déclaré à Mulhouse en février 2020 : le séparatisme, « c’est quand, au nom d’une religion ou d’une appartenance, on veut se séparer de la République, donc ne plus en respecter les lois et donc menacer la possibilité de vivre ensemble ».
C’est précisément ce que fait Robert Ménard en érigeant la « communauté catholique » et ses rites et dogmes au-dessus de la loi commune de la République
Une crèche est obligatoirement catholique, elle est inconnue dans les autres religions (Islam et Judaïsme) et mêmes les autres confessions chrétiennes, Protestante et Orthodoxe. C’est donc un symbole catholique qui représente un dogme catholique et que Robert Ménard veut imposer à tout le monde, quelles que soient leurs options philosophiques. C’est la définition même du cléricalisme.
C’est une violation de l’article 28 de la loi de 1905, c’est selon les termes mêmes du Président de la République. Monsieur le Préfet, quand allez-vous cessez de protéger Robert Ménard dans ses violations de la Loi républicaine ?
Monsieur le Préfet, vous êtes un agent de l’Exécutif, allez-vous protéger ces violations de la loi républicaine ? Si oui, est-ce une directive du gouvernement Macron que de refuser de faire respecter la laïcité face à Robert Ménard ?
Monsieur le Préfet, quand allez-vous enfin respecter vos obligations légales que vous impose l’article 40 du code de procédure pénale qui impose l’obligation, « pour toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire, dans l’exercice de leurs fonctions », de signaler des crimes ou délits dont il a connaissance ?
Monsieur le Préfet, vous ne pourrez plus longtemps garder le silence sur ces forfaitures.
En espérant une réponse de votre part, veuillez recevoir, Monsieur le Préfet, l’expression de nos salutations républicaines.
Béziers, le 23 mai 2023
Le 8 Mai et la laïcité : “La mairie de Clermont-l’Hérault a fait la publicité d’une homélie”
L’association La Libre Pensée de l’Hérault dénonce dans une lettre ouverte au maire Gérard Bessière, une entorse à la laïcité dans le déroulé des commémorations du 8 Mai à Clermont-l’Hérault, qui inclut un événement religieux.
Sur l’affiche annonçant les commémorations du 8 Mai 1945 à Clermont-l’Hérault, on peut lire le programme suivant : à 10 h, homélie en l’église Saint-Paul ; à 10 h 30, cérémonie officielle au monument aux morts.
Mercredi 3 mai, la fédération unie de l’Hérault de l’association La Libre pensée n’a pas manqué de relever “l’amalgame” de deux événements, l’un religieux, l’autre républicain, et rappelle la loi du 9 décembre 1905, qui stipule la séparation de l’église et de l’Etat. “La mairie a fait la publicité d’une homélie”, dénonce l’association.
Un premier appel de Sébastien Rome
“Quand nous avons pris connaissance de ce déroulé, nous avons sollicité un entretien avec Gérard Bessière [le maire de Clermont-l’Hérault, NDLR] pour lui demander de ne pas associer la religion à ces commémorations, relate Eugénie Loison, présidente de La Libre pensée 34. Rendez-vous qu’il a consenti à nous fixer… le 11 mai.”
Déjà, le député de la 4e circonscription, Sébastien Rome, avait réagi en demandant au premier édile, lors d’un échange privé, de retirer l’homélie du programme des célébrations. Une demande qui n’a pas été suivie d’effet. “D’où notre lettre ouverte”, ajoute Eugénie Loison.
“Je n’ai pas l’intention de changer”
“Je n’ai pas de leçon de laïcité à recevoir de qui que ce soit, réagit Gérard Bessière. Depuis des décennies, les cortèges des commémorations du 11 Novembre et du 8 Mai sont précédés d’une homélie.”
“Sous prétexte que c’est culturel, les principes républicains ne sont pas respectés, rétorque Alban Desoutter, secrétaire de la Libre pensée 34, qui estime que cet amalgame crée un climat de communautarisme et est un danger pour la démocratie”.
Gérard Bessière assure être prêt à discuter avec les représentants de l’association le 11 mai prochain, ainsi qu’à entamer un débat sur le sujet avec son équipe municipale, même s’il conclut laconiquement : “Je n’ai pas l’intention de changer, en tout cas pas sous la pression.”
Noirmoutier-en-l’Île. près de 30 personnes rendent hommage aux Communards internés en 1871
Près de 30 participants ont rendu hommage aux Communards.
Différentes interventions ou lectures se sont succédées :
- Libre Pensée Vendée
- Mouvement de la Paix Vendée,
- Section Noirmoutier Nord-Ouest-Vendée de la Ligue des Droits de l’Homme
- Les AMIES ET AMIS DE LA COMMUNE,
- Libre Pensée de Charente-Maritime (17),
- Libre Pensée de Loire-Atlantique (44)
- L’arrière petit-fils d’un Communeux
- GROUPE HENRI LABORIT (FA)
- La France Insoumise.
Cette cérémonie a été clôturée par Mr L’adjoint de la municipalité de Noirmoutier, qui a déposé près de la borne une gerbe au nom de la Ville.
Deux panneaux rappelaient le destin tragique d’une “Vendéenne dans la Commune de Paris”, Marie Augustine Gaboriaud, épouse de Jules Chiffon. Née à Ardelay près des Herbiers, lingère à Paris, engagée dans la Commune, elle est déportée en Nouvelle-Calédonie avec son mari. Ce dernier est assassiné par un serviteur des frères maristes. Marie-Augustine restera à Nouméa où elle décède en 1882. Elle ne bénéficiera pas de l’amnistie de 1880 qui lui aurait permis de revenir en France.
Un rassemblement à Dieppe pour soutenir Les Soulèvements de la Terre
Une soixantaine de personnes se sont rassemblées à Dieppe, jeudi 29 juin 2023, pour apporter leur soutien aux Soulèvements de la Terre, un mouvement dissous par le gouvernement.
Par Camille Larher – Publié le
À l’appel de plusieurs organisations politiques, citoyennes et associatives, un rassemblement a été organisé à Dieppe (Seine-Maritime), jeudi 29 juin 2023, pour soutenir le mouvement Les Soulèvements de la Terre, dissous le 21 juin 2023 lors d’un conseil des ministres.
« Le gouvernement est en train de violer les libertés démocratiques », ajoute-t-il. « Il y a un vrai problème concernant l’État de droit. » Il évoque aussi la mort d’un jeune de 17 ans, tué par des policiers à Nanterre, pour un refus d’obtempérer. Une minute de silence a d’ailleurs été demandée aux manifestants, à Dieppe.
« Nous défendons les principes fondamentaux de la démocratie », continue Florent Bussy. Selon lui, depuis les Gilets jaunes, « nous sommes face à de graves violations ».
« Le gouvernement est aux abois », lance un représentant du parti communiste à Dieppe. « Après la contestation contre les retraites, c’est l’écologie qui trinque. »
De son côté, Annette Roussel, de EELV, a fait un parallèle avec les années 70, « où on nous appelait militants ; aujourd’hui, on parle d’écoterrorisme alors que nous ne sommes pas plus violents ! » Elle poursuit : « C’est la FNSEA ( la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) qui devrait être devant le tribunal, ils détruisent tout ! »
Publié le 28/06/2023
“Non à la dissolution”, “Soutien total aux Soulèvements”, “On ne dissout pas un mouvement”… Pancartes et slogans ont été brandis par dizaines en fin d’après-midi de ce mercredi, devant la préfecture d’Auxerre.
Plus de 130 Icaunais se sont rassemblé pour protester contre la dissolution du collectif écologiste des Soulèvements de la Terre, décrétée le 21 juin en Conseil des ministres. Les manifestants répondaient à un appel national relayé localement par la Nupes, La Libre pensée 89, Attac 89, l’Assemblée populaire d’Auxerre
“Nous sommes choqués”
“Cette décision intervient dans un climat particulièrement hostile à ce mouvement écologiste, appelant sans ambages à le réduire au silence ainsi que ses soutiens. Nous ne nous résoudrons pas à la remise en cause des libertés d’association, de manifestation et d’expression”, clame Brigitte Suzeau, présidente de la Ligue des droits de l’Homme d’Auxerre, tout en rappelant que plusieurs membres du mouvement ont déjà été placés en garde à vue.
Selon les termes employés dans le décret, les Soulèvements de la terre incitent “à la commission de sabotages et dégradations matérielles, y compris par la violence”. La décision de dissolution serait notamment liée à la mobilisation qui s’est déroulée début juin dans la région nantaise contre l’extension maraîchère et l’extraction de sable. “Si des actions tombent sous le coup de la loi, s’il y a provocation à des agissements violents, la recherche d’infractions devrait être portée devant la justice, dans le respect des droits de la défense”, estime Brigitte Suzeau.
Bordeaux : un khachkar installé en hommage aux victimes du génocide arménien
Par Daniel Bozec – Publié le 25/06/2023
Érigée dans le jardin public, la stèle a été inaugurée ce dimanche 25 juin, en présence du maire, Pierre Hurmic. © Crédit photo : D. B.
La stèle a été dévoilée au jardin public, devant la communauté arménienne et en présence du maire Pierre Hurmic, ce dimanche 25 juin
Il se dresse au jardin public, face au palais du Capitole, et ne manquera pas d’attirer l’attention des promeneurs. Voici le khachkar, littéralement une croix-pierre, taillée dans le tuf ocre de l’Arménie et dévoilée ce dimanche 25 juin, en présence du maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, devant la communauté arménienne.
Une stèle érigée « à la mémoire des 1 500 000 Arméniens victimes du génocide de 1915 et aux martyrs du Haut-Karabagh », territoire autonome sous la pression de l’Azerbaïdjan, enfin « en souvenir des Arméniens morts pour la France ». « Oui, le génocide arménien a eu lieu. Oui, c’est un crime contre l’humanité. Aucun faussaire de l’histoire ne sera tranquille tant que nous raconterons inlassablement les faits », rappelle Pierre Hurmic.
La stèle, érigée, tant à la mémoire des 1,5 million de victimes du génocide ottoman que des « martyrs du Haut-Karabagh », ainsi que des « Arméniens morts pour la France ». D. B.
Consule générale d’Arménie à Lyon, Nariné Nikolyan salue un « geste hautement symbolique », revenant non seulement sur le génocide mais aussi la situation du Haut-Karabagh, où « 120 000 personnes dont 30 000 enfants sont pris en otage », souligne-t-elle gravement. Elle remplaçait au pied levé l’ambassadrice d’Arménie, finalement retenue à Paris en raison de la visite du ministre des Affaires étrangères en France.
D’autres khachkars ont été érigés dans « une trentaine » de villes, ne serait-ce qu’à Mont-de-Marsan, en 2022, et déjà dans un parc. Mais la libre-pensée qui veille, avec retentissement, à chasser devant les tribunaux administratifs les croix et autres signes religieux de l’espace public, ne risque-t-elle pas de fondre sur celle du jardin public ? « Quand on regarde, c’est une croix », convient Alain Nercessian, président de l’Acaba, l’association culturelle qui a œuvré à son installation.
Jumelage en question ?
« Mais ça s’inscrit vraiment dans la culture arménienne, c’est une pierre angulaire de notre arménité. C’est au-delà du culte. Et d’autres ornements y sont sculptés, comme l’arbre de vie. » Le père Komitas Hovnanian, de Marseille, qui remplaçait le primat du diocèse arménien de France, s’est de fait abstenu de prononcer le moindre discours, fait-on remarquer dans les rangs de l’organisation.
Par ailleurs, saluant ici « un geste mémoriel fort », l’opposition municipale a demandé par communiqué « la suspension » du jumelage entre Bordeaux et Bakou, la capitale de l’Azerbaïdjan, lancé en 1979. Interrogé en marge de l’inauguration, Pierre Hurmic s’y refuse : « On n’est pas dans la com’ et on ne va pas faire de zèle : c’est un jumelage dormant, qui ne fonctionne pas. Et il faut espérer que l’Histoire nous donnera l’occasion de jours meilleurs. »