Cour des Comptes : les suites de l’affaire du fonds Marianne

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Selon un audit de la Cour des Comptes rendu public lundi 4 mars 2024, le Comité interministériel de la prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), serait « mal organisé », « mal géré », et certains de ses financements en proie à « de graves dysfonctionnements ».

Cet audit implacable avait été lancé avant le scandale du fonds Marianne, au printemps 2023. Ce fonds de 2,5 millions d’euros avait été créé en 2021 par la ministre déléguée à la Citoyenneté pour soutenir un « contre discours républicain », notamment sur la laïcité, alors que, dans le même temps, l’Observatoire de la laïcité, pourtant reconnu de tous les acteurs de terrain, était supprimé.

Du fait de nombreuses entorses à une bonne gestion des fonds publics par le CIPDR, la Chambre du contentieux de la Cour des Comptes a été saisie. Parallèlement, le Parquet national financier a ouvert en mai 2023 une information judiciaire pour des soupçons de « détournement de fonds publics par négligence », « abus de confiance » et « prise illégale d’intérêts ».

Rappelons que l’Observatoire de la laïcité, dont l’activité et la gestion étaient saluée par Bercy, n’avait un budget que de… 60 000 euros par an. Dans sa réponse communiquée par le Cour des Comptes, le Premier ministre Gabriel Attal assure qu’une réunion du CIPDR est prévue « à la fin du premier semestre 2024 », et laisse entrevoir une transformation de la structure en une « délégation interministérielle ».

La Vigie de la laïcité rappelle combien la bonne application de la laïcité suppose un soutien transparent et rigoureux apporté aux acteurs de terrain les plus actifs et les plus investis, à l’opposé de toute gestion opaque et qui a pu être qualifié par des parlementaires de tous bords de « clientéliste ».

 

(source : Publié le 05/03/2024 par Vigie de la Laïcité)