Maria Deraisme, pontoisienne, figure de proue du féminisme

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L’Obédience Maçonnique le Droit Humain a courtoisement et fraternellement invité la Fédération nationale de la Libre Pensée à l’hommage rendu à Maria Deraisme, fondatrice avec Georges Martin du Droit Humain au cimetière de Montmartre. Nous l’en remercions chaleureusement. Claude Singer au nom de la Fédération nationale de la Libre Pensée, de la Fédération du Val d’Oise et de l’Association laïque des Amis de Maria Deraismes a prononcé le discours ci-dessous ;

MM les présidents

Très Illustre,

Mesdames,Messieurs,

Chers Amis, Chers Camarades,

MMTTCCFF, MMTTCCSS

Je vous apporte le salut fraternel de la Fédération nationale de la Libre Pensée, de la Fédération du Val d’Oise – que j’ai l’honneur de présider – et de l’association laïque des Amis de Maria Deraismes dont le siège est à Pontoise.

La Création de l’association laïque des Amis de Maria Deraismes, liée à la Fédération du Val d’Oise de la Libre Pensée date de 1998 : son objet est perpétuer l’idéal républicain et laïque et le message de progrès et d’humanité de Maria Deraismes. Cette Pontoisienne figure de proue du féminisme, avait voué sa vie à « l’amélioration du sort de la femme et la revendication de ses droits ». Maria Deraismes a été à l’origine de la création de la Libre Pensée de Seine-et-Oise et animait le journal, « le Libre Penseur de Seine-et-Oise » : est-ce un hasard si elle fut initiée dans un Loge qui s’appelait « Les Libres Penseurs du Pecq » ?

Nous souhaitions, rétablir le buste qui avait été érigé en 1895 par souscription près de la maison qu’elle habitait dans le quartier de l’Ermitage, et qui est connue sous le nom des « Mathurins », il y avait là le couvent d’un ordre monastique appelé « les Mathurins ». Le buste se trouve au débouché de la rue Maria Deraismes, nom qui fut donné à la demande expresse des habitants de cette voie. Cette demeure avait été achetée par sa sœur Marie-Anne Féresse, et les sœurs y habitaient pendant la belle saison dès 1850, et ce jusqu’à sa mort. En 1871, s’installera également dans ce quartier le peintre Pissaro, qui réalisa plusieurs tableaux de la maison des sœurs Deraismes.

Son buste, comme beaucoup d’autres statues républicaines, laïques et libres penseuses, avait été fondu à la demande de l’occupant en 1940 par les autorités de Vichy. Après bien des démarches, des rassemblements réguliers devant la stèle vide, et c’est en octobre 2000 que nous avons réussi à faire réériger un nouveau buste, identique au précédent. Cela donna lieu à une belle journée, avec une présence nombreuse, d’élus, d’associations, de loges, et notamment de la présidente de La fédération du Droit Humain de l’époque, obédience que Maria Deraismes avait fondé avec Georges Martin.

Nous avons également fait apposer une plaque à l’entrée de sa demeure des Mathurins, quelques années plus tard. Depuis, la statue et la maison de Maria Deraismes à Pontoise font l’objet d’un circuit touristique dans cette ville riche en histoire.

Maria Deraismes organisait régulièrement dans sa propriété de Pontoise des réceptions, autour d’une tasse de thé, on dirait aujourd’hui des « tea parties » qui rassemblaient tout ce que la France républicaine d’opposition à l’empire comptait de célébrités. On y faisait des conférences, on y lançait des idées, on y préparait des actions. La propriété, située sur un promontoire et entourée de hauts murs les mettaient à l’abri des indiscrétions de la police de l’empire.

Mais Maria Deraismes s’est engagée personnellement en tant que journaliste, dans la vie locale et nationale, et particulièrement avec son journal, Le Républicain de Seine-et-Oise ». Elle avait été sollicitée par le député maire de Beaumont/Oise, le Frère Charles-Auguste Vermond pour reprendre son hebdomadaire qui courait à la faillite. Ce n’était pas sans arrières pensées : certes Maria était connue comme une républicaine radicale, mais également, en tant que femme elle était privée de ses droits civiques, et donc ne risquait pas de devenir pour lui une concurrente électorale à la tête d’un journal. Une des principales préoccupations de cette brillante journaliste, qui écrivait d’un seul jet, allant droit au but et corrigeant très peu ses articles avant leur impression définitive, était le rassemblement des républicains. Première femme a avoir été initiée Franc-maçon de plein droit, Maria Deraismes fut également une des premières femmes, si ce n’est la première femme a devenir directrice de presse. C’est cette combattante infatigable dont nous honorons ici la mémoire.

Je vous remercie.

Claude Singer